Union Africaine. : Le Maroc officialise sa demande d’adhésion

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discours royal à l'occasion de la Fête du Trône
SE Roi Mohamed VI (m)

Le sujet avait été abordé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc lors du dernier Sommet de l’Union Africaine au Kenya. Et dans ce sens, un document signé de plus d’une trentaine de Chefs d’Etat et de gouvernement qui ont adhéré à cette demande du Royaume du Maroc avait été remis au Président Tchadien, Idriss Deby Itno, Président en exercice de l’UA. Aujourd’hui, le Maroc a décidé de matérialiser cette adhésion à l’UA qu’il avait quitté depuis 1984 après une reconnaissance par l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) du Sahara occidental. Le Maroc a remis à la présidente de la commission de l’UA, Mme Dlamini Zuma, une lettre d’intention de cette démarche à l’occasion d’une rencontre bilatérale qui a eu lieu jeudi 22 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Avant de déposer une autre lettre à Addis Abeba au siège de l’organisation.

Le Maroc a demandé formellement à rejoindre l’Union africaine. Le Royaume avait quitté l’organisation en 1984 pour protester contre l’admission à l’OUA du Sahara occidental. Le Maroc mène une diplomatie très active sur la scène continentale africaine mais aussi à l’international, pour la reconnaissance de sa souveraineté sur le territoire du Sahara occidental que contestent les indépendantistes du front polisario soutenus aveuglement par l’Algérie.

C’est un communiqué de l’Union africaine qui l’annonce. Une demande de réadmission a effectivement été soumise officiellement à l’Union africaine par le Roi Mohammed VI du Maroc. Le communiqué dit que les Marocains ont informé la présidente de la commission de l’UA de cette démarche à l’occasion d’une rencontre bilatérale qui a eu lieu jeudi 22 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Une lettre d’intention a été remise à Dlamini Zuma et dans le même temps déposé à Addis Abeba au siège de l’organisation.

On savait que le Maroc souhaitait demander cette réadmission. Lors du dernier sommet de l’Union africaine, le Roi l’avait déjà indiqué. Et d’autres signaux plus anciens avaient déjà montré que les Marocains souhaitaient préparer ce retour. La participation, par exemple d’une responsable marocaine de haut niveau au sommet de janvier 2016. L’offensive diplomatique plus générale menée par le royaume chérifien depuis deux ans au sud du Sahara. On se souvient par exemple, de l’accueil qui avait été réservé au président rwandais Kagamé au Maroc. Il s’était déjà dit que le retour de Rabat au sein de l’Union africaine avait été au cœur des discussions.

L’enjeu du Sahara occidental

Pour le Maroc, l’enjeu d’un retour au sein de l’UA est bien sûr lié au Sahara occidental. Le royaume chérifien revendique la souveraineté sur son territoire. Un mouvement indépendantiste appuyé par des poids lourds de l’Union africaine au nom du droit à l’autodétermination fait des gesticulations et est soutenu par  l’Algérie, l’Afrique du Sud, mais aussi le Nigeria, par exemples.

Aujourd’hui, le Royaume chérifien est de retour à l’Union Africaine. La République arabe du Sahara démocratique est toujours membre de l’UA. Rabat n’a pas obtenu le gel de la reconnaissance de ce petit Etat comme demandé pendant des années.

Aujourd’hui, le Maroc a donc décidé de mener sa lutte à l’intérieur. Faire entendre son point de vue dès qu’il en aura l’occasion sur le statut marocain du Sahara occidental, notamment, et tenter de rallier d’autres Etats africains à la cause marocaine. En clair, convaincre les 53 Etats membres les uns après les autres de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. ” Ça va être la guerre au sein de l’UA “, résume une source marocaine bien informée. Selon elle, une dizaine de pays membres seulement soutiendraient encore l’indépendance du Sahara occidental.

Rappelons en tout cas que le Maroc avait quitté l’OUA, ancêtre de l’Union africaine il y a trente deux ans en 1984 pour protester contre la reconnaissance du Sahara occidental. Les Marocains avaient estimé que cette décision était contraire au principe de non-ingérence compris dans les principes fondateurs de l’organisation. La décision de réadmettre le Maroc revient désormais à la Commission de l’UA.

B.Koné

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