FMPOS : Que cache le concours d’internat ?

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Les démons de la violence ont ressurgi dans l’éspace universitaire, avec la mise à sac, le samedi dernier, du décanat de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto- Stomatologie (FMPOS) par les étudiants. Un acte de vandalisme lourd de conséquences : plusieurs véhicules brûlés, le bureau du doyen saccagé et d’importants dégâts matériels occasionnés par la casse.

Au centre de la polémique, un concours dit d’ “internat”. Selon les responsables de la faculté, ce concours s’impose aujourd’hui pour prévenir le récurrent problème de manque de ressources humaines dans le domaine spécifique de personnel hospitalo-universitaire. Un point de vue partagé par les étudiants eux-mêmes, qui en ont toujours fait une de leurs principales doléances. Alors, pourquoi l’organisation de ce concours a-t-elle donné lieu à une divergence de vue entre responsables et étudiants jusqu’à provoquer un conflit suivi d’actes de violence?

Ce problème survient à un moment où celui des ressources humaines compétentes et qualifiées se pose avec acuité dans nos hôpitaux. Les responsables de la FMPOS et du Centre Hospitalo-universitaire “Gabriel Touré” sont unanimes : pour pallier le manque et la carence de personnel hospitalo-universitaire, il faut le concours d’internat. En termes clairs, il s’agit, aujourd’hui, de rompre avec la pratique folklorique en cours à la faculté de médicine, qui voudrait que les étudiants, une fois en classe de 6e année, soient considérés comme des internes.

En fait, ceux-ci ne l’ont jamais été au sens propre du terme, car un interne, c’est cet étudiant suivi et encadré dans un domaine spécifique, capable de devenir un jour un personnel encadrant à l’université, un suppléant ou un assistant de professeur dans le domaine de la santé.

Or, ceux jusque-là considérés comme des internes n’ont jamais bénéficié, de ces avantages, à quelques proportions près. La question qui se pose est de savoir pourquoi les autorités en charge de la santé ont longtemps traîné pour prendre cette exigence en compte . Car, il n’y a rien de sorcier à la décision de faire des concours pour internat; c’est l’option universitaire même qui le demande, et c’est comme cela que ça se passe dans toutes les universités du monde. Cela n’a pas été dit, mais la brusque décision des responsables sanitaires de passer désormais par le concours d’internat est consécutive aux derniers évènements relatifs à la grève des étudiants internes au CHU Gabriel Touré et au Point G, par rapport aux primes à eux accordées par le Gouvernement.

Pourtant, selon le doyen de la FMPOS , Anatole Tounkara, les étudiants mêmes étaient d’accord avec le concours qui, du reste, s’est déroulé il y a près d’une semaine. Pourquoi les étudiants ont-ils accepté de prendre part au concours pour se rétracter après? Selon certains étudiants, il est reproché à l’Administration la mauvaise organisation dudit concours. Pour eux, ce concours n’a pas été organisé dans les conditions requises. Mieux, ils voient, derrière cette hâte de l’administration, la volonté de certains de ses membres, de tomber dans le favoritisme et l’affairisme. Certains d’entre eux n’hésitent pas à pointer du doigt le doyen, tenu, à tort ou à raison, pour responsable de tous les cafouillages jusque-là entretenus à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatalogie.

Le nombre de places disponibles, objet du concours, est jugé insuffisant par la quasi-totalité des étudiants qui y voient une discrimination à outrance ourdie contre eux. Ce qui, à leurs yeux, est une injustice criarde qui n’a pas sa raison d’être à la Faculté de médicine. “Après le numerus-closus imposé qui constitue un véritable casse-tête pour nombre de nos camarades, nous ne sommes pas prêts à nous laisser prendre au piège de l’Administration. Nous ne sommes pas contre le concours, nous sommes plutôt contre la façon dont ce concours est organisé. Pour cela, nous voulons un véritable débat ouvert sur le concours, un débat dans lequel les étudiants seront partie prenante…” , nous indique un responsable des étudiants.

Ces propos prennent une allure d’interpellation de tous les acteurs impliqués dans la résolution de ce problème. Au delà, il est temps que nos plus hautes autorités arrêtent avec le sur place et les tâtonnements pour donner une véritable vie à notre système universitaire. Il y va de l’avenir de notre pays.

Adama S DIALLO

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