Edito : Après la gueule de bois,……le sursaut d’orgueil : L’espoir de la naissance d’un nouveau Mali

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Quelles sont les raisons qui fondent les évènements du 22 Mars 2012 ?

Qu’est-ce qui est à l’ origine des tueries d’Aguel hoc ?

Quelles étaient les relations réelles entre ATT et Khaddafi ?

Quels problèmes y avait-il entre le Président Sarkozy et Att ?

Qui sont les protagonistes de l’affaire “Air Cocaïne ‘’ ?

Pourquoi l’armée n’était pas équipée ?

Pourquoi Att voulait rester après son mandat ?

Pourquoi Att ne voulait rester après son mandat ?

Est-ce qu’il y a du Pétrole au Mali?

Ou se trouve le PM Modibo ?

Comment les opérateurs de téléphonie contournent-ils les services de contrôle de l’Etat ?

Comment les operateurs de téléphonie volent-ils leurs abonnés ?

Comment les compagnies minières s’enrichissent-elles de manière éhontée, appauvrissent nos pays, sèment la maladie et la désolation dans les villages ? Qui sont leurs complices et pourquoi ?

Les raisons pour lesquelles ATT ne pouvait pas rester ?

Pourquoi le Mali peut s’en sortir ? Pourquoi l’espoir est permis?

Pour chacune de ces questions posées, chaque journaliste a sa réponse et n’hésite pas à la servir au public qui ne sait plus à quelle information se fier. Toutes ces réponses s’amplifient et se diffusent dans la société par la magie de la tradition orale et deviennent des sujets sérieux de débats et de causeries où la vérité se le dispute avec le mensonge avec une égale légitimité, pour ne pas dire une égale dignité, dans le cadre de joutes oratoires conflictuelles ou de belles envolées lyriques pour lesquelles l’arbitrage est impossible. Chacun tient sa vérité….ou son mensonge et pour longtemps, parce que l’argument contraire n’est jamais soutenu par une preuve matérielle. Quelquefois la thèse de quelqu’un est battue en brèche par un argument farfelu d’un passant qui a l’avantage de porter une tenue ou des signes extérieurs de richesse; alors tout le monde s’accorde à lui reconnaître sans vergogne, provisoirement et du bout des lèvres sa vérité. C’est le règne de la RUMEUR.

Quand une société est désertée par la vérité, quand le mensonge s’y diffuse avec une insolente banalité, quand l’injustice y est érigée en mode de régulation des rapports sociaux, alors sa déchéance et sa décrépitude sont inéluctables.

On a joué avec le feu, on s’est brûlés.

Chaque malien, à un niveau ou à un autre, selon certaines circonstances et à des degrés divers, a fait sa part du sale boulot consistant, qui pour inventer les concepts, qui pour animer et alimenter le système mafieux, d’autres s’en accommodant. Tout le monde a une part de responsabilité dans cet état de fait, y compris même ceux qui critiquaient et s’indignaient juste parce qu’ils n’arrivaient pas à pénétrer le système A LA MALIENNE

 

Les esprits malsains qui ont cru devoir bâtir notre société sur ces fondements de mensonges, de ruse, de compromissions en tentant de démontrer que l’incompétence ne conduit pas toujours a l’échec, la transparence ne favorise pas toujours la manifestation de la vérité, l’éthique et la vertu ne sont pas utiles pour la bonne gouvernance, ont rendu un mauvais service au Mali. Ils savaient pourtant qu’ils étaient entrain de construire sur du sable mouvant, mais étaient aveuglés par l’égoïsme idiot de déguerpir avant la catastrophe. Le Mali est rattrapé par les mensonges de ses dirigeants.

Tout le monde doit faire sa mea culpa, mais pour nous journalistes il ya urgence.

Un sursaut d’orgueil, une mutation qualitative, une rupture psychologique, bref une exigence de professionnalisme doivent s‘opérer chez chacun de nous.

Depuis les évènements de mars 1991 qui ont eu raison du régime du général Moussa Traoré qui, en son temps, avertissait que la démocratie n’est pas une camisole de force et que la réalité malienne n’était pas favorable au multipartisme, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Même si son propos ne résiste pas à l’analyse intellectuelle critique si on le place dans le contexte général du caractère universel des droits humains et de la liberté des peuples, force est de reconnaître qu’après vingt un ans (mars 1991-mars 2012) d’expérimentation d’un système bâti sur l’amateurisme, le copinage, la gabegie et le mensonge, le résultat est loin d’être reluisant en ce qu’il se décline en la perversion endémique de notre jeunesse désœuvrée et désespérée, en la généralisation de l’injustice, en l’affaiblissement des institutions de la République dont l’affaissement a conduit à la rupture de notre intégrité territoriale et au Coup d’Etat militaire du 22 Mars 2012; tout cela dans un climat d’expression de toutes sortes de frustrations de la part de populations de plus en plus confrontées au manque de revenus, d’aliments, de soins de sante primaires, d’éducation scolaire, tout en étant soumises a la crainte, à la puissance et à l’arbitraire d’un Etat incapable de leur reconnaître des droits et d‘assurer leur sécurité.

Toute chose étant égale par ailleurs, les évènements du 22 Mars 2012 constituent la suite logique d’un long processus nauséabond de sabotage et de déstructuration organisés de la société malienne, de la part d’une élite incompétente, malhonnête et perverse.

Mais en interrogeant l’histoire pour aborder cette problématique de la crise à travers une autre grille de lecture, nous pouvons nous rappeler les propos du Président Moussa Traore lors de son procès historique, quand il affirmait, de manière formelle, n’avoir donné aucun ordre de tirer sur les manifestants et que par conséquent, il ne demandait rien à Dieu, sinon que la vérité éclatât un jour au grand jour.

Nous pouvons alors interpréter la situation actuelle du pays comme l‘expression de la justice immanente qui est entrain de s‘abattre sur le Mali après que ses enfants, tombeurs méritants du “ dictateur méchant, criminel et voleur “, eurent fini de créer toutes les conditions qui attirent la colère de Dieu sur les peuples qui promeuvent le mensonge, l’injustice et l’impunité.

En tout état de cause, prions tous ensemble Dieu pour qu’il absolve nos pêchés, inspire et renforce nos dirigeants et notre armée et guide leurs pas et leurs actions pour le bonheur, la fierté et la grandeur retrouvés du Mali et de ses enfants. Amine !

« Il ne faut pas laisser pas nos moyens de vivre compromettre nos raisons de vivre ». Hubert Mery, fondateur du journal le Monde

Mais nous ne pouvons pas faire l’économie d’une analyse large, approfondie et critique de la situation en situant les responsabilités de tous et de chacun.

Où était la Presse ?

Où était la société civile ?

 Où était la communauté internationale ?

Tétanisés par les manifestations perverses de ce système hybride de gouvernance “a la malienne“, nous avons tous failli à notre mission d’alerte et de veille critiques en n’ayant rien vu venir.  Mais qu’on se le tienne pour dit, le Mali est entrain de vivre la fin d’une triste époque dont l’épilogue sera à coup sûr l’inauguration d’une nouvelle ère de gouvernance démocratique et populaire réelle, avec de véritables stratégies de développement économique et une promotion active des valeurs positives culturelles et historiques de notre société. Rien ne sera plus comme avant. Ce saut qualitatif qui n’a rien d’un saut dans l’inconnu, car le Mali regorge d’assez de ressources humaines de valeur, capables d’assumer les défis d’une société moderne et démocratique, dotée d’institutions fortes incarnées par des personnalités légitimes, compétentes et vertueuses, ne pourra se faire qu’avec l’émergence d’une presse indépendante et forte,  d’une société civile libre et dynamique et d‘une opposition républicaine et crédible.

C’est dans cette perspective ambitieuse mais réaliste et inéluctable que ce journal, qui a connu un accouchement douloureux, se propose comme une modeste pierre posée par votre serviteur dans le noble chantier d’édification d’une presse professionnelle et responsable, parce que de qualité et de valeur.

En tant que journalistes ou professionnels de l’information et de la communication, nous avons certes des droits, mais aussi des devoirs et surtout des responsabilités qui s‘attachent nécessairement a notre profession. La citoyenneté exige de travailler ensemble à la réalisation d’objectifs communs de construction nationale qui passe nécessairement par l’information, l’éducation à la citoyenneté et la sensibilisation. Le sens de la responsabilité sociale et l’initiative d’agir en faveur de la société exigent une certaine expertise, mais aussi la maîtrise du traitement de l’information.

Notre ligne éditoriale s’inscrit dans cette direction.

La démocratie malienne dont nous rêvons à besoin de réels contre-pouvoirs pour son équilibre et sa pérennité; seuls des médias crédibles, professionnels et affranchis des lobbies politiques et affairistes sauront être à la hauteur de cette mission de haute portée patriotique.

Eclairer les populations par des infos vraies et utiles de manière impartiale et équilibrée est notre raison de vivre, à l’accomplissement de laquelle aucun sacrifice de notre part ne sera de trop.

Pour que l’absence de moyens ne constitue pas un facteur de découragement ou de perversion, nous devons faire nôtre cette formidable réflexion  « Il ne faut pas laisser pas nos moyens de vivre compromettre nos raisons de vivre ». Hubert  Breuve Mery, fondateur du journal le Monde

Aliou Badara Diarra

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6 COMMENTAIRES

  1. La meilleure manière de sortir de cette criseest de prendre le mal à la racine. C’est ce que M. Diarra a bien fait. N’en déplaise à ceux la qui croient tout savoir et qui ne sont jamais là au moment de la recherche de solution. Bon vent au Journal.
    Nous serons toujours là pour vous lire et mieux contribuer à la sortie de crise.

  2. Ce journal est plein de questions que tous les maliens connaissent, je pense qu’en tant qu’enqueteur ce jouranaliste aurai dû nous apporter les meuilleurs reponses.C’est ça la différence entre les blancs et nous les africains. Si c’etait un enqueteur français qui s’interesse au Mali, il nous decrira tout le probleme du Mali de long en large et il proposera des solutions concretes.Nos journalistes savent poser des questions et critiquer sans denoncer.Pour terminer je fais comme ce journaliste.
    Où étaient les maliens après les évenements de Mars 91?
    Qu’est qui a fait que tous les maliens sont devenus pacifiques voire même laxiste?
    Pourquoi la corruption fait partir des quotidiens des maliens?
    Tant qu’on ne met pas le pays avant tout, même notre propre personne. La solution trouvée sera une solution intermédiaire.

  3. Je connais pas ce journaliste,peut être vous étiez très jeune à l’époque il y a un proverbe de chez nous qui dit “la sorcière peut oublier, mais jamais les parents de la victime”
    combien de mois sans salaire ou de bourse? et ce salaire, était-il de combien de francs malien comparé à la sous région?, Combien de maliens vivent à l’extérieur du pays par la faute de moussa? Combien d’universitaire de 1980 à 1990 vont des métiers pour lesquels ils n’ont pas été former?. Nous avons oublié cette page sombre de l’histoire du Mali et je me demande pourquoi vous nous rappeler ce mauvais souvenir.
    les séquelles de la mauvaise gouvernance de moussa est en partie responsable de la situation actuel du mali. C’est par ce que le Mal a des problèmes actuellement qu’il faut faire l éloge des tirants.

  4. Pourquoi ce journaliste qui me semble pourtant assez cultivé donne le malaise de vouloir soutenir le dictateur Balla ? Ne sait-il pas que tout ce qu’il critique existait largement sous le dictateur? Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Les 20 ans de démocratie connaissent beaucoup de faiblesses, comme toutes les démocraties du monde. Des faiblesses qui vont toujours exister d’une manière ou d’une autre, qu’il faut sûrement chercher à corriger, à tempérer. Mais, même un aveugle se rend compte des milliers de réalisations de ces 20 dernières années. Alors que nous choisissions nos trous sous l’ère Balla…

  5. …”Comment les compagnies minières s’enrichissent-elles de manière éhontée, appauvrissent nos pays, sèment la maladie et la désolation dans les villages ? Qui sont leurs complices et pourquoi ?”

    C’est presque un tour de force d’être aussi con d’une part, et d’être à ce point menteur d’autre part.

    Entre le nombre d’emplois crées par las compagnies minières, les 20% de dividendes reversés dans les caisses de l’état, les routes, les aménagements du territoire, les structures de santé, etc… Il n’y a avait que cet abruti de Diarra pour écrire quelque chose d’aussi con!

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