Il aurait mérité de ne pas se prénommer Innocent car il incarne le contraire de ce mot. Reconnu coupable de meurtre sur son propre fils dont il doutait en être le père, il a été condamné à mort, hier, par la Cour d’assises.
Agé seulement de 3 ans, cet enfant innocent n’aurait jamais imaginé un seul instant qu’il quitterait ce monde par les mains criminelles de son propre père, âgé de 25 ans au moment des faits pour lesquels il vient d’écoper de la peine de mort.
Un père qui n’a pas hésité à extirper, à l’aide d’un couteau, les testicules de son fils avant de lui administrer un coup de hache sur la tête, causant ainsi sa mort instantanée.
Une affaire criminelle d’homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, pour laquelle comparaissait hier lundi, le nommé Innocent Dembélé devant la Cour d’assises et dont les faits malheureux remontent à cette fatidique matinée du 15 août 2008.
Selon les faits, il résulte que Innocent Dembélé a quitté son domicile sis à Niamakoro Courani pour se rendre à Yirimadio en compagnie de son fils.
Sur le chemin du retour, il fit escale à Kalaban Coro et se dirigea chez Seydou Djerma, un des amis du défunt père de son employeur Issa résidant en France.
Il attendit à la porte de ladite concession jusqu’au crépuscule, pour couper le prépuce de son fils Romaric à l’aide d’un coupe-coupe, avant de solliciter le concours des membres de cette famille qui l’aidèrent à évacuer l’enfant au Centre de santé de Kalaban Coro, où il fut pris en charge. Le sieur Seydou Djerma offrit le gîte et la couverture à Innocent et à son fils.
A une heure très avancée de la nuit, Innocent Dembélé extirpa, à l’aide d’un couteau, les testicules de son fils après l’avoir assommé avec une hache, lui occasionnant ainsi une mort atroce. Innocent Dembélé, interpellé, a reconnu les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur.
Comparu devant la Cour, l’accusé Innocent Dembélé n’a pas nié les faits. Selon lui, c’est sa femme qui l’a poussé à commettre ce crime en lui disant qu’il n’était pas le père de l’enfant.
Raison pour laquelle il a décidé de mettre fin à la vie de ce tout petit. "J’ai tué cet enfant parce que ma femme n’arrêtait pas de me dire que l’enfant n’était pas de moi. C’est pour cela qu’un jour, dans un état ivresse, j’ai tué cet enfant sans me rendre compte" a affirmé l’accusé.
Ibrahima Ladji Dembélé, Substitut du Procureur de la commune I, représentant le ministère public, dans son réquisitoire, a expliqué la constance des faits avant de demander à la Cour de retenir l’intéressé dans les liens de l’accusation.
Il alla plus loin encore en priant la Cour de ne pas lui accorder le bénéfice des circonstances atténuantes car, selon la loi, aucun bénéfice des circonstances atténuantes n’est accordé à celui qui a commis un crime en état d’ivresse. La défense, assurée par Me Hamadoun Cissoko, a essayé dans sa plaidoirie de convaincre la Cour que son client, en agissant de la sorte, ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales.
Par ailleurs, Me Hamadoun Cissoko a demandé aux jurés d’accorder une chance à son client vu qu’il a regretté l’acte posé.
La Cour, présidée par Boukary Cisssoko, a reconnu coupable Innocent Dembélé et l’a condamné à la peine de mort.
Bandiougou DIABATE