Fermeture des classes en période de covid-19 : la Banque mondiale demande de « faire de la crise une opportunité »

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Au déclenchement de la crise pandémique du coronavirus, dans la quasi-totalité des pays du monde, les écoles ont été fermées en prévention de cette maladie. Dans son rapport « Pandémie de covid-19 : chocs pour l’éducation et réponses stratégiques », la Banque mondiale révèle des craintes et fait des propositions pour éviter à l’humanité le pire après la covid-19.

« Le double choc des fermetures d’écoles et de la récession mondiale pourrait avoir des coûts à long terme pour l’éducation et le développement, si les pouvoirs publics ne prennent pas rapidement des mesures pour les contrer. » Cet avertissement provient du rapport « Pandémie de covid-19 : chocs pour l’éducation et réponses stratégiques » publié par la Banque mondiale en mai 2020. Il s’agit d’une mise en garde de l’humanité de ce qui l’attend si elle délaisse l’éducation des enfants en cette période de pandémie de coronavirus.

Rupture des apprentissages

Le groupe de la banque mondiale ne fait aucun doute que la fermeture des classes aura comme conséquence : les abandons scolaires, les pertes des apprentissages ainsi que des inégalités.

La rupture des apprentissages en raison de la covid-19 engendrera, selon la banque mondiale,  une stagnation des apprentissages, une augmentation des inégalités d’apprentissage et une baisse de l’attachement à l’école, lit-on dans ce rapport. Sur le plan sanitaire et sécuritaire, elle sera à la base d’une détérioration de la nutrition des élèves, de la dégradation de la santé mentale des élèves et d’une augmentation de la vulnérabilité des élèves, explique-t-on.

Crise économique

Quant à la récession économique, elle réduira la demande et l’offre d’éducation en raison de ses effets pervers sur les ménages.

Dans ce rapport, la Banque mondiale craint qu’au niveau de la demande d’éducation, cette crise économique créée par la covid-19 n’entraîne non seulement une hausse des taux d’abandon, surtout pour les élèves
défavorisés, mais aussi une augmentation du travail des enfants, des mariages d’enfants et des rapports sexuels transactionnels. Ce n’est pas tout, cette institution internationale craint également une baisse de l’investissement des parents dans l’éducation en raison de la chute des revenus générés par les ménages.

L’offre d’éducation n’est pas également épargnée par cette crise économique mondiale. Selon la Banque mondiale, elle entraînera une chute des dépenses publiques pour l’éducation, une baisse de la qualité de l’éducation. En plus de tous ces paramètres, elle engendrera une diminution de la qualité de l’enseignement et pire,  conduira à la fermeture des écoles privées.

Des coûts à long terme

Comme suivant une logique de causes à effets, « Ces deux chocs engendreront des coûts à long terme sur l’accumulation de capital humain, les perspectives de développement et le bien-être », souligne-t-on. Ces coûts à long terme entraîneront une augmentation de la pauvreté des apprentissages, une diminution du capital humain et une augmentation globale de la pauvreté (due aux abandons scolaires). Ce n’est pas tout, la Banque mondiale estime également qu’ils engendreront un accroissement des inégalités, une augmentation de l’agitation sociale et un renforcement du cycle intergénérationnel de la pauvreté et du faible capital humain.

Faire de la crise une opportunité

Face à tous ces problèmes que pourrait entraîner cette fermeture des écoles dans la quasi-totalité des pays du monde, la Banque mondiale estime plus judicieux de faire de cette crise une opportunité afin d’éviter tous ses dégâts et reconstruire rapidement. Pour ce faire, elle propose en premier essor : « alors que les pays doivent s’adapter à des fermetures soudaines d’écoles, la priorité consiste à assurer la santé et la sécurité des élèves et à prévenir les pertes d’apprentissage ». Après cette première phase, cette institution financière internationale suggère aux États : « À mesure que les règles relatives à la distanciation sociale seront progressivement assouplies, les systèmes doivent veiller à ce que : les écoles rouvrent en toute sécurité, les abandons scolaires soient réduits au minimum et la reprise de l’apprentissage commence. »

La Banque mondiale reste convaincue que « la crise offre également une opportunité de reconstruire des systèmes éducatifs plus forts et plus équitables qu’auparavant. »

F Togola

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