Partenariat Mali-Monaco : Les promesses de l’aube

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Un accord de coopération bilatérale a été signé par les ministres des Affaires étrangères de deux pays sous l’œil attentif du prince Albert II et du président Amadou Toumani Touré.

L’immense esplanade de la place du palais du prince de Monaco était bondée de touristes et de curieux, lundi, quand la Mercedes noire transportant le président de la République, Amadou Toumani Touré, s’est immobilisée devant la porte d’honneur de l’édifice, où l’attendait le prince Albert II. Sous la conduite du chambellan, Albert II et Amadou Toumani Touré ont pris place devant l’escalier d’honneur au milieu de l’immense cours du palais pour recevoir les honneurs militaires. Les deux chefs d’Etat ont ensuite passé en revue le détachement militaire. Après les traditionnels échanges protocolaires, les deux chefs d’Etat se sont rendus dans un bureau d’apparat du palais pour une audience en tête en tête qui aura duré environ une heure d’horloge. Cet entretien de haut niveau a été sanctionné par la signature d’un accord de coopération entre nos Etats. Sous l’œil attentif des deux chefs d’Etat, le document a été signé par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Soumeylou Boubèye Maïga, et José Badia, conseiller du gouvernement pour les Relations extérieures de Monaco. Au terme de cet accord, les deux pays ont convenu de mettre en place une commission bilatérale placée sous la coprésidence du conseiller de gouvernement pour les relations extérieures de Monaco et son homologue du Mali ou par les personnes qu’ils ont désignées pour les représenter. La commission bilatérale se réunit à Monaco ou à Bamako à la demande de l’une des parties dans un délai de 3 années à la date arrêtée par échange de lettres entre le département des Relations extérieures et le ministère des Affaires étrangères. Au cours des échanges, les deux parties aborderont des sujets relatifs aux politiques publiques et aux stratégies sectorielles de développement ; à l’état d’avancement des projets en cours et au suivi des actions entreprises ; à la programmation des activités à venir et à l’identification de projets de coopération pour présentation aux deux gouvernements. Les domaines prioritaires des actions de coopération concernent la santé, l’éducation, l’environnement et la micro-finance. En dépit de sa jeunesse, la coopération technique Mali-Monaco a fait du chemin, touchant environ 30 000 personnes. Des résultats concrets sont déjà perceptibles. Par exemple dans le domaine de la santé, elle a permis la construction d’un Centre de recherche de lutte contre la drépanocytose à Bamako (CRLD), dirigé par le professeur Dapa Diallo de l’Université de Bamako. Le comité scientifique est dirigé par le professeur Gil Echema de l’Université de Paris XI. Le centre est doté d’un statut d’établissement public à caractère scientifique et technique placé sous la tutelle du ministère de la Santé. Dans le domaine de l’éducation et de la formation professionnelle, la coopération aide une association de jeunesse dans la commune rurale de Baguinéda à acquérir des compétences dans la gestion des entreprises et soutient l’insertion socio-économique de ses membres. Ce projet est destiné à lutter contre l’exode rural et la pauvreté rurale. L’association regroupe plus de 150 jeunes, tous évoluant dans le secteur rural.

FENÊTRES OUVERTES SUR LA MEDITERRANEE. Avant d’arriver au palais, le président de la République et sa délégation ont visité le célèbre Musée océanographique de la Principauté. Amadou Toumani Touré a été accueilli à sa descente de voiture par José Badia. Cet épisode touristique de la visite a captivé les visiteurs. « J’ai été particulièrement impressionné par la reconstitution du paysage aquatique qui reproduit le milieu naturel des animaux marins. C’est une prouesse qu’il faut saluer. J’avoue que j’ai beaucoup appris », a indiqué le président Touré à l’issue de la visite. Le Musée océanographique du prince Albert 1er de Monaco est l’une des merveilles de la Principauté. C’est un véritable trésor à la fois du savoir sur le fonds marin de la Méditerranée et économique qui draine chaque année plus de 600 000 visiteurs venus du monde entier. C’est un lieu exceptionnel, entièrement dédié à la mer. Il a débuté ses activités en 1884 avec la campagne d’essai en Mer du nord et en Baltique du prince Albert 1er à bord de son yacht « l’Hirondelle ». Lors de l’exposition universelle de Paris en 1889, des millions de visiteurs découvrent avec curiosité les découvertes scientifiques, notamment les espèces alors inconnues, exposées dans le pavillon monégasque. Fort de cet engouement scientifique et populaire, le souverain a eu l’idée d’ériger sur le Rocher un palais destiné à présenter les nouvelles connaissances sur la mer et lancer les bases de l’océanographie moderne. Après douze ans de travaux au cours desquels les techniques les plus modernes de l’époque sont mises en œuvre, le musée est inauguré le 29 mars 1910. Il a pour mission de développer et de faire connaître l’océanographie, à travers les collections historiques du prince fondateur, les présentations permanentes et temporaires ou les collections vivantes de son aquarium. Le Musée océanographique de Monaco est une immense bâtisse accrochée au flanc de la falaise du rocher en face de la Méditerranée, s’élevant à plus de 85 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il possède l’un des aquariums les plus anciens d’Europe. En effet, dès 1903, poissons et invertébrés de la Méditerranée étaient maintenus dans des bassins en ciment armé et en 1931, des poissons tropicaux étaient présentés pour la première fois au public. Depuis sa création, l’aquarium n’a jamais cessé de se développer et de se moderniser. Il s’est toujours attaché à améliorer l’aspect spectaculaire et éducatif des bassins en donnant une image réelle des écosystèmes marins. Aujourd’hui, les 90 bassins offerts aux visiteurs sont autant de fenêtres ouvertes sur la Méditerranée et sur les mers tropicales. A travers des écosystèmes fidèlement reconstitués, fruit d’un savoir-faire unique, l’univers marin dévoile ses secrets mais aussi sa beauté et sa diversité : la collection est riche de 350 espèces de poissons (pour plus de 6000 spécimens), 200 espèces d’invertébrés, et 100 espèces de coraux tropicaux. Le musée comprend aussi un pavillon d’exposition des pièces de mariage princier de la Principauté. Le prince Albert II a remis son costume de mariage ainsi que la robe de la mariée au Musée. Ces pièces sont présentement exposées pour satisfaire à la curiosité des visiteurs. Avant se retirer le président Touré a signé le livre du d’or. Des échanges de cadeaux ont mis fin à la visite.

Envoyé spécial

A. O. DIALLO

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