Kognoumani en Commune I: On pille et viole les femmes

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    Bamako ne sera pas un Far West où les délinquants font leur loi tant qu’il existe des policiers consciencieux qui acceptent de donner leur vie pour endiguer la dérive sécuritaire que vivent les populations de la capitale des trois caïmans. Ce mérite, dédions-le aux figures emblématiques de la lutte contre l’insécurité, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko, chargé du 3e arrondissement et à son chef de brigade de recherche, l’Epervier du Mandé, l’inspecteur de police Papa Mambi Keita. Ils sont devenus des antidotes de la pègre bamakoise qu’ils font plier chaque jour que Dieu fait.
    Leur pêche du 14 août dernier, s’est soldée par la capture de deux irréductibles ténors du grand banditisme bamakois. Il s’agit de Mohamed Samaké dit Pédro, âgé de 44 ans, connu à Banconi-Djanguinébougou en Commune I où il habite, comme une véritable peste, capable du pire à tout moment et de Baba Bengaly, 24 ans, domicilié à Banconi-Sourakabougou, près de la mosquée. A ces deux prédateurs, s’ajoute la demoiselle Fanta Diarra, recrutée en qualité d’éclaireuse de la bande. Leur malheur est parti de la plainte de Mme Diallo Ténin Traoré faite au commissariat de police du 3e arrondissement pour viol collectif suivi de vol qualifié à son domicile à Kognoumani, un quartier perdu sur une colline entre Dialakorodji et Banconi. D’après la plaignante, aux environs de 23 heures, deux jeunes hommes, répondant aux noms de Mama et de Bourama sans autres précisions, lui ont rendu visite, sachant bien que son mari était entre les mains d’un commissariat de police du district pour les motifs qu’elle ne révèle pas. Ses visiteurs, poursuit-elle, se disent être envoyés par la police du 3e arrondissement pour prendre avec elle la somme de 40 000FCFA. Avant qu’elle cherche à savoir les raisons, le nommé Mama pointe sur elle une arme à feu. Aussitôt, son compagnon Bourama la saisit par la main avec un couteau sous la gorge, menaçant de la tuer si elle tente de lancer le moindre cri. Foudroyée par la peur, la pauvre supplie ses ravisseurs pour l’autoriser à fermer la porte de sa chambre avant de se mettre entièrement à leur disposition. Malgré sa grossesse de trois mois, ils la traînent avec son bébé de 18 mois vers le terrain de football du quartier où elle va subir une des épreuves la plus difficile de sa vie, avec l’arrivée des autres membres de la bande venus rallonger la liste des « cosmonautes de fortune ».
     
    Quatre gaillards font la queue
    Au milieu du terrain de football de Kognoumani, qui la nuit, devient un lieu hautement criminogène du fait du noir, la pauvre femme se livre sous la menace armée. Le nommé Mama baisse le pantalon le premier, suivi de « Dangandeni Boua », de Bourama, puis de l’insatiable Mohamed Samaké dit Pédro qui après son tour, s’est succédé à lui-même. Il faut préciser que ceux qui se trouvaient sur le banc de touche en attendant leur tour s’occupaient de la progéniture de 18 mois de la pauvre Ténin Traoré. Comme on pouvait déjà le parier, les nerfs de la pauvre femme finissent par craquer. Car, elle passe de longues minutes avant de pouvoir se relever. Ses ravisseurs l’abandonnent dans cette situation on ne peut plus douloureuse. Ce n’est que plus tard qu’elle se relève tant bien que mal pour se rendre chez sa mère non loin des lieux. Celle-ci la raccompagne à son domicile. Arrivée à quelques mètres de là, elle aperçoit ses ravisseurs sortir de sa chambre avec des objets dont un téléviseur et un DVD. Blessée dans sa chair et dans son âme, elle rend compte à son mari incarcéré de ce qui lui est arrivé. Ce que Ténin Traoré ne savait pas, c’est que dans la même nuit, ses ravisseurs avaient rendu visite à une autre femme du nom de Mme Diallo Penda Diallo dans le même quartier. C’était aux environs de 21 heures. A peine couchée dans son lit, elle a entendu des injures grossières et des tapages autour de sa maison, l’obligeant à ouvrir la porte. De peur d’être violentée par les intrus, elle ouvre la porte où se trouvaient trois gaillards armés de couteaux. Baba Bengaly lui met aussitôt le couteau sous la gorge avant de tenter de l’entraîner dans un coin. Fort heureusement, c’est à ce moment précis qu’arrive de la ville, le propriétaire de la famille où elle habite. A peine ont-ils aperçu ce dernier qu’ils l’ont lâchée pour se morfondre dans la nature.
     
    Deux des voleurs-violeurs et une éclaireuse de la bande arrêtés
    En matière de lutte contre le banditisme, le problème de territorialité compte peu pour un bon policier. C’est ainsi qu’après avoir enregistré la plainte de Mme Diallo Ténin Traoré, le Contrôleur général de police Moussa Sissoko donne carte blanche à sa brigade de recherche pour traquer ces délinquants peu ordinaires partout où ils se trouvent et dans leur dernier retranchement. Les hommes de l’Epervier du Mandé se lancent à leurs trousses. Quelques minutes seulement, ils font tomber Mohamed Samaké dit Pédro et Baba Bengaly porteurs d’un revolver de 12 coups, model 1917, calibre 22, de deux cartouches calibre 7 mm, d’un poste radio marque « Artech ». La demoiselle Fanta Diarra les suivra à son tour pour complicité de vol et association de malfaiteurs.
     
    La confession des maîtres de Kognoumani
    Au cours de leur interrogatoire, les deux délinquants ont eu de la peine à fixer les policiers dans leurs yeux, tant les faits qui leur sont reprochés sont d’une humiliation indélébile. Mais, comme dit l’autre, le vin est tiré, il faut le boire. Mohamed Samaké dit Pédro et Baba Bengaly se mettent à table en expliquant détail par détail le film de l’évènement. Selon eux, après leur métier d’apprenti-chauffeur, ils s’essayent dans les activités criminelles dans plusieurs quartiers de Bamako. Ils violent les femmes dont les maris ne sont pas présents avant de piller leur domicile. C’est surtout dans des zones peu mouvementées et non électrifiées qu’ils sévissent avec armes au poing, comme ce fut le cas à Kognoumani. D’après leurs déclarations, ils opèrent en bande bien organisée composée de Mama, Bourama et Dangandéni Boua . Ce dernier, selon des renseignements a été arrêté par le commissariat de police du 6e arrondissement et déféré à la maison d’arrêt de Bamako pour meurtre d’une de ses victimes. Quant aux deux derniers, ils font l’objet d’une intense recherche par la police du 3e arrondissement dont les filets magiques attirent plus d’un délinquant où qu’il se trouve. A bon entendeur salut !

    O. BOUARE

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