A cause de son rôle de villageoise dans Ma Famille" … Tout le monde croit que l''actrice ivoirienne Amoin est analphabète"

Amoin : Je suis une comédienne et conteuse ivoirienne. Mon père, Koffi Robert, un grand conteur, est décédé en novembre 2006. Ma mère est également décédée. Sur mes papiers, je suis née en 1961, mais, en réalité, je suis plus âgée que cela. Je ne suis pas mariée, mais je vis depuis 1988 avec un homme.

S”il ne t”amène pas devant le maire, tu ne peux pas dire que tu es mariée. J”ai quatre enfants (deux garçons et deux filles). J”ai eu les trois avant et un avec l”homme avec lequel je vis actuellement.

Comment êtes-vous venue à la comédie?

Cela a commencé alors que j”étais élève, en 1969. Nous faisions du théâtre à l”école. J”ai un diplôme de standardiste, mais le théâtre a pris le dessus. Sur le plan international, je suis connue comme conteuse. C”est grâce à "Ma Famille" que je suis connue comme comédienne.

Comment avez-vous intégré l”équipe de "Ma Famille"?

Comme j”interviens souvent à la radio, sur la Première, Delta, la productrice, m”a approchée pour me parler de son projet. Elle m”a confié le rôle de la villageoise. Elle m”a conseillé d”être très forte, parce que je resterai villageoise du début jusqu”à la fin du film. Ce que j”ai accepté.

Quelle est la différence entre Amoin dans "Ma Famille" et dans la vie?

Je pense qu”il y a une grande différence. Amoin à la maison, c”est une femme de la ville, qui sait lire, écrire. Dans le feuilleton "Ma Famille", c”est une femme qui vient du village et qui veut ressembler forcément à celles de la ville, alors qu”elle n”a aucune notion. Elle court après la civilisation.

Etes-vous satisfaite de votre rôle?

Je suis entièrement satisfaite parce que je pense avoir réussi mon rôle. C”est ça la force d”un comédien. Le comédien qui n”arrive pas à se métamorphoser n”est pas un comédien. Moi, je ne suis pas née villageoise, mais je me suis comportée comme une vraie villageoise.

Quels liens avez-vous avec Gbazé Thérèse en dehors du film?

Disons que c”est le film qui nous a rapprochées. Notre lien commun, c”est le théâtre. Elle est comédienne, je le suis aussi. Ce qui fait déjà une famille. Par le canal du film, nous sommes devenues des sœurs, parce qu”elle est ma cousine dans " Ma famille ". Sinon, il n”y a pas de liens de parenté entre nous. Elle est Guéré, moi je suis Baoulé.

Et Kouadio, votre époux?

C”est le film qui nous a réunis, sinon on ne se connaissait pas. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois quand nous avons tourné la scène où il me frappe à cause du rouge à lèvres.

Avez-vous des contacts fréquents avec ces personnes?

On se voit de temps en temps, pour faire des spectacles. Nous sommes devenus maintenant une famille unie. Sinon, je suis directrice d”une compagnie de théâtre, de contes et de poésie. Je suis scénariste aussi. En dehors de "Ma Famille", j”ai ma propre structure, que je dirige.

Avez-vous rencontré des difficultés à cause de votre rôle de villageoise ?

Je n”ai pas eu de problèmes au cours du tournage, parce que je maîtrisais mon scénario. C”est en ville qu”il y a problème. Les gens me considèrent vraiment comme une villageoise.

Quand ils me voient avec un journal, en train de lire, ou un stylo en main, en train d”écrire, cela suscite la curiosité. Chacun veut savoir si je suis réellement une femme qui sait lire et écrire. Et surtout si je ne fais pas semblant pour faire croire aux gens que je suis lettrée.

Etes-vous riche aujourd”hui?

Non (rires), je ne suis pas riche. Pas du tout. Si le public apprécie ce que je fais, c”est une richesse. Sinon, financièrement, je ne suis pas encore riche.

Quels sont vos projets?

J”ai un projet qui court depuis très longtemps. Je voudrais faire une émission de contes pour les enfants. Les gens ne savent pas faire la différence entre contes pour enfant, pour grand public et pour tout public. Je veux apporter une note spéciale aux contes. C”est mon rêve.

Votre comédien préféré?

Je n”ai pas de comédiens préférés. Pour moi, le comédien qui joue bien son rôle, c”est un vrai acteur. C”est comme ça que je vois la chose.