Kadhafi en France et en Espagne : Le Guide à la conquête de l’Europe

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La France et l’Espagne : voilà deux pays d’Europe qui ont accueilli ce mois de décembre le Guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi. Ces deux visites ont établi une évidence : la Libye fait actuellement l’objet d’une grande convoitise de la part des pays occidentaux qui, ont visiblement échoué dans leur tentative de mettre le pays au pas.
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rn« Si ce n’est pas nous, ce serait d’autres… », cette petite phrase prononcée par le président français Nicolas Sarkozy, accusé par certains hommes politiques d’accueillir Kadhafi, traduit tout à fait l’état d’esprit qui prévaut aujourd’hui dans certains milieux politico-économiques des pays occidentaux à l’égard de la Libye. En effet, la visite effectuée à Paris, du 10 au 15 décembre, par le Guide de la Révolution libyenne a prouvé le grand intérêt de la France et de ses entreprises à l’endroit de la Grande Jamahiriya libyenne. Et pour cause, la Libye bénéficie actuellement d’une croissance économique élevée et qui attire les investisseurs.
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rnEntre 2003 et 2007, cette croissance a systématiquement été supérieure à 5 % selon les prévisions, soutenue par un cours du pétrole élevé ; et elle pourrait atteindre 8 %.
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rnAinsi, les exportations d’hydrocarbures permettront à l’économie libyenne de progresser aussi vite : le secteur pétrolier représente 30 % du Pib.
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rnAujourd’hui, la Libye s’est carrément remise des sanctions commerciales que lui avaient injustement imposé dans les années 80 et 90 les Etats-Unis et l’Union Européenne.
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rnCette tendance positive est reconnue par tous. Au même moment, les autorités libyennes multiplient les actions pour relever les défis économiques. Du coup, les résultats économiques de la Grande Jamahiriya ont profité de la production pétrolière et de la hausse du baril depuis 2003. La production pétrolière est exportée à 85 % et elle contribue aux exportations à hauteur de 95 %.
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rnLe boom économique de la Libye est sans conteste. Le commerce extérieur du pays est actuellement excédentaire. Autant de raisons qui expliquent l’intérêt des occidentaux envers le Guide et son pays. En débarquant en France, le 10 décembre, Mouammar Kadhafi avait un carnet de chèques suffisamment approvisionné pour mériter toutes les attentions et aiguiser bien d’appétits. Au terme des cinq jours, une brochette de contrats commerciaux et militaires a été signée entre la France et la Libye. Montant : 10 milliards d’euros.
rnCe n’est pas tout : la France entend se positionner dans la conquête d’autres juteux marchés dans un pays qualifié d’« émirat méditerranéen ».
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rnEn effet, il est prévu à Tripoli, la construction d’un aéroport de niveau mondial, d’un hôtel intercontinental en 2008 et 500 000 logements pour les prochaines années. Ajoutez y, les équipements militaires et beaucoup d’autres projets dans divers domaines. L’on comprend aisément Sarkozy qui mesure parfaitement tout le poids économique de la Libye. Et, comme il l’a si bien dit, si ce n’est aujourd’hui la France, d’autres pays traiteront avec la Libye demain.
rnAu cours de son séjour parisien, le Guide n’a pas chômé. Bien au contraire. La preuve.
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rnLundi 10 décembre : les Africains se mobilisent
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Aux premières heures de la matinée, les communautés africaines dont majoritairement les Maliens étaient mobilisées pour réserver un accueil chaleureux à l’Africaniste qu’est Mouammar Kadhafi. Une centaine de cars assuraient le transport des Africains vers l’aéroport d’Orly. Mais surprise : l’accueil programmé fut empêché sur ordre des autorités françaises (voir encadré).
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rnA l’aéroport, c’est le ministre français de l’intérieur, Michelle Alliot-Mairie, qui a accueilli l’hôte du jour. Puis, le Guide accompagné par sa suite, a regagné l’hôtel Marigny, lieu de résidence des hôtes, près de l’Elysée.
rnDans l’après midi, première rencontre entre Sarkozy et Kadhafi à l’Elysée.
rnLes deux chefs d’Etat signent plusieurs contrats dont le montant est estimé à une dizaine de milliards d’euros.
rnMardi 11 décembre : le Guide avec les Africains
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rnCette journée a débuté avec une visite du Guide à l’Assemblée nationale française. Là, Kadhafi n’a pas porté de gang pour fustiger certaines interventions étrangères dans les confits du continent, notamment au Darfour.
rnLe clou de la journée a été la rencontre entre le Guide et les communautés africaines de France, au siège de l’Unesco. Plusieurs diplomates africains accrédités à Paris y ont assisté, parmi lesquels Mohamed Salia Sokona, Ambassadeur du Mali en France.
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rnL’occasion était ainsi offerte aux Africains de rendre un vibrant hommage à celui qui est considéré comme le champion de l’unité africaine.
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rnEn effet, Maliens, Sénégalais, Togolais, Camerounais, Algériens et d’autres ont massivement fait le déplacement à l’Unesco pour venir voire et écouter le Guide.
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rnDans son intervention, Kadhafi a dénoncé la situation difficile des émigrés dans les pays d’accueil.
rnAux  Européens, son message a été clair : « au lieu de parler des droits de l’homme, interrogez vous d’abord sur le droit des émigrés ».
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rnTrès acclamé, le Guide a ensuite invité les ressortissants africains en Europe à se regrouper en associations pour mieux défendre leurs droits.
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rnCette rencontre avec les Africains a été un des temps forts du séjour du Guide à Paris. Cependant, la presse française a préféré l’ignorer.
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rnMercredi 12 décembre, seconde rencontre à l’Elysée  
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rnPour la seconde fois, le Guide a franchi ce jour les marchés du perron de l’Elysée. Le président français, Nicolas Sarkozy et le Guide se sont entretenus sur plusieurs sujets. Au même moment, certains hommes politiques entretenaient une polémique sur la visite du Guide à Paris. Mais peine perdue, en face, Sarkozy et d’autres responsables français apportaient la riposte.
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rnJeudi 13 décembre, place au tourisme
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rnCette journée, après deux journées particulièrement surchargées, a donné l’occasion au colonel Kadhafi de visiter
certains sites touristiques de la capitale française. Le Guide a ainsi fait un tour au Musée du Louvre.
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rnVendredi 14 décembre, la fin à Versailles

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rnAvant de quitter Paris, la dernière étape du séjour a été consacrée à une visite au château de Versailles. Là, le Guide a bouclé la partie touristique, en visitant le trône de Louis XIV et la « Salle de sacre de Napoléon ».
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rnSamedi 16 décembre 2007 : Cap sur l’Espagne

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rnLe Guide de la Révolution et sa délégation ont quitté Paris aux environs de 10 heures à destination d’Espagne. A l’issue

rnd’une visite de quatre jours à Séville, puis à Madrid, il a eu plusieurs entretiens avec José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol et le roi Juan Carlos. Dans la péninsule ibérique, Mouammar Kadhafi a été reçu avec tous les honneurs.
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rnTout comme en France, le Guide a offert aux Espagnols plusieurs contrats d’un montant total de 17 milliards de dollars. Au-delà, la visite de Kadhafi a « ouvert des perspectives » pour les entreprisses espagnoles. Celles-ci ont désormais la possibilité de décrocher des contrats pouvant atteindre 11,8 milliards d’euros.
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rnEn outre, le plan d’infrastructures mis en marche par les autorités libyennes offre aux entreprises espagnoles la possibilité d’avoir des contrats dont le montant est estimé à 10 milliards de dollars. L’aéronautique, la défense, l’énergie, les télécommunications, le tourisme, la gestion des ressources hydriques : ce sont là autant de domaines qui intéressent les Espagnols en Libye.
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rn« Le rapprochement entre la Libye et l’Union européenne va donner ses fruits », c’est là une autre phrase qui n’est pas de Sarkozy, mais de Zapatero. Comme quoi, de Paris  à Madrid, le poids de la Libye se mesure et s’estime de la même manière : en milliards d’euros.
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rnC. H Sylla,
rnenvoyé spécial à Paris
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