Protocole de Maputo, autonomisation et participation politique des femmes : Le combat d’une amazone du Parlement panafricain

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Rideaux ! La 9e Conférence des femmes parlementaires du Parlement panafricain, tenue du 13 au 14 Octobre 2016, à Sharm El Sheikh en Egypte, remet au goût du jour l’autonomisation du genre ainsi qu’une participation plus accrue des femmes aux prises de décision. C’est la même rengaine en tout ! Pendant que l’Afrique se déchire et se divise, alors que les grandes puissances prônent la globalisation des engagements, les femmes parlementaires africaines renouent de plus belle leur pagne pour enfin espérer guérir les plaies du vieux continent. Cet ultime combat de longue haleine prend forme, non sans la précieuse partition de la Malienne Haïdara Aissata Cissé, présidente du Caucus des femmes du PAP.

Tout commence pour le mieux. En Octobre 2015, en Afrique du Sud, précisément à Midrand, la 8e Conférence des femmes du Parlement panafricain confiait au Bureau du Caucus la mise en place d’un Comité de gestion et de suivi  des recommandations en rapport avec le genre. Le comité en question repose sur les épaules de cinq membres en charge de corriger les lacunes et les avatars, dans le temps et dans l’espace. Ces amazones de la première heure entendent ainsi défendre bec et ongles les intérêts de leurs  sœurs africaines des quatre points cardinaux et du centre. Pour ce faire, elles ne doivent ménager aucun effort pour accélérer, auprès des différents gouvernements, la signature, la ratification et l’application du «Protocole de Maputo», particulièrement en son Article 13 portant sur les droits économiques et la protection sociale des femmes.

Sur la question Haïdara Aïssata Cissé dite Chato, lors de la récente conférence des femmes du Parlement panafricain à Sharm El Sheikh, n’a pas fait dans la langue de bois. Face à ses sœurs et à l’impressionnante brochette de décideurs du continent, la présidente du Caucus des femmes a indiqué que la femme africaine reste fortement mobilisée pour la cause, quoique les moyens fassent défaut quant à la mise œuvre du plan stratégique y afférent. Qui plus est, estime-t-elle, leur implication dans la lutte contre les fléaux du continent (terrorisme, pauvreté, conflits, émigration massive, etc.) n’est pas moins tributaire d’un passage du PAP d’un statut consultatif à celui de chambre législative de pleine autorité.  C’est à ce prix, soutient la députée malienne, que l’union des peuples africains et arabes sera une réalité capable de résister à l’ingérence de «ceux qui se disent grands pays» dans les affaires internes de nos Etats. Et de déplorer le fait que les grandes puissances prônent la mondialisation au moment où «l’Afrique se déchire et se divise». «J’exhorte mes sœurs à réfléchir pour trouver des stratégies nous permettant de faire entendre notre voix et refuser les politiques extérieures qui aboutissent souvent à des conflits dont les femmes sont les premières victimes», a –t-elle ainsi lancé à la conférence de Sharm El Sheikh, un conclave où les femmes parlementaires d’Afrique ont  planché essentiellement sur la représentativité de gent aux postes nominatifs et électifs, sa place et son rôle dans le  cap 2063 du continent, l’égalité des genres et l’autonomisation des filles et des femmes, ainsi que l’appropriation du Protocole de Maputo par les femmes parlementaires en vue d’une meilleure implication dans sa concrétisation.

Relativement à toutes ces questions, la conférence de Sharm El Sheikh a été assortie d’une kyrielle de recommandations qui font figure sans doute de nouveau cheval de bataille pour Mme Haidara Chato, dans son combat de parlementaire pour arrimer le Mali à la dynamique universelle d’épanouissement et d’émancipation de la gent. Son fusil d’épaule, selon les orientations issues du conclave égyptien, sera désormais pointé sur la vulgarisation de l’Agenda 2063 de l’Afrique dans le monde féminin, l’accentuation de la participation politique et décisionnelle des femmes selon le schéma de Maputo, entre autres.

Les résultats futurs sur ces différents chantiers peuvent se juger à sa conviction que  les femmes actrices du développement et de la paix ont un rôle déterminant à jouer» face aux problématiques qui assaillent le continent.

A KEITA

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