Cheick Sidi Diarra : « Il s’agit de poser les jalons d’une république meilleure »

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C’est demain que s’ouvre au bord du Djoliba, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, la réunion au niveau national du Dialogue national inclusif, sous la haute présidence du chef de l’état, Ibrahim Boubacar Kéïta. Dans l’interview qui suit, le président du comité national d’organisation du Dialogue national inclusif, l’ambassadeur Cheick Sidi Diarra, fait l’état des préparatifs de cette importante rencontre. Il s’exprime également sur les thématiques qui seront abordées lors de la rencontre et surtout des suites qui seront réservées à ses conclusions.

L’Essor : Le Dialogue national inclusif débute le 14 décembre. Où en êtes-vous avec les préparatifs ?
Cheick Sidi Diarra : Nous avons fait un long chemin depuis le début du processus. Nous avons réussi à réaliser les différentes phases qui devaient précéder la phase nationale. Vous vous rappellerez que nous avons eu les concertations des communes en premier lieu déjà les 7 et 8 octobre. Ensuite, les 14 et 15 octobre nous avons eu les concertations des cercles et des 6 communes de Bamako et puis les 21 et 22 octobre, nous avons engagé les phases régionales avec la Diaspora. à l’issue de cela, je pense que nous avons réussi à boucler toutes les phases qui doivent précéder. à ce jour , nous sommes presque prêts pour engager la phase nationale du dialogue.
Le travail que nous avons eu à faire, c’était donc de prendre les 600 et quelques rapports des communes, la cinquantaine de rapports des cercles et la dizaine de rapports des régions et du district plus les 24 rapports des ambassades et consulats, d’en extraire les résolutions et recommandations, de constituer un agrégat d’attentes au niveau des différentes circonscriptions. Mes structures, avec l’aide d’une équipe dynamique, ont presque fini ce travail. Nous allons pouvoir présenter quelque chose comme résultat de l’expression du peuple à l’occasion de la phase nationale.
L’Essor : Comment le débat national va-t-il se dérouler ?
Cheick Sidi Diarra : Le débat national va être structuré en plénières et en commissions thématiques. Les plénières vont se tenir à une phase ultérieure. Je pense qu’après la cérémonie d’ouverture solennelle sous la haute présidence du président de la République, on va immédiatement enclencher le processus avec les travaux dans les commissions thématiques. Pour ce faire, les Termes de référence (TDR) avaient prescrit de produire ou de faire produire par des consultants indépendants des notes thématiques sur les 6 thèmes qui ont été retenus plus quelques questions pointues comme celles liées au domaine et au foncier, ce qui est un sujet très sensible. L’éducation est aussi une question très sensible en plus des différentes thématiques qui ont été prises en compte.
Nous avons à ce jour produit ces notes thématiques et nous les avons mises déjà à la disposition des participants pour leur donner le temps de les lire, de prendre connaissance de leurs contenus et de se préparer, de préparer la position des différents partis, regroupements et associations qu’ils vont représenter par rapport à ces questions-là. C’est juste des notes pour introduire les discussions.
L’Essor : Les travaux dureront combien de temps ?
Cheick Sidi Diarra : Conformément au programme tel qu’il a été convenu, la cérémonie d’ouverture sera le 14 et la cérémonie de clôture sera le 22 décembre. Donc, il faut se dire entre 7 et 8 jours maximum pour tenir les discussions.
L’Essor : Qui sont les participants ?
Cheick Sidi Diarra : Les participants sont de qualités très variées. Je commence par la société civile qui est très variée : des organisations de jeunes, des organisations de femmes, des organisations d’ordre professionnel, des organisations d’opérateurs économiques, des organisations religieuses, les familles fondatrices, les chefs de quartier, des personnalités indépendantes qui ont une stature nationale. Nous avons les anciens chefs d’état et des anciens Premiers ministres qui vont être invités pour apporter leurs contributions.
Les TDR nous prescrivent d’associer l’Université et les centres de recherche, de réflexion à ce travail. Nous avons aussi tout ce qui concerne la presse, les arts, la culture, toutes ces faîtières sont invitées. Nous avons l’APCAM, l’association des pêcheurs, celle des éleveurs.
Ensuite, il y a la partie partis politiques, c’est des partis individuels ou des regroupements de partis, c’est la majorité, l’opposition mais c’est vraiment tout le panorama politique du Mali qui va être représenté. Et puis, nous avons les institutions de l’État qu’il faut associer parce que vous vous en doutez quand le débat va s’ouvrir, c’est l’État qui va être coiffé au poteau comme on le dit, c’est lui qui va être accusé, indexé. On va l’accuser de laxisme, de négligence de ceci et de cela. Il faut que les représentants de l’État soient là pour expliquer ce qui s’est passé, pour reconnaitre ses insuffisances et aussi proposer des améliorations dans la gestion des affaires publiques.
Donc, la démarche contradictoire veut que l’État, quand il va être mis en accusation, ait l’opportunité, non pas de se défendre, mais d’expliquer à la Nation ce qui s’est réellement passé, pourquoi ils n’ont pas réussi telle ou telle mission, et qu’est-ce qu’ils proposent de faire pour réussir la mission en allant de l’avant.
L’Essor : Peut-on avoir une idée du nombre de participants ?
Cheick Sidi Diarra : Les séances d’ouverture et de clôture qui vont se passer au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba, vont recevoir un très grand nombre de personnes. Nous attendons environ 3 000 personnes. Après la cérémonie d’ouverture avant la clôture, nous avons les discussions de fond qui vont regrouper à peu près un millier de personnes. Parce que les capacités du CICB sont limitées à peu près un millier de personnes. Nous avons l’intention de faire en sorte que tous les segments de la société malienne soient représentés dans ce millier de personnes qui vont être là. Sans compter ce dont je vous parlais, c’est-à-dire les conclusions et recommandations qui nous sont parvenues de l’intérieur du pays et qu’on essaye d’exploiter dans la perspective de la réunion de haut niveau. C’est la voix du Mali profond qui va être entendue à travers cette synthèse et ces rapports.
L’Essor : à ce jour, est-ce que vous avez la certitude que l’opposition et la CMA vont participer au débat national ?

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3 COMMENTAIRES

  1. LE DEBAT DEVRAIT TOUCHER CES DEUX MAUX CANCEREUX QUI PARALISENT LE MALI ET QU ON PEUT REMEDIER EN SE LIBERANT DES ARABES ET DES FRANCAIS!

    LE DEBAT DEVRAIT TOUCHER L ISLAM ET SON IMPACT NEGATIF TEL QU IL EST PRATIQUE PAR NOS PEUPLES, AINSI ESCLAVAGISANT ET DEPAYSANT PUIS FAVORISANT LE DJIHADISME INTERIEUR ET EXTERIEUR!

    LE DEBAT DEVRAIT TOUCHER AU FRANCISME DEBILISANT ET EXPLOITATEUR QUI PARALISE NOS ESPRITS QUI AU CONTRAIRE DEVRAIENT ETRE FECONDS!

    LE DEBAT DEVRAIT TOUCHER CES DEUX MAUX CANCEREUX QUI PARALISENT LE MALI ET QU ON PEUT REMEDIER EN SE LIBERANT DES ARABES ET DES FRANCAIS!

  2. L’élite malien ne sent pas l’injustice et l’impunité, il pose des actes de ce genre sans s’en rendre compte et c’est ce qui se passe dans ce dialogue dit inclusif, alors qu’il est exclusif, mais on verra comment son application se fera? C’est dommage de voir des hommes et des femmes dotés de toutes leurs capacités intellectuelles et qui se comportent en médiocres avec des yeux rivés sur leurs seuls intérêts, nous sommes dans une République clanique et très clanique où la médiocrité a pris le pas sur la compétence, la prouesse et la bravoure, alors que tous nos grands empires ont été dynamiques par ces qualités et ont rayonnés à travers le monde pendants des siècles. Les petits-fils de ces empires ont pris le chemin de la médiocrité, de l’injustice et de l’impunité, c’est regrettable.

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