“La spécificité du réseau PASPA réside dans le fait qu’il a commencé dès le début à réaliser des microprojets …”

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En marge du forum du PASPA tenu dans notre capitale du 23 au 26 Novembre 2010, l’un des participants venus d’Europe a bien voulu se prêter à quelques questions, que nous lui avions posées.

Caïman de Indè : Mr, pouvez vous vous présenter à nos fidèles lecteurs

Christophe Gutermann : Je suis Autrichien et directeur d’un petit bureau d’études qui gère des projets de coopération pour le compte de la coopération bilatérale autrichienne.

C I : Qu’est ce que le PASPA, sa date de création, ses objectifs ?

CG: Le PASPA est un réseau d’ONG œuvrant pour la paix. Il a été créé en 2004. Ses membres viennent de quatre pays de la sous-région – Mali, Niger, Côte d’Ivoire et Burkina. Le PASPA est caractérisé par son fonctionnement très démocratique. Sa niche, là où les membres mettent leurs efforts, est de combiner la Paix et le Développement avec comme mission « d’Outiller les communautés à la base pour la prévention et la gestion pacifique des conflits, ainsi que la promotion de la paix en intégrant les actions de développement. »

CI : Votre organisation est –elle présente dans combien de pays dans le monde, en Afrique spécifiquement ?

CG : Ceci est une longue histoire : Comme j’ai commencé travailler dans la sous-région il y a déjà 35 ans (en tant que volontaire) et j’ai créé mon organisation en 1986, j’ai eu la chance de connaître beaucoup de pays et d’hommes en Afrique et ailleurs. En Afrique j’ai travaillé partout sauf en Afrique australe et il serait plus facile de nommer les pays où je n’ai jamais été que l’inverse.

CI : Quelles sont les actions posées par le PASPA depuis sa création à nos jours ?

CG : Le PASPA –qui a été créé sur une initiative de la coopération autrichienne – a commencé organiser des formations de formateurs en 2005, suivi d’ateliers thématiques autour de la problématique des médias, des femmes et des jeunes et des conflits fonciers. La spécificité du réseau PASPA réside dans le fait qu’il a commencé dès le début à réaliser des microprojets pour dépasser le stade de simples discussions. Ainsi, nous avons organisé des concours pour les représentants des différents médias pour primer les meilleurs émissions ou articles en faveur de la paix. Dans un autre projet nous avons associé la lutte contre la pauvreté avec le règlement d’un conflit entre éleveurs et agriculteurs au Niger. Il y a bien sûr encore beaucoup d’autres exemples…

CI : Les actions ainsi posées sont –elles pérennisées dans les pays où existe le PASPA ?

CG : Ceci est notre défi pendant la phase actuelle. Le soutien de la coopération autrichienne va se terminer bientôt et nous tous devons trouver les moyens de nous autonomiser. Je suis confident que nous sommes sur la bonne voie.

CI : Les perspectives du PASPA ?

CG : Notre souhait est que nous devenons un réseau de référence au service des communautés africaines à la base qui œuvrent à la promotion de la paix et à leur propre développement.

CI : Votre mot de la fin, Mr Gutermann ?

CG : Dans un contexte où la paix dans la sous-région est de plus en plus menacée par la détérioration des conditions économiques et aussi par le comportement irresponsable de certains leaders politiques, il nous faut beaucoup des réseaux comme le PASPA pour donner une voix aux gens de bonne volonté et pour fournir un cadre effectif de prévention des conflits. Le PASPA ne peut être un maillon dans un effort qui doit mener un changement profond des comportements de nous tous.

La redaction

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