L’édition au Mali : La difficile percée

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Dans le cadre des Journées franco-maliennes qui se sont tenues samedi et dimanche à Bamako, les éditeurs et écrivains de notre pays ont organisé une conférence-débats sur l’exercice de leur profession.

La rencontre qui a été suivie d’une exposition de livres s’est déroulée au Parc national du Mali en présence du secrétaire général du ministère de la Culture, Al Hady Goïta, de l’attaché de coopération de l’ambassade de France dans notre pays, Dominique Bordes, et de nombreux éditeurs et écrivains. La rencontre était conjointement animée par Hamidou Konaté, président de l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL), Samba Niaré et Ismaël Samba Traoré, tous deux éditeurs. « Le petit Larousse » définit l’édition comme l’impression et la diffusion de toute espèce d’œuvre. L’édition est confrontée à plusieurs problèmes au Mali qui font que les initiatives ne rencontrent pas de succès. Parmi ceux-ci, la mévente, le manque d’appui à la diffusion et à la distribution occupent une large place. Comment faire mieux ? « Si on publie, il faut qu’on soit lu », argumente Hamidou Konaté qui estime qu’aujourd’hui les éditeurs et écrivains bénéficient d’une grande écoute auprès du gouvernement. Tout le monde s’accorde cependant à dire que le grand public malien ne lit pas.

Le président de l’OMEL estime l’assertion discutable. Et d’ajouter que « le premier numéro de Jamana a été tiré à 1000 exemplaires. Un an après, la coopérative Jamana est passée de 1000 à 10.000 exemplaires. Le public lit ce qui l’intéresse ». L’édition est une activité difficile. A l’intolérance de la société qui conduit souvent à l’autocensure s’ajoutent les facteurs de rentabilité et de temps qu’on ne se donne pas. Il faut une politique qui encourage davantage les gens à la lecture, juge Samba Niaré qui déplore le fait qu’on ne parle jamais du livre dans les déclarations de politique générale. On ne pense jamais à doter les hôpitaux, prisons et camps militaires de bibliothèques. Le secrétaire général du ministère de la Culture note que l’évolution démographique n’est pas en résonnance avec l’évolution du lectorat. Avons-nous créé toutes les conditions pour que le Malien lise ? Al Hady Goïta a évoqué la reprise des cafés littéraires. Le gouvernement aussi est en train de prendre conscience du phénomène et son document cadre de politique culturelle accorde une large place à la lecture. La partie française qui s’est montrée très réceptive à la question attend qu’on lui propose quelque chose. Dominique Bordes souligne le souci de son pays de créer des centres de proximité pour la lecture. L’exposition a concerné des livres qui s’inspirent de notre culture. Les éditeurs sont trop souvent ignorés. En entendant « livres », beaucoup de gens pensent aux manuels scolaires. L’objet de l’exposition était aussi de montrer qu’il y a d’autres ouvrages produits par nos éditeurs. Les livres étaient exposés en catégories jeunesse et adulte, collections pratiques, collections histoire et patrimoine et les contes. S. DOUMBIA

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