Résultats définitifs des législatives de juillet 2007 : L’immoralité politique fustigée avec véhémence

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C’était le vendredi 10 août dernier dans la salle de délibération de la Cour Constitutionnelle, sis au Dabanani jusqu’au samedi 11 août 2007 à 4h20 mn. Les neufs sages ont planché sur 250 requêtes introduites au second tour des législatives dernières. L’occasion était propice pour le Président Salif Kanouté, de fustiger l’immoralité politique qui caractérise notre jeune démocratie avec son corollaire ce fraudes, de mensonges et d’irresponsabilité dont ceux qui sont chargé de mener à bon port le processus démocratique, font montre.rn

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Pente dangereuse…

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Avec un taux de participation de 32,19% avec 9% seulement à Bamako, les dernières législatives ont démontré une fois de plus, que les maliens sont dégoûtés de la politique du fait des comportements des uns et des autres. Surtout de l’immoralité politique criarde qui atteint son paroxysme. Les chiffres communiqués par l’Administration territoriale ont été en grande partie confirmée par les limiers du Dabanani sauf à Tombouctou où l’USRDA gagne l’unique siège au détriment des abeilles donner pourtant vainqueur des résultats provisoires. A Koulikoro, la liste CNID/MPR, remporte les deux sièges. Idem à Bourem où l’indépendant Billy Touré gagne la partie face à l’ADEMA après que des voix aient été annulées par les neufs juges. Au total, l’ADEMA se retrouve avec 51 députés, suivi de l’URD 34, MPR 8, CNID 7, RPM 11, PARENA 4, UDD 3, indépendants 15, PSP 2, SADI 4, RND1, BARICA 2, MIRIA 2, PCR 1.

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Avant de débuter son audience, le Président de la Cour Constitutionnelle, M.Salif Kanouté, a dans une allocution déplorée la pente dangereuse que notre démocratie a prise depuis quelque temps. Les maux dont souffre cette démocratie acquise au prix fort, sont entre autres la fraude généralisée même au sein de l’administration, les bourrages d’urnes, les truquages de chiffres de façon éhontées. Et le patron des neufs sages de marteler : « Nous allons nous assumer. Je ne tolérerai pas des comportements qui ternissent notre démocratie à savoir : la fraude généralisée, les truquages de chiffres que sais-je encore ! Cela ne grandit pas notre démocratie. La Cour n’a pas eu le temps nécessaire de plancher sur en profondeur sur les 250 requêtes mais, nous avons pris nos responsabilités en fonction des tâches qui nous conférées».

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Les neufs juges ont prix leur courage dans les deux mains pour rendre leur verdict à partir de procès-verbaux des présidents de bureaux de vote, des délégués de la CENI et de la Cour elle-même. N’est-ce pas pour cela dès l’entame, que le Président Salif Kanouté a été on en peut plus clair : « Si les présidents de bureaux de vote, les assesseurs, les délégués des partis, de la CENI, de la Cour Constitutionnelle deviennent muets, la Cour ne peut pas aller au-delà pour inventer des preuves lorsqu’on sait que le juge n’a jamais raison. Notre mission est de rendre justice entre les hommes cela, avec une conscience professionnelle profonde. Nous sommes des arbitres éclairés de toute compétition humaine. Je veux dire que nous devons transcender tout litige ou compétition. La Cour devra prouver cet état de fait qui est sa raison d’être, car le délai qui était  imparti pour analyser les 250 requêtes, était trop court ».

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Maintenant que la Cour Constitutionnelle a rendu son verdict, place est à la désignation du Président de l’Assemblée Nationale, des différents présidents ainsi que la composition des différentes Commissions. Sans surprise, le président de l’ADEMA, M. Dioncounda Traoré est pressenti à ce poste tant convoité. Une grande promotion pour cet homme patient et tenace.

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Après la proclamation des résultats du premier tour, les neufs sages par leur verdict du vendredi dernier, démontrent qu’ils ne sont pas prêts à vendre leur crédibilité pour des broutilles comme certains le croyaient. Il y va de la crédibilité de notre démocratie balbutiante.

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Bokari Dicko

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