Éditorial : Oh, il n’y a pas de dichotomie, juste des cloisons quelque peu étanches, mais avançons donc !

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Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement, manoeuvre bien en haute  mer pour éviter naufrage aux rafiots politiques et noyade aux politiciens qui ont perdu de vue leurs canots de sauvetage. Il a une haute idée de sa charge et il s’emploie, avec une admirable intelligence, à trouver les solutions les moins contestables dans l’exécution du rôle que lui confère la nouvelle Loi électorale accouchée, comme on s’en souvient, dans une certaine douleur. Il lui a fallu trouver, à la surprise générale, il faut le dire, la parade de procéder par tirage au sort pour choisir les représentants à l’AIGE de la classe politique, pléthorique et inefficace à cause de 196 récépissés, voire plus, délivrés à des champions de création de partis politiques. S’il n’avait pas trouvé cette parade, il va sans dire que tout le processus électoral aurait été bloqué, annihilant tout mot désignant communales, législatives, présidentielles et référendum constitutionnel avant tout. Louons le ciel, la machine n’est pas grippée.

Si l’on en croit Amadou Koïta, mais aussi la Codem à travers son communiqué du 28 janvier signé par son président, Housseïni Amion Guindo, c’est Colonel Abdoulaye Maïga qui a saisi le Cadre d’échanges des partis politiques et regroupements de partis politiques, lequel ne cesse de se défroquer, pour qu’il envoie ses délégués à la commission chargée de relire l’avant-projet de la nouvelle constitution avant que celle-ci soit soumise bientôt à référendum. Bien joué, Monsieur le ministre, c’est la preuve que les autorités de la Transition ne veulent laisser personne en rade parce qu’elles sont soucieuses du respect de l’opinion plurielle. Les Colonels – c’est le pittoresque générique à la mode – ne pratiquent donc pas contre les partis politiques la nuit hitlérienne des longs couteaux, pas aussi la nuit de cristal. Et si l’on a bien compris Amadou Koïta, pour ce qui est d’un de ses audios ayant fuité ou pour ce qui concerne son interview avec Moussa Timbiné de Joliba Tv, la proposition a été bien débattue au sein du Cadre d’échanges… Dr. Modibo Soumaré semblerait s’être débiné pour la représentativité de son mouvement et Dr. Bokary Tréta a bien l’air de s’être défaussé, s’il n’a tout simplement pas choisi de faire faux bond au fameux Cadre. Cette relation des tractations sur le sujet est du reste attestée par la Codem, qui affirme dans son communiqué avoir été surprise de “voir le nom d’un de ses membres figurer sur le décret de nomination des membres de la commission chargée de la finalisation du projet de constitution, sur proposition du Cadre d’échanges des partis politiques”. Oh, il n’y a donc pas de dichotomie dans l’arène politique, il y a certes quelques cloisons étanches, et ce n’est pas une raison d’empêcher le navire de voguer librement vers la destination choisie. Il y a, en tout cas, déjà plusieurs mois que la CEDEAO a cessé de vitupérer contre le Mali; elle loue au contraire les efforts de la Transition qui tient bien les agendas. Dès lors, acceptons qu’on a le droit de soutenir que le rejet de la nouvelle constitution n’est pas contradictoire de la volonté saisonnière de contribuer à sa relecture avant de la soumettre à référendum. On se moquera bien sûr de nous mais, après tout, l’enfer lui-même est pavé de bonnes intentions. En attendant, on assistera peut-être ce 4 février au meeting d’information du Cadre d’échanges des partis politiques sur la Place du rond-point Obélisque, comme la demande a été faite à Monsieur le Gouverneur du District de Bamako. Le choix de ce lieu, et non le Boulevard de l’indépendance, est révélateur. Mais avançons, ce n’est pas inintelligent. Mais chez les médecins, la dichotomie est une pratique illicite, c’est le fait malhonnête de toucher une part des honoraires du chirurgien ou du laboratoire d’analyses auquel il adresse un malade. Hippocrate peut mourir, on s’en fout. Vive Hippocrate !

Amadou N’Fa Diallo

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est la soif de pouvoir des COLONELS qui s’étale au constat qu’ “il s’emploie, avec une admirable intelligence, à trouver les solutions les moins contestables dans l’exécution du rôle que lui confère la nouvelle loi électorale accouchée..”
    LE MINISTRE S’EST SUBITEMENT RENDU COMPTE DE L’IMPORTANCE DE PRIVILÉGIER L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS,PAS DE S’ENGAGER DANS DES ACTIONS DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE RÉSERVÉES AUX ÉLUS.
    Privilégier le financement des partis politiques devrait être la priorité du ministre de l’administration nationale afin de favoriser une meilleure animation de la scène politique malienne.
    Un tirage au sort n’est nécessaire que si on veut mettre les partis politiques au même niveau d’égalité dans l’intention de discréditer les partis politiques qu’on espère réussir à empêcher qu’ils accèdent au pouvoir.
    L’INTENTION DE RENFORCER LA DÉMOCRATIE MALIENNE INCITE LE MINISTRE À PROPOSER UNE LOI QUI ENCOURAGE LE REGROUPEMENT DES PARTIS POLITIQUES COMME EST ARRIVÉ À FAIRE SOUMAILA CISSÉ ET SES CAMARADES DANS LE RÉTABLISSEMENT DE L’URD.
    Autant de partis politiques exprime une escroquerie,pas pour animer la scène politique.
    On peut mettre fin à cette escroquerie en renforçant les critères de financement des partis politiques.
    Il suffit d’exiger la présence des partis politiques dans chaque village du pays validée par les REPRÉSENTANTS DE l’ÉTAT par la mise en place du COMITÉ DU PARTI POLITIQUE pour que les partis politiques volants dans les sacs de leurs initiateurs disparaissent.
    UN MINISTRE DOIT APPORTER DES SOLUTIONS AUX PROBLÈMES DÉNONCÉS,PAS D’APPRÉCIER LA RÉALITÉ.
    En procédant au tirage au sort,le ministre a voulu accuser les hommes politiques d’être incapables de se regrouper comme s’il n’est pas de ses prérogatives de favoriser ce regroupement.
    UNE STRUCTURE POLITIQUE AMÉLIORE L’ÉTAT DE LA SCÈNE POLITIQUE.
    Le gouvernement est une structure politique.
    Les ministères sont des fonctions politiques.
    La politique est une activité d’amélioration de la qualité de vie de la population.
    SI LA SCÈNE POLITIQUE EST DÉFAILLANTE LE MINISTRE A ÉCHOUÉ AVANT DE COMMENCER SES ACTIVITÉS.
    Avec autant de partis politiques la SCÈNE POLITIQUE MALIENNE est défaillante.
    Il ne s’agit pas d’interdire la création de partis politiques car chaque citoyen doit être libre de mener les activités politiques à sa façon,mais de favoriser leurs regroupements par des mesures sur les critères de financement des partis politiques.
    L’ÉTAT NE FINANCE QUE LES PARTIS POLITIQUES QUI SONT PRÉSENTS DANS CHAQUE VILLAGE DU MALI CONSTATÉ PAR LE BUREAU DU COMITÉ DU PARTI.
    On peut même exiger la présence d’un membre du bureau national du parti pendant l’installation du comité du parti politique.
    Ainsi on pourra empêcher les tirages au sort et faire représenter ceux qui expriment les aspirations du peuple de part leurs présences sur tout le territoire.
    L’INTENTION DE CONFISQUER LE POUVOIR NE PERMET PAS DE NOURRIR CETTE IDÉE.
    Tout est entrepris pour empêcher l’organisation d’une élection sincère et transparente qui est justifié par la qualité du fichier électoral,par la précipitation dans le découpage territorial qu’on devrait entamer dès le lendemain du 18 août 2020.
    BA DAW est parti,mais son ministre de l’administration territoriale est toujours là.
    Il y aura des élections pour légitimer les COLONELS,pas pour favoriser l’installation des représentants du peuple.

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      Bonjour

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