Bolé : La ruée des spéculateurs fonciers

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Bolé, une petite réserve foncière en Commune VI suscite l’intérêt des spéculateurs fonciers. L’espace dévolu au ministère de la Justice Garde des Sceaux, touché par différents lotissements et autres TF, reste quand même intact pour une large partie.

 

Dans notre parution n°157 du 13 novembre 2020, nous évoquions la problématique du foncier à Bolé, précisément aux alentours du Centre de détention pour mineurs. Des témoignages accusaient, le directeur dudit Centre, Moussa Sarawi Maïga “d’être au cœur d’un scandale foncier”. Des témoignages que nous avions publiés étant dans l’impossibilité d’avoir rencontré personnellement M. Maïga, ce dernier n’ayant pas répondu à notre message et appels. Suite à cet article, le week-end dernier, M. Maïga nous a donné sa version des faits et nous sommes partis sur le site litigieux.

Le TF 1418 de 25 ha de Bolé a été effectivement octroyé au ministère de la Justice,  Garde des Sceaux, par décret n° 04-070P/RM du 4 mars 2004, par le président ATT. L’objet est de doter la justice d’un patrimoine foncier en vue de déconcentrer ses services. C’est ainsi qu’ont été construits plusieurs bâtiments dans cette politique d’affectation de terrains. Outre Bolé mineurs, Bolé femmes, l’école communautaire de Bolé, le terrain de football, etc., d’autres infrastructures comme la Cour d’appel, l’Institut national de formation judiciaire, le Tribunal de la Commune VI, le Tribunal pour enfant, et récemment la Cour Suprême sont construits dans ce patrimoine. Vers le côté sud se trouvent le chantier de la Cellule de Planification et de Statistique (CPS) du ministère de la justice, Garde des Sceaux, la parcelle de la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et celle de la Cour des Comptes entourée par des fils de fer barbelés. Elles sont toutes contigües à la Cour suprême.

Selon nos constats sur place, les limites immédiates du Centre de Détention pour Mineurs de Bolé n’ont pas été touchées par les morcellements tous azimuts. Aux dires de Moussa Sarawi Maïga, “les premiers lotissements de la zone datent de 2004. Ils sont l’œuvre des services des domaines du district sur le TF 1703. Les plus récents morcellements ont été effectués en 2015, par la mairie de la Commune VI”.  Ces différents lotissements de 2004 et 2015 qui sont des titres fonciers à part, sont réparés de la réserve foncière de Bolé (les 25 ha) par une ruelle. Par derrière est bâtie une pâtée de maisons (93 logements), propriétés foncières de la Société d’équipement du Mali (Sema-sa, une Société immobilière) nantie aussi d’un autre TF.

Le reste du site est squatté par des occupants illicites composés de garagistes, de gares de motos taxis, de vendeurs de pastèques en plus d’un bâtiment de la direction régionale des eaux et forêts, entre autres. Un surveillant de Bolé mineurs est dans le lot des occupants de circonstance. Selon le directeur Maïga, un de ses propres agents s’est accaparé d’une parcelle, sans droit ni titre de propriété encore moins une autorisation émanant d’une quelconque hiérarchie. “Dès que j’en ai été informé, j’ai immédiatement mis fin à son chantier en convoquant  une réunion de direction le même jour à ce sujet”, affirme-t-il.

Pour garder l’endroit inviolé, M. Maïga dit avoir plusieurs fois chassé des géomètres et autres spéculateurs fonciers munis de plans de la zone et d’autorisations de morcellements signées du maire de la Commune VI. Il nous a d’ailleurs exhibé des copies de ces plans et autorisations saisies qu’il a gardées par devers lui comme pièces à conviction.

Abdrahamane Dicko

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Il ne reste plus qu’à vendre Koulouba! Bolé oui mais vous Oubliez l’espace universitaire de Badalabougou, on vend aux particuliers, on permet a des universités privés de s’installer dans le domaine(TF de l’état).
    On vend a qui on veut les bâtiments publics pour aller ensuite en location . Le Mali même est a vendre cher Monsieur car gérer par des fils indignes depuis 28 ans!

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