L’économie de la région de Sikasso : Tributaire des aléas climatiques

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La région de Sikasso, à l’instar des autres régions de notre pays, a une économie dépendante des phénomènes climatiques. Elle couvre une superficie de 71 790 Km2, soit 5,8% du territoire national et compte 7 cercles, 3 communes urbaines (Sikasso, Bougouni, Koutiala), 144 communes rurales et 1 831 villages. Les activités génératrices de revenus sont essentiellement tenues par le secteur agro sulvo-pastoral.

UNE PRODUCTION DIVERSIFIEE

Cette région dispose de plaines et vallées aménageables et plus de 6 000 000 hectares de terre favorable à l’agriculture et à l’élevage. En plus, d’une pluviométrie abondante, il existe 8 066 ha de bas-fonds et plaines aménagés sur un potentiel de 75 327 hectares aménageables.

La cotonculture est largement répandue, environ 20 à 45% des superficies agricoles sont cultivées en coton, tandis que 10 à 30% seulement sont consacrées au maïs selon les cercles. De façon générale, la production du système d’exploitation agricole est diversifiée. La production moyenne au cours des cinq dernières années est estimée à 730 000 tonnes, toutes céréales confondues.

Les besoins en consommation sont estimés en 2005 à 6 130 000 tonnes. Ce qui dénote que la région pourrait s’auto-suffire si les exportations sont contrôlées. La production agricole se répartit de manière relativement équilibrée en trois types de produits entre autres le coton, les céréales (maïs, mil et sorgho) et l’horticulture (pomme de terre, patate douce, igname et manioc).

L’IMPORTANCE DU CHEPTEL

En 2002, la région comptait 1 513 502 bovins, 536 974 ovins, 498 239 caprins ; 1 855 équins. L’abondance des fourrages fait que la région devient de plus en plus une zone d’élevage. L’embouche bovine et ovine a connu dans cette contrée un essor remarquable ces dernières années.

Profitant des débouchés offerts par la proximité du marché intérieur des pays côtiers, plusieurs marchés à bétail se sont développés à l’image de celui de Sikasso, considéré comme le seul marché frontalier du pays. Dans le domaine des ressources halieutiques, le barrage de Sélingué sur le Sankarani, constitue aujourd’hui la seule référence pour la pêche dans la région.

LES FORETS CLASSEES EN DANGER

Le domaine classé de la région couvre environ 380 000 hectares de forêts classées, soit 5% de la superficie de la région. Ces forêts font l’objet aujourd’hui d’occupation agricole illicite, d’exploitation frauduleuse et de pratique fréquente des feux de brousse ; toute chose ayant un impact négatif sur la dynamique des peuplement qui les renferment.

En matière de faune, dans la région, depuis deux à trois ans, on enregistre d’importants mouvements d’éléphants. C’est ainsi que leur présence a été signalée dans plusieurs localités de la région comme Koutiala, Yorosso, Sikasso et Bougouni.

UN SOUS-SOL RICHE

Le sous-sol de cette région recèle d’importants gisements d’or notamment la mine d’or de Kalana (cercle de Yanfolila) celle de Syama (cercle de Kadiolo) et celle de Morila (cercle de Bougouni) avec une production totale en 2004 de 18 tonnes environ.

Les ressources en eau de la région sont abondantes mais insuffisamment exploitées tant pour les besoins de l’agriculture (moins de 1% de la ressource) que pour l’approvisionnement en eau potable des populations. Elles sont caractérisées d’une part par les eaux de surface des fleuves permanents affluents du Niger, des fleuves semi-permanents et d’autre part les eaux souterraines exploitées essentiellement pour les besoins en eau potable des populations à travers 4210 forages et 422 puits modernes équipés, en ce qui concerne les forages de pompes à motricité humaine, solaires photovoltaïques ou fonctionnant en diesel.

LE PROBLEME DE L’ELECTRICITE

L’une des plus grosses contraintes du développement de la région reste encore la question d’énergie électrique une ville sur quatre dispose seulement d’une infrastructure d’énergie (essentiellement de petites centrales thermiques à la puissance bien limitée).

LE TRANSPORT DUREMENT EPROUVE PAR LA CRISE IVOIRIENNE

Le secteur des transports est l’un des secteurs qui a ressenti le plus l’impact de la crise ivoirienne due en grande partie aux conditions exigeantes des convois de transport à la vétusté du parc auto des transporteurs, entraînant du coup une baisse des recettes liées aux surcoûts.

La valeur des importations de la Côte d’Ivoire vers la région a chuté de 79% entre 2002 et 2003. La valeur des exportations de la région vers la Côte d’Ivoire est passée à son tour de 3 886 358 258 F CFA en 2002 à 530 761 530 F CFA en 2003, soit plus de 630 % de baisse.

AUGMENTATION TANGIBLE DU PRIX DES PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE

Le panier de la ménagère s’est dégarni avec le problème ivoirien, ainsi certains produits de grande consommation (banane plantain, avocat et atiéké) ont connu des hausses successives de prix allant jusqu’à 50% pour la banane plantin. Les produits de large consommation tels le bois, le ciment et la cola ont aussi connu des difficultés dans l’approvisionnement correct.

LA DEPENDANCE DE L’ECONOMIE A LA PLUVIOMETRIE

Malgré sa situation géographique qui fait d’elle l’une des régions les plus prospères de notre pays, le constat qui se dégage est que le système macro-économique de la région dépend en grande partie des conditions climatiques. Ainsi dans les années déficitaires en pluviométrie l’économie tourne au ralenti.

Mamoutou DIALLO (Stagiaire)
21 septembre 2007

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