Epidémie de grèves au Mali : Le cercle des mécontents s’agrandit

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Au Mali, des secteurs clés du pays sont perturbés, depuis le début de l’année, par des mouvements de grève. D’abord les inspecteurs de travail ont observé une grève de cent vingt heures (120 heures) du lundi 16 janvier 2017 au vendredi 20 janvier 2017 sur toute l’étendue du territoire national.

Aujourd’hui, en plus, de la grève illimitée des syndicats des magistrats qui demandent une augmentation salariale, le Syndicat National des greffiers(SYNAG), secrétaires de greffes et parquets, a déposé un préavis de grève pour les 15 et 16 février 2017. Aussi deux syndicats, le syndicat des travailleurs du ministère des affaires étrangères et celui des fonctionnaires des collectivités territoriales, projettent d’aller en grève.

La grogne sociale continue au Mali. Le syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (SYLTAE) vient de déposer, le mercredi 8 février passé, un préavis de grève sur la table du ministre de la fonction publique. « L’arrêt de travail d’une durée de 72 heures jours ouvrables débutera le 22 février à partir de 00 heure et prendra fin le 24 février à partir de 00 heure sur l’ensemble du département central et dans les missions diplomatiques et consulaires », lit –on dans le préavis de grève signé par Mohamed Kane, le secrétaire général de la SYLTAE.

Les travailleurs des collectivités territoriales aussi bandent leur muscle. Leur syndicat, le Syndicat National des Travailleurs des Collectivités Territoriales du Mali (SYNTRACT),  a décidé « d’observer un arrêt de travail (grève) de 3 jours et une mesure conservatoire d’arrêt de mandatement des salaires des autres fonctionnaires, si les accords conclus( la prise en charge des salaires des fonctionnaires des collectivités du cadre de l’administration générale par l’état, l’application intégrale des 15 points d’accord du procès verbal de conciliation 12 mai 2015, l’intégration à la fonction publique des collectivités territoriales des contractuels de 2011 à 2015), avec le gouvernement ne sont pas mis en œuvre. Selon Seydou Oumar Diallo, le secrétaire général du SYNTRACT, la grève débutera le 22 mars 2017 à 00 heures et le travail reprendra le 24 mars 2017 à 00 heure.

Le SYNAG (Syndicat National des greffiers, secrétaires de greffes et parquets) projette d’aller en grève les 15 et 16 février 2017. Dans son préavis de grève le SYNAG revendiquent, entre autres, l’octroi d’une indemnité de participation à la judicature aux greffiers et aux secrétaires de greffes et parquets ;  la relecture du décret n°95- 211 du 31 mai 1995 portant tarif des frais de justice en matière pénale et du décret n° 95-255 du 30 mai 1995 portant frais de justice en matière civile et commerciale; l’évaluation des ressources financières générées par la justice ; l évaluation d’un guide de greffe ; la  relecture de l’ordonnance n°05/104 du 22 juin 2005 portant statut du personnel des greffes, secrétaires de greffes et parquets pour une nouvelle qualification professionnelle commençant par la maîtrise en droit, complétée par une formation professionnelle de deux ans (BAC plus 6) à l’institut de formation judiciaire; le changement de l’appellation « secrétaires de greffes et parquets » en « assistants des greffes et parquets ».

La grève illimitée des magistrats qui défraie la chronique était sur le point de connaitre son épilogue hier (jeudi 9 février). Selon nos informations, au moment ou nous mettons sous presse dans l’après midi, les deux parties, le gouvernement et les magistrats étaient sur le point de signer un protocole d’accord. Les deux syndicats des magistrats à savoir le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont entamé une grève illimitée depuis le 18 janvier dernier. Parmi les points de revendications, dit-il, figure la revalorisation de la grille salariale, les indemnités de logement, la prime de mouture, le décret d’application de la loi qui aligne la cour suprême sur les autres institutions, l’élargissement du décret de 2014, l’installation officielle des chefs de juridiction et de parquet, la gestion du plan de carrière des magistrats, l’application de l’article 8 du statut des magistrats qui dit que le syndicat doit avoir un siège au niveau du Conseil économique social et culturel (CESC)…

En début d’année, les inspecteurs de travail ont été les premiers à ouvrir le bal de la contestation avec une grève de 5 jours, du lundi 16 janvier au vendredi 20 janvier. Le Comité Syndical des Services du Travail exige l’application immédiate de tous les points d’accord du Protocole d’accord du 29 juillet 2011 et du Procès-verbal de conciliation du 05 avril 2016, et l’adoption immédiate du projet de décret « en souffrance » portant primes et indemnités accordées aux Inspecteurs et Contrôleurs du Travail ainsi qu’à leurs assistants.

M.K. Diakité

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1 commentaire

  1. La rébellion, les djihadistes, les bandes armées, l’insécurité ambiante sont les lots quotidiens des Maliens. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, impuissants, ils ont vécus avec dans une sorte de résignation forcée. Viens s’ajouter la crise du monde du travail. I.B.K et son régime corrompu sont désormais pris entre le marteau et l’enclume. Quand les Maliens se fâchent, ce qui arrive rarement, ils font descendre l’enfer sur le pouvoir, en témoignent ceux qui ont vécu la fin du régime des militaires en mars 91. L’entêtement du vieux Président, son refus de comprendre les doléances des travailleurs, l’arrogance de ses proches, la corruption de son régime, sont autant de maux, que les Maliens n’acceptent plus de supporter. Le coût de la vie ayant doublé, les salaires restent honteusement bas par rapport à ceux de la sous-région. Les travailleurs ne demandent que justice dans le traitement des salaires, si l’on tient compte du niveau de vie dans les pays voisins ayant des économies comparables à la nôtre. En voyant le train de vie des barons du régime, on ne peut s’empêcher d’avoir un pincement de cœur. Les Maliens ont même peur d’aller dans les hôpitaux, car il ne s’agit pas de s’y rendre simplement. Ils savent ce qui les y attend. Sans argent,ils ne trouvent même pas quelqu’un à qui adresser la parole. Dans les foyers, rares sont les familles qui mangent deux repas par jour. Si le vent du front social déjà en ébullition croise celui des maux cités plus haut, I.B.K s’exilera forcement dans un pays voisin. Les Maliens alors n’auront plus peur ni de djihadistes ni de bandits. Ils mangeront cru tout ce qui se dressera sur leur chemin.” Malienws puissancy a magnin dèh”. Ils ne craindront plus rien, et I.B.K doit entendre les bruits avertisseurs, les prémices du souffle du grondement, qui précède les tremblements de terre Maliens! Ils sont plus puissants qu’un tsunami!

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