Les héritiers de Faran Samaké assignent Amadou Djicoroni en justice : L’audience sur la mort de Modibo Kéïta s’ouvre le 2 novembre

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    Les héritiers de feu le Dr Faran Samaké, Fanta Samaké, gynécologue-obstétricienne et Ahmadou Samaké (ingénieur électro-mécanicien) ainsi que Tiécoro Diakité (expert-comptable), ami du défunt, ont constitué Me Mohamed Bakary Bouaré pour traduire Amadou Seydou Traoré, dit Amadou Djicoroni, un ex-compagnon de Modibo Kéïta, devant le tribunal correctionnel de la Commune III du District de Bamako. Motif invoqué: il aurait calomnié la mémoire de feu Dr Faran Samaké. L’audience est prévue pour le 2 novembre. C’est vraiment l’audience sur la mort de Modibo Kéïta qui s’ouvrira ce jour-là.

    En effet, le trio lui reproche d’avoir déclaré, au cours d’une conférence-débat portant sur le parcours du Président Modibo Kéïta, tenue à Nara le 8 juillet 2010 à l’occasion des festivités du Cinquantenaire: «la thèse de la mort de Modibo Kéïta est claire. C’est un empoisonnement par injection, sur une ordonnance prescrite par le Dr Faran Samaké… ». Des organes de presse invités à ce débat ont relayé fidèlement ces propos. En réaction à une telle «offense», Tiécoro Diakité, ami de la famille Samaké, a interpellé par voie de presse, dans un but semble t-il dissuasif, l’auteur de ces affirmations. Celui-ci a  réagi, en citant comme preuves les propos du colonel Youssouf Traoré et le livre intitulé «Ma vie de soldat» du capitaine Soungalo Samaké.

    Mais ce qu’il y a de plus consternant, pour les héritiers de feu Faran Samaké, c’est le fait qu’Amadou Seydou Traoré allègue, toujours à travers les mêmes organes de presse: «…Faran s’est suicidé en mars 1978. Le pouvoir était en plein délire. Vous comprenez pourquoi je ne pouvais en aucune manière interpeller Faran. Ses responsabilités n’ont rien à voir avec le fait qu’il soit mort ou vivant. Je vous rappelle que j’ai de la répugnance à parler des morts. Je l’ai écrit dans mon livre, intitulé Devoir de mémoire, devoir de vérité. Mais, dans les cas d’exception, devoir oblige».

    Dans la citation directe pour diffamation remise à Amadou Seydou Traoré, le 15 octobre 2010 à 11h 50, les héritiers du Dr Faran Samaké qualifient ses propos de «pure calomnie, dans la mesure où la preuve d’une condamnation judiciaire dans ce sens n’a pas été rapportée par M. Traoré, encore que ce dernier n’a démontré nulle part le moindre élément tangible d’une prescription médicale émanant du Dr Faran Samaké, encore moins que celui-ci se serait suicidé».

    Ainsi, les héritiers du Dr Samaké disent-ils avoir subi un préjudice moral à travers les nombreuses «déclarations diffamatoires» d’Amadou Djicoroni Traoré. Dès lors, ils croient dur comme fer qu’ils sont bien fondés à saisir le tribunal correctionnel de céans, en vertu des dispositions combinées des articles 380 et 384 du Code de Procédure Pénale, pour obtenir réparation de faits diffamatoires.

    Les héritiers de Faran Samaké, par ces motifs, demandent au parquet de déclarer Amadou Seydou Traoré coupable des fait de diffamation qui lui sont reprochés et de lui faire une bienveillante application de la loi pénale.

    Sur l’action civile, ils demandent au tribunal de condamner Amadou Seydou Traoré à cesser ses diffamations de la mémoire de feu Faran Samaké, sous peine de 500.000 FCFA d’astreinte par contravention à verser aux héritiers.

    En outre, ils souhaitent la condamnation de l’accusé au paiement du franc symbolique à titre de dommages et intérêts.

    Voici donc annoncé un procès aux allures hautement politiques, puisque le mouvement démocratique est déjà en train de se mobiliser pour soutenir le compagnon de feu Modibo Kéïta. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

    Chahana Takiou

     

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