Édito : Pitié pour IBK

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Je commence par la fin. Si IBK savait qu’il allait être vomi de la sorte par les Maliens, il se serait éloigné du fauteuil présidentiel et vivre dignement le reste de sa carrière politique et être une icône reconnue, un jour, par le Mali.

Le voilà Président en 2013. Un fait de Dieu ! Comme il est aisé de comprendre que nul n’échappera à son destin, Amadou Toumani Touré venait d’être chassé du pouvoir par des militaires révoltés. C’est fait à l’orée des préparatifs de la présidentielle. ATT étant au terme de ses deux mandats, il devait nécessairement passer la balle à un de ses proches comme nous le vivons au Mali depuis 1991. L’homme le plus cité à l’époque, c’était Modibo Sidibé. Contre toute attente, le pouvoir chute. Alors, l’homme annoncé politiquement fini, considéré aussi aux yeux du peuple comme une victime politique, refait surface. Qui pour redresser le Mali ? Son nom résonne partout. Putschistes, société civile, religieux, partenaires étrangers du Mali… tout le monde voyait en l’homme le modèle pour la mission. C’est ainsi qu’il prend le pouvoir sans difficulté en 2013. Dès son entrée en fonction, IBK annonce des mesures drastiques. Tout le monde voyait déjà la misère du Mali au passé : Corruption, école, santé, emplois, rébellion… Il en a promis. L’effet avait commencé à se sentir et tout brusquement comme un coup de tonnerre tout tombe dans l’eau. Des menaces sans effet. Le Roi étant démasqué, un homme à faible esprit, alors un boulevard de laisser-aller prend place. Son entourage, au lieu de l’aider dans la mission s’est plongé dans l’aventure de se remplir d’abord les poches. Le Mali n’est plus une priorité. Ainsi, famille, parti politique (RMP) et alliés s’adonnent à des pratiques peu orthodoxes. Ils pillent le peu qui reste des ressources du pays, ils placent leurs propres proches à des postes stratégiques et cette java sur le dos du peuple malien laisse grandement ouverte la porte aux groupes indépendantistes du nord. IBK finira par courber l’échine devant ces hommes. Il leur accorde tout sous couvert d’un prétendu accord ; un document qui devait résoudre le problème, mais qui a, au contraire, asphyxié complètement le Mali.

Aujourd’hui, que reste du Mali ? Pratiquement rien !

IBK a trahi la confiance du peuple, mais son entourage a guillotiné le Mali. Au lieu de l’aider, ils ont procédé d’abord à son affaiblissement et ensuite mis en œuvre leur sale besogne. Aujourd’hui, IBK n’existe que de Nom. Ce n’est pas lui qui gère le pays, mais des prédateurs prêts à tout pour assouvir leurs faims.

À sa place, pour se racheter et sauver son honneur, le mieux serait de partir de lui-même avec un discours franc dans lequel il présentera ses excuses au peuple pour n’avoir pas été à la hauteur de la mission à lui confiée. Mais pas question de coup de force, pour le démettre, qui est contraire à la constitution.

Qu’IBK le fasse pendant qu’il est temps.

Boubacar Yalkoué

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9 COMMENTAIRES

  1. Tant qu’un journaliste a un esprit médiocre, il pêchera toujours. Yalkoué a été jugé pour diffamation. Le voilà de nouveau dans la récidive. Les maux contre lesquels IBK a été plébiscité en 2013 sont ancrés dans la société malienne. Par objectivité, mettons à défi quiconque, avec une baguette magique, pourra défaire le Mali du népotisme et de la corruption. Ne soyons pas besaciers. La culture malienne elle-même est un terreau propice à ces deux maux. Il convient donc de refaire l’homme malien miné par les virus du cousinage-économiquement-contre- productif, de l’arrivisme et du népotisme. A ceux-là qui crient, demandons que n’ont-ils pas fait pour placer ici ou là un parent, comment ils ont acquis leurs richesses.
    Par ailleurs, pour qui Yalkoué roule-t-il? Pour le MALI ou contre le MALI? Le comportement débile des Maiga, Sissoko, Coulibaly et autres, est-il difficile de s’en apercevoir?
    Le Mali est malade de sa culture centrée sur le laxisme. Sinon, des Dicko, Dembélé et Coulibaly seraient hors d’état de nuire.
    J’en veux aux partis politiques sérieux tels l’ADEMA, l’URD, la CODEM, l’UM-RDA, le MIRIA et Yèlèma qui n’ont pas poussé le cri d’une poule face à un groupuscule d’écervelés se prenant pour le nombril de Bamako.
    Yalkoué, joue à l’apaisement sur les questions politiques et sécuritaires.

  2. IBK partira avec la troisième République.
    Il fo demettre le système et les institutions.
    Les présidents se sont servi de la constitution pour instituer des pouvoirs familiaux et personnels.
    Avec IBK pas que la famille mais des voyous.
    Il partira et avec ce système.
    On est un peuple mature

  3. Yalcoue un journaliste qui est habité par la haine du président IBK.Qui ne maitrise aucun sujet qu’il traité à chaque foi que le lit j’ai la notre.Retourne à l’ecole

  4. “…Qui pour redresser le Mali ? Son nom résonne partout. Putschistes, société civile, religieux, partenaires étrangers du Mali… tout le monde voyait en l’homme le modèle pour la mission….” TOUT LE MONDE? NON BOUBACAR. OUI DES INTERESSES, DES INSENSES. SINON ZOU EST HOMME DE PENSEE (CE QU’IBK N’EST PAS) ET HOMME D’ACTION. IL SAIT GERER ET LA PROUVE A DEUX REPRISE EN SAUVANT CE PAYS. DEPUIS 2012, LES PATRIOTES MALIENS NE VOYAIENT QUE ZOUMANA SACKO POUR SORTIR LE MALI DU TROU.

  5. En ces temps difficiles, il faut avoir le courage d’être réaliste et légaliste !

    Jusqu’à ce jour le président IBK a failli à son engagement vis-à-vis des Maliens et à sa mission de chef de l’État du Mali. Il a énormément déçu les Maliens.

    Ceci dit, les mouvements politico-religieux illégaux et anticonstitutionnels, d’une part, et les mouvements démocratiques et de la société civile qui ont été récupérés par les religieux et dont l’islamiste Mahmoud Dicko ne tardera pas à faire des cocus, d’autre part, prennent leur rêve pour la réalité s’ils pensent qu’ils réussiront à pousser à la démission un chef d’État démocratiquement élu, si impopulaire et décevant qu’il soit.

    A supposé que, par miracle, les mouvements politico-religieux obtiennent le départ du président IBK, ça serait, je crois, le chaos et l’instabilité politique, économique et militaire décuplé par rapport à ce que connaissent les Maliens sous l’ère IBK.

    Personne ne peut ignorer au Mali le fait que les religieux ont des accointances avec les politiciens, religieux qui ont eux-même à de nombreuses reprises appelé les Maliens à voter pour le régime dont ils se détournent maintenant.
    Le peuple n’est qu’une marionnette aux mains de ces religieux et politiciens malhonnêtes.
    Croire que le salut de la population et la sortie du sous-développement viendront des religieux comme Mahmoud Dicko relève de l’ordre du délire.

    Si les mouvements politico-religieux réussissent leur coup ce vendredi, si on continue au Mali à les impliquer encore plus dans la politique, s’ils goûtent encore plus à la joie enivrante de l’argent et du pouvoir, ça sera impossible de les faire retourner dans les mosquées.
    Dans ce scénario, on connaîtra au Mali, sur le long terme, une prise en otage de l’État, quelque chose de similaire à ce qu’on a connu avec les associations des élèves et étudiants.
    Ces associations des élèves et étudiants et ces mouvements religieux ont la fâcheuse tendance à délaisser l’objet premier de leurs associations, les affaires purement scolaires et universitaires dans les écoles et universités et les affaires purement religieuses dans les mosquées, pour s’adonner à la politique, activité plus juteuse au Mali.

    Si nous n’y prenons garde, il ne faudra pas s’étonner de voir dans quelques années notre République laïc transformée en République théocratique et le religieux wahhabite Mahmoud Dicko nommé président de l’Assemblée nationale ou même président de la République, comme les parents de Dicko lui ont prédit.
    Actuellement, nous avons un ancien activiste de l’AEEM, Moussa Timbiné, désigné deuxième personnalité de l’État et donc potentiellement président de la République en cas de vacance de la présidence.
    Il ne faudra pas s’étonner de voir bientôt au Mali l’islamiste wahhabite Dicko être mis dans une position similaire à celle de Timbiné.

    Je crois que les Maliens ont le droit légitime de manifester leur mécontentement et leur colère ce vendredi.

    Le président IBK, quant à lui, doit continuer à gouverner durant les trois ans de mandat qui lui reste.
    Il a encore une chance de se ressaisir et de redresser la barre pour gouverner le Mali, ou au moins pour limiter la casse des années écoulées.
    IBK doit avoir au moins un ou deux conseillers véritablement sincères et patriotes pour le convaincre d’adopter très rapidement quelques mesures fortes et chargées de symbole comme par exemple :
    – La mise à l’écart du gouvernement de Boubou Cissé et la nomination d’un nouveau premier-ministre ferme sur le plan sécuritaire dans le centre et le nord et ouvert sur les questions sociales, particulièrement concernant les enseignants et la formation des jeunes.
    – La mise à l’écart du fils du président de la République de la présidence de la Commission de défense de l’Assemblée nationale, nomination qui est quelque chose de complètement insupportable pour les Maliens et qui symbolise au plus haut point les dérives du régime actuel.
    – La mise en place d’un nouveau gouvernement composé sur une base réellement méritocratique, en écartant les ministres actuels qui ont démérité et qui sont impopulaires.
    – L’arrêt immédiat de l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires de corruption pour les étouffer, en garantissant l’indépendance des juges face aux pressions des politiques.
    – La garantie au Mali de la liberté d’opinion, d’expression, de manifestation, du droit à la vie privée et familiale, du droit ne pas être arrêté arbitrairement, du droit de ne pas subir de torture ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant.
    – Le courage d’homme d’État de demander le retrait du Mali de la MINUSMA pour arrêter l’infantilisation des FAMA et pour permettre à l’armée nationale du Mali de se débrouiller sur le terrain comme elle pourra avec l’aide d’une poignée de militaires de pays-amis sincères et déterminés à lutter contre les terroristes et les séparatistes.

    Ma liste est loin d’être exhaustive.

    Je crois que ce que le président de la République devrait faire dans les prochains jours, c’est de ne rien céder face aux religieux adeptes de l’Islam politique au Mali, d’une part, et identifier dans le lot de revendications celles qui émanent véritablement du peuple malien et leur donner très rapidement une suite favorable, d’autre part.

    • fanga a ecrit: et identifier dans le lot de revendications celles qui émanent véritablement du peuple malien et leur donner très rapidement une suite favorable, d’autre part” tu demandes a Boua de changer mais s’il pouvait le faire il l’aurait fait il y a longtemps. Ne demandes pas au caiman de se mettre sur un tabouret. Depuis combien d’annees nos ecoles sont fermees et nos enseignants sont marginalises? Depuis combien d’annees la SURFACTURATION fait la pluie et le beau temps? Etc. etc. Fanga, ni kele sera dugu dala maribayassa don te deme li ke!

  6. Joli cadeau pour Moussa Timbine, car quand Boua le ventru IBK demissionne c’est le President de l’Assemblee Nationale qui prend la releve, mon cher Yalkoue tu es tres fort, mais c’est cousu de fils blancs.

    • Qu’est ce que tu insinues? Tu veux dire qu’un dogon ne peut pas president de la republique du Mali? Seulement les malinkes et les peuls.

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