Accusé de corruption et de spéculation foncière : Le maire de Kita s’en défend, et crie au « complot politique »

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    Dans une lettre de protestation, des militants du CNJ-Mali de la localité l’accusent d’avoir autorisé « de manière illégale » la construction de magasins au profit de commerçants sur un site situé non loin du stade municipal. Et lui reprochent d’autres décisions « menaçant la paix sociale » dans la commune. Faux, rétorque l’élu URD qui affirme avoir agi conformément aux orientations du Conseil communal  et au schéma directeur de la ville. Explications.

    « M. le maire, on voyait en vous un maire qui allait développer la ville de Kita à travers d’autres stratégies qui ne sont la vente illégale et abusive des parcelles qui devraient servir la population dans l’intérêt de tous… ». C’est en ces termes que le Conseil national de la jeunesse du Mali (antenne de Kita) a exprimé, dans une lettre de protestation  adressée au maire  Ibrahim Sory Dabo,  son opposition formelle au projet de construction de magasins initié par l’édile  sur un site reconnu « espace public ».

    La coordination du  CNJ de Kita demande l’annulation pure et simple de l’opération de vente de l’espace. La correspondance des jeunes invite par ailleurs le maire à se conformer à son programme de campagne  pour que la paix et la quiétude règnent dans la localité.

    Le site en question est situé au nord-est de la tribune officielle qui abrite les manifestations officielles et le terrain de sport municipal. L’espace sert de parking, selon ces jeunes, à l’occasion des manifestations publiques et sa construction va visiblement obstruer son accès déjà compliqué par des magasins construits de part et d’autres.

    Cependant, malgré cette indignation provoquée par le projet, le maire reste inflexible. Pour lui, pas question de faire marche arrière en dépit du début de tension sociale perceptible. D’ailleurs, dans une interview accordée la semaine dernière à un confrère de la place, Ibrahim Sory Dabo, a refusé de chercher tout compromis avec ces jeunes.

    Joint par nos soins, l’élu nous affirmé que « ce projet est déjà clos ». Et lesdits magasins seront bientôt opérationnels. A en croire M. Dabo, « cette initiative n’est nullement une décision unilatérale. Car, explique-t-il, elle a été approuvée par le Conseil communal, le préfet, etc. En clair, nous affirme le maire de Kita, le projet, qui « ne concerne pas une place publique » a bénéficié de l’adhésion de toutes les parties prenantes ».

     Ce bras de fer vient s’ajouter à un autre qui oppose le maire à un collectif de femmes commerçantes  qui furent, disent-elles, « spoliées de leurs places » après l’aménagement du marché de Niafala à Kita. Selon elles, « on a préféré vendre 30 hangars sur 36 hangars à des commerçants malgré la promesse qui nous a été faite ». Les pauvres affirment avoir été « délogées manu militari sur ordre du tout-puissant maire pour  occupation illégale de voie publique ».

    Interrogé sur cette question, Ibahim Sory Dabo, qui a rejeté en bloc ce nombre, est formel : « On n’a jamais construit 36 hangars. D’ailleurs nous souhaitons avoir ces moyens quant on sait combien coûte un hangar. En réalité, il n’y a eu que 8 hangars construits. Et ils ont été attribués à des détenteurs de capitaux. C’est-à-dire les commerçants ». Pourquoi je vais installer des gens sous des hangars construits pour générer des ressources au profit de la mairie en sachant bien qu’ils ne seront capables de payer ? » S’interroge-t-il. Avant d’ajouter que l’origine de ces « agissements réside dans un complot ourdi orchestré par ses adversaires politiques du RPM, dont il a démissionné au profit de l’URD. En clair, si l’on en croit au maire, il n’y a pas de tensions à Kita à propos de quelques travaux que ce soit ».

    A Kita, il est également reproché à Ibrahim Sory Dabo de grignoter  sur l’espace du cimetière de la ville. Et la transformation du foyer des jeunes en gare a contribué à creuser davantage le fossé entre le maire et certains jeunes de sa localité. Pour toutes ces accusations, le maire explique qu’ « il s’agit d’allégations mensongères dont l’objectif est de le détourner de l’essentiel ».

    L’homme est aussi soupçonné d’avoir « encouragé » les émeutes de juillet 2009 dans la localité, ayant entraîné le saccage et l’incendie d’une dizaine de bâtiments administratifs. En réponse à cette accusation, notre interlocuteur nous répond que ceux-là dont la responsabilité a été évidente, ont été placés sous mandat de dépôts par les enquêteurs.  « Je n’ai pas de commentaires à faire à ce niveaux » conclue-t-il.

    Issa Fakaba SISSOKO

     

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