Édito : posture assassine !

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Le grand rendez-vous qui devrait définir le sort du Mali s’est soldé par un constat amer. En lieu et place d’une conclusion apparente à une scène de fumer le calumet de la paix qu’on attendait, la position des chefs d’État de la CEDEAO devant le patron du CNSP, Assimi Goita et ses hommes, n’a pas bougé à hauteur de souhait. L’organisation sous régionale reste intransigeante sur sa posture, en conformité avec ses textes. Elle tient à la gestion de la transition par un président et un premier ministre civils, pour une durée de 18 mois, condition sine qua non pour la levée des sanctions prises contre le Mali.

Cette démarche de la CEDEAO est assassine. Son impact est senti plus par le peuple que les nouvelles autorités. Tout acte contraire aux communications récentes de l’organisation  qui privilégient l’intérêt du peuple  dans des circonstances inconstitutionnelles.

Le Mali est une exception pour plusieurs raisons. Et c’est compte tenu de tout cela que le CNSP, après la prise du pouvoir, a pris le temps qu’il faut afin d’avoir comme poutre une vision consensuelle des Maliens. D’où l’initiative des rencontres sanctionnées par des concertations nationales.

La charte de la transition et la feuille de route qui en sont issues n’appartiennent pas aux militaires mais bien évidemment au peuple dans sa diversité. La CEDEAO pourrait dire que certains points sont contraires à ses textes. Mais lesdits textes valent-ils mieux ou sont-ils supérieurs à la volonté populaire d’une Nation démocratique ? C’est là où se trouve l’effet contraire car on ne peut pas dire être du côté du peuple dans l’oral et prendre le chemin contraire dans les faits.

La charte défendue par le CNSP à Accra n’est autre que la vision globale et la mieux partagée par les Maliens. Alors aux chefs d’État de revenir à l’objectivité.

Un délai de grâce d’une semaine est encore accordé au CNSP . Pendant ce laps de temps, des tractations se poursuivront avec la présence des émissaires de la CEDEAO sur le sol malien afin d’accorder les violons.

Pour l’instant, les deux points sont inconciliables. Et ce qui reste à savoir, les militaires sont-ils prêts à trahir l’esprit de la charte de la transition qui bénéficie d’une légitimité populaire ? Cette attitude ne serait pas sans conséquence ?

En attendant la levée des sanctions, c’est le peuple qui crève ! Pauvre Afrique !

Boubacar Yalkoué     

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2 COMMENTAIRES

  1. La charte de la transition n’est pas la volonté du peuple malien. Ceux qui l’ont élaboré n’étaient pas des élus mais des invités des putschistes.
    Puisque la CEDEAO exige un président et un premier ministre civil ces novices ont pensé qu’il suffisait de créer un autre poste doté de grands pouvoirs pour berner les autres chefs d’Etats ! Heureusement le ridicule ne tue pas !
    C’est pourtant très simple : la place des militaires c’est sur le terrain de bataille, pas dans la politique !
    La priorité n°1 du pays c’est la sécurité : comme nos militaires ne sont pas capables de nous fournir ça, nous avons fait appel à des militaires étrangers. Pendant que ces derniers se battent dans notre pays certains des nôtres trouvent intelligent d’aller s’occuper des enseignants ! Si les militaires s’occupent des enseignants qui va s’occuper de la guerre ? Les commerçants et les pêcheurs ?
    Ceux qui sont naïfs au point d’imaginer que l’armée fera mieux que les civils à la tête du pays ne savent probablement pas qu’ils ne sont pas formés pour lutter contre la corruption, le clientélisme ou pour la refondation de l’Etat.
    Les hommes politiques, une fois installés au pouvoir, se remplissent les poches ? Les militaires n’ont pas de poches ??
    Le meilleur moyen de nous sortir de cette crise est la fermeté de la CEDEAO. J’espère qu’elle tiendra bon et donc nous obligera à respecter les engagements que nous avons signé. Que vive la CEDEAO !
    Quand la transition sera en place (sans militaires !) nous devons renforcer la démocratie en mettant en place des lois garantissant la séparation des 4 pouvoirs : l’exécutif, le législatif, le judiciaire et la presse.
    C’est avec des institutions fortes et indépendantes (indépendantes des hommes et entre elles) que nous pouvons espérer nous en sortir.
    Nous ne voulons plus d’une démocratie bananière où n’importe quel groupuscule militaire peut venir chasser les élus que nous avons choisi à tout moment.
    Nous ne voulons pas de faux démocrates prêts à applaudir des putschistes et ensuite à brandir la démocratie dès que ça devient flagrant qu’ils se sont fait rouler dans la farine !
    C’est le moment de choisir : soit l’esprit démocratique, soit la dictature ! C’est très navrant de voir de soi-disant intellectuels applaudir des individus qui viennent fouler aux pieds nos institutions ! C’est triste !

  2. Quand on prend la destinée d’un pays, on a la responsabilité de toutes les décisions qui peuvent impacter le fonctionnement de la société.
    En 2003,quand ATT a pris la responsabilité de négocier avec les jihadistes algériens pour libérer les occidentaux, il a de facto permis aux jihadistes de s’installer sur le territoire malien.
    Les conséquences atteignent nos voisins.
    Avant de s’immiscer dans les affaires politiques, ASSIMI GOITA et ses CAMARADES savaient que la CEDEAO sanctionne durement la prise du pouvoir par la force.
    Ils en étaient tellement conscients qu’ils ont pris soin d’exiger à IBK de démissionner et de s’afficher avec les manifestants qui ont demandé la démission d’IBK.
    Que les populations maliennes souffrent est la conséquence de la prise de pouvoir par la force.
    CE N’EST PAS LA FAUTE AUX CHEFS D’ÉTAT DE LA CEDEAO, SI LA POPULATION SOUFFRE, MAIS A ASSIMI GOITA ET SES CAMARADES.
    Qu’on s’assume comme ATT et tous ceux qui étaient avec lui en 2003 doivent assumer l’installation du jihadisme au Nord du Mali.
    Penser que la charte de la transition est une émanation du peuple, qu’elle est au-dessus des principes de la CEDEAO, c’est se comporter en irresponsable indigne de conduire une nation.
    Les actes définissent les intentions de ceux qui incarnent l’État.
    Est on CRÉDIBILITÉ quand on proclame à la face du monde qu’on a parachevé un mouvement révolutionnaire pour ensuite ignorer les dirigeants de ces mouvements?
    Est on CRÉDIBILITÉ, quand on dit que la constitution reste en vigueur tout en établissant,en secret, un acte qui la concurrence.
    C’est dans cet environnement malsain qu’on convoque une assise nationale.
    Seuls les naïfs et les opportunistes tapis dans l’ombre pensent que ses recommandations sont souveraines.
    Les hommes dignes, les membres de la CEDEAO savent qu’elle a été manipulée.
    Dès lors les jeunes officiers supérieurs se dévoilent:ILS SONT BEL ET BIEN DES PUTSCHISTES QUI VEULENT EMPÊCHER LE PEUPLE DE S’EXPRIMER POUR LES PROCHAINES ÉLECTIONS.
    L’intention est de placer un obligé au sommet de l’État qui va manipuler les élections présidentielles pour imposer un homme politique qui leurs sont favorables.
    Les chefs d’État de la CEDEAO l’ont naturellement compris.
    Le principe de la CEDEAO est basé sur la souveraineté populaire c’est-à-dire que c’est au peuple d’élire un homme politique pour occuper la haute fonction.
    On peut contester les règles d’élection en vigueur, mais agir pour imposer un homme au sommet de l’État,c’est exprimer une soif de pouvoir.
    Trop d’hommes politiques incapables de gagner par les urnes ont approché les putschistes comme l’avait fait IBK en 2013.
    Ils veulent être adoubés par les confiscateurs du mouvement révolutionnaire.
    ILS NE SONT PAS DES DÉMOCRATES.
    La lutte du M5-RFP est de permettre au peuple malien de s’exprimer en toute transparence alors que les militaires veulent imposer un homme politique.
    Le casus beli est inévitable.
    AVEC LA TRANSITION EN COURS le M5-RFP SERA ASSAINI.
    Ceux qui ne sont pas des démocrates vont rejoindre le CNSP.
    Ça a déjà commencé.
    LES DEMOCRATES SINCÈRES VONT RESTER PARMI LESQUELS DEUX GRANDES PERSONNALITÉS(MME SY KADIATOU SOW et MOUNTAGA TALL)QUI ÉTAIENT LÀ DEPUIS 1990 POUR RESTAURER LE MULTIPARTISME.
    L’assainissement est nécessaire pour dégager tous les assoiffés de pouvoir qui pénalisent le peuple malien.
    Les jeunes officiers supérieurs et les hommes politiques qui les ont rejoint vont être dégagés de la scène politique.
    Le peuple malien s’est réveillé.
    Il n’est plus manipulé.
    Les réseaux sociaux sont passés par là.
    On acceptera jamais qu’on impose un homme politique pour protéger ses arrières.
    Le peuple malien est engagé à reprendre son pouvoir.
    Les réformes nécessaires se feront ou une révolution populaire se mettra en place contre le CNSP.
    La CEDEAO est l’allié du peuple malien contre les ASSOIFFÉS DE POUVOIR qui ne manquent aucune occasion de l’attaquer.
    Un président et un premier ministre civils sans contrainte du CNSP permettra de mettre en place des réformes politiques nécessaires afin que le peuple malien puisse élire en toute transparence l’homme politique qu’il pense CRÉDIBLE à occuper la haute fonction.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

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