La Cote d’Ivoire dans la zone de turbulence : La semaine de tous les dangers

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Après des jours d’isolement à l’hôtel du Golfe, le Président Alassane Ouattara décide de forcer le destin pour arracher le fauteuil Présidentiel à Laurent Gbagbo. Cela, tout le monde le sait ne se fera pas sans accros avec les partisans du candidat malheureux à la Présidentielle de 2010. Il a suffit que Soro Guillaume annonce l’installation du nouveau Directeur Général de la RTI, aujourd’hui et son propre retour au sein de la Primature Vendredi, pour que les forces de défense et de sécurité restées fidèles à Gbagbo se mettent en alerte maximum. Leur tentative le lundi dernier, d’opérer un blocus autour de l’hôtel du Golfe s’est soldée par une déroute des hommes de Dogbo Blé, patron de la Garde Républicaine  face à la sécurité d’Alassane Ouattara. Aujourd’hui, c’est un autre défi, que d’accéder à l’intérieur de la Télévision Ivoirienne, ou même à la Primature contigu à la Présidence de la République, devenus pour l’occasion, des zones interdites à toute circulation depuis plus d’une semaine.

Avec des titres comme «  ADO prend son pouvoir Jeudi » ou «  Tous dans la rue pour libérer la RTI », la presse locale a donné le ton hier dans la journée. Les populations sont sorties  très tôt pour se faire des provisions en prévision des événements à venir. Ce jeudi, la population mobilisée autour du Rhdp veut installer les nouvelles institutions sorties des urnes le 28 Novembre dernier. S’opposer à cette volonté manifeste d’en finir avec le pouvoir dictatorial de Gbagbo, ce sera aller à l’encontre du désir du peuple. Car chauffé à blanc par les dirigeants de la coalition politique, rien n’arrêtera les militants convaincus que rien ne fera quitter  Gbagbo de son fauteuil si ce n’est la force. Dans le camp des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), rien n’est pris à la légère. Les alentours du Palais Présidentiel et de la Primature sont transformés en camps militaires infranchissables. Idem pour la Maison de la RTI dont l’accès a été coupé à environ 500 m à la ronde par des cordons de sécurité et même des barrages compacts. A l’intérieur du Bâtiment, rodent depuis plusieurs jours, des colonnes de militaires avec un dispositif qui rappellent une bataille imminente dans un camp retranché.

Plusieurs cars bourrés de partisans d’ADO venant du Nord, notamment de Korhogo, ont été bloqués à la sortie de l’ex- zone de confiance, Tiébissou. Les passagers empruntant les autres routes qui rallient Abidjan via les capitales régionales sont soumis à un contrôle très sérés de la Part des Forces de sécurité. Dans certaines grandes villes, les militants n’ont pas attendu le jeudi pour manifester. Depuis hier, la capitale Yamoussoukro est sous l’emprise des marcheurs et autres partisans d’ADO qui n’ont pas pu se rendre à Abidjan pour installer leur Président dans son fauteuil au Palais. Hier soir l’atmosphère était très lourde et chargée d’électricité. Chacun s’interroge comment Soro réussira –t-il à avoir accès à la RTI. D’autant plus qu’il a déjà été victime d’une tentative d’assassinat dans l’enceinte de ce lieu hautement stratégique pour Gbagbo dans son entêtement à s’accrocher au pouvoir. Beaucoup battrons le pavée ce matin avec la  peur au ventre et espérant que les forces restées fidèles à Alassane Ouattara entrent en scène pour en finir avec la comédie du clan Gbagbo. Ces braves militants  ont le soutien de la communauté internationale. Gbagbo osera –t-il ordonner un bain de sang à ses sbires ?                                                               

De Gildas correspondant du Républicain à Abidjan

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