Pour acquérir la tunique de l’invisibilité : Le capitaine de vaisseau ivoirien se fait plumer par un faux marabout

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    Moussa Sow, le fils d’un imam se passe pour un grand marabout, mais les expériences du capitaine Abdel Kader Karamoko d’un ministre et du directeur d’un hôtel de la place prouvent le contraire. Finalement tombé dans les filets de l’épervier du Mandé, Moussa Sow s’est révélé être un véritable escroc.

    Abdel Kader est un capitaine de vaisseau de nationalité ivoirienne. Ayant eu de petits ennuis en Côte d’Ivoire, il réside actuellement au Mali où il excelle dans le gardiennage. Certes, les prouesses des marabouts maliens dépassent largement nos frontières. Aussi, à cause de la nature de son travail, Abdel Kader ne voulait pas rater cette occasion de se procurer certains gris gris pour acquérir l’invisibilité et aussi un gilet pare balles. Une copine de son ami lui présenta Mouusa Sow comme étant un grand marabout, capable de très grandes choses.

    Pour le capitaine, celui qu’on lui présentait étant le fils d’un imam, c’est le type de marabout qu’il cherchait. Il lui expliqua donc sa situation, puis il ajouta «comme je fais le métier des armes, je veux la protection et un gris gris pour l’invisibilité». Moussa Sow le rassura que cela n’était pas un problème. Aussi, il ne va pas lui prendre de l’argent à part 15 000 FCFA pour certains trucs et que c’était à lui de donner ce qu’il peut.

    Du coup le capitaine lui remit 25 000 FCFA, mais deux jours plus tard il revint le voir pour lui dire que l’argent était insuffisant et qu’il devait acheter un chat noir. Ce jour là, il lui remit la somme de 10 000 FCFA. Sans perdre de temps, il se rendit à Koutiala, acheta un chat noir et vint le remettre au marabout.

    Deux semaines plus tard, Moussa Sow revint avec un bidon d’eau, la peau du chat noir et un gris gris. C’était là toute la recette pour l’invisibilité. Il devait se laver avec cette eau, porter la peau du chat noir et mettre le gris gris dans la bouche. Ils passèrent à la démonstration et le marabout le rassura qu’il ne le voit pas.

    Pour ce qui concerne la protection, il lui remit un gilet «pare balle». Avec ce gilet, lui dit-il, si quelqu’un vous tape il ira lui-même tomber quatre mètres plus loin. Le marabout risqua un petit coup de poing sur le capitaine, il tomba à la renverse les quatre fers en l’air. Satisfait le capitaine promit d’essayer ses fétiches. Après son départ il passa un coup de fil à son ami, lui demandant de venir le voir. Il vint en short, torse nu, l’attendre au balcon. Quand son ami arriva à son niveau il l’appela, mais Abdel Kader ne répondit pas, croyant que l’autre ne le voyait pas.

    Ce dernier vint jusqu’à lui et lui donna une petite tape amicale sur le dos avant de lui demander ce qu’il faisait là, torse nu. Il lui répondit qu’il faisait le sport.

    Vendredi dernier, il porta son «gilet pare balle» avant de sortir de chez lui. Il croisa cinq individus qui l’interpellèrent, il ne les regarda pas d’autant plus qu’il portait son gilet. Sans crier gare, l’un des bandits lui asséna un violent coup de poing à la face, le bandit ne tomba pas mais c’est lui qui faillit mordre la poussière. Il livra une bagarre sans merci avec les bandits et ne dut son salut qu’à l’intervention des populations. Il se rendit alors compte que Moussa qui était désormais introuvable l’avait escroqué. C’est alors qu’il se rendit au 3e Arrondissement pour porter plainte contre le faux marabout. Celui-ci fut piégé par l’inspecteur Papa Mambi Kéita qui l’arrêta et le conduisit au poste de police. Il reconnut le deal avec Abdel Kader mais expliqua qu’il lui avait dit que le pouvoir ne dépendait pas de lui, mais de Dieu.

    Au cours de l’enquête l’Epervier découvrit que la liste des victimes de Moussa Sow était assez longue, parmi lesquelles un ministre et un gérant d’un hôtel de haut standing de la place. L’enquête suit toujours son cours.

    Pierre Fo’o MEDJO

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