Interview du Dr. Oumar Mariko, député : “Cheick Oumar Sissoko ne voulait plus être ministre”

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Kassim Traoré : honorable Oumar Mariko ! On est maintenant au terme des échéances électorales de 2007, le parti SADI au sortir de 2002  avait un ministre aujourd’hui vous n’en avez pas. Vous aviez eu 6 députés et cette année vous en avez 4, quels sont les enseignements que  vous tirez des échéances électorales de 2007 ?

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Oumar Mariko : Par rapport aux élections de 2007, nous avons eu l’occasion de le dire ici même sur vos antennes, ce n’étaient pas des élections ; c’était vraiment la fraude sur toute la ligne et nous venons d’être confortés dans nos positions par les déclarations du direction national du ministère de l’Intérieur (NDLR : Le directeur national de l’Intérieur, Boubacar Sow avait déclaré récemment que lors des dernières élections, la fraude avait atteint une ampleur jamais égalée dans notre pays). Effectivement, notre parti avait 6 députés en 2002 ; cette, à cause du vol organisé à Koutiala, nous avons été spoliés de trois députés d’où le fait que nous n’avons que quatre députés. Mais aujourd’hui plus qu’hier, la SADI est beaucoup plus présente au sein de l’opinion nationale et internationale. Je crois que c’est cela la principale victoire du parti parce que nous ne faisons qu’enregistrer des adhésions au parti.

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Pour ce qui est de notre absence au gouvernement, il est bon de dire qu’hier comme aujourd’hui, nous ne sommes pas à la quête d’un ministère. Au niveau du bureau national nous avons adopté une position qui a constitué à laisser faire. Nous estimons avoir posé des actes dans le sens de  la construction nationale. Nous attendions que ces actes soient pris en compte ou qu’ils soient rejetés. Mais pour nous, dans tous les cas de figure, nous ne voulions pas changer pas d’attitude ou de comportement dans la mesure où au sein du parti, il y a des débats internes qui ne s’accommodent pas du fait qu’on soit  présent dans le gouvernement.

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Le débat qui a prévalu a consisté  à dire que nous laissons faire. Nous nous sommes battus ; nous ne changerons pas notre ligne, c’était très clair. Pour nous, c’était à ceux d’en face qui ont été élus président de la République et qui ont nommé leur Premier Ministre d’en tirer les leçons, c’était à eux de savoir si on pouvait être dans le gouvernement ou pas. Ils étaient libres de leur choix et nous ne leur ferons pas la guerre pour cela. A leur place, nous aurions choisi des personnes qui travaillent dans la même direction que nous. En fait, pour nous le problème se situe au niveau de la vision. Et je crois que ATT est arrivé à la conclusion  que nous n’avions pas la  même vision du Mali. Notre vision du Mali ne s’accommode pas avec celle de Amadou Toumani Touré. Pour nous, il n’y a pas de dégât. Nous continuons notre travail.

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Kassim Traoré : Avant la composition de l’équipe de Modibo Sidibé,  les rumeurs avaient couru pour dire que vous êtes en train de mener un débat interne pour faire partir le ministre Cheick Oumar Sissoko. Qu’en  est il réellement ?

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Oumar Mariko : Les gens ont tôt fait de personnaliser les débats politiques. Ici c’est un débat interne et je préfère faire l’économie de certains détails. Mais une chose est sûre, c’est que dans les années à venir, dans les mois à venir, les choses vont être évidentes pour tout le monde. Il y avait un débat au sein de notre parti. Des camarades ont estimé que malgré notre présence au sein du gouvernement nous avions continué à privilégier notre lutte politique au sein des masses populaire ; nous avions fait une lutte auprès du peuple et faire sorte qu’il s’implique davantage pour la prise en compte de son sort. Parallèlement à ce travail, nous avions un ministre qui, de par sa valeur intrinsèque et sous la direction du parti, a travaillé en ramenant au sein de son gouvernement un style de travail. Dans le secteur qui lui a été confié, il a travaillé en patriote, il a travaillé en nationaliste.

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C’est ce style de travail que nous voulons et dès au départ en 2002 nous avions été très clairs en déclarant que notre ministre n’allait jamais révolutionner la Culture du Mali dans la mesure où pour révolutionner une Culture dans le sens que nous voulons, il fallait que la Culture soit définie comme un domaine de souveraineté par un Etat qui inscrit dans vision politique la promotion de la culture populaire. Ce n’était pas le cas ; donc nous ne pouvions pas révolutionner la culture du Mali. Pour nous c’est très simple. Au cours des débats, des gens ont souhaité voir le parti continuer dans le gouvernement si on est sollicité. Mais d’autres ont pensé qu’il ne faut pas y aller dans la mesure où la politique aussi a le mérite de la clarification. Dans la situation actuelle, il faut situer des responsabilités parce qu’au Mali il y a la confusion totale. Il appartient aux hommes politiques qui veulent faire différemment d’opérer la démarcation politique logique qui puisse faire en sorte que le peuple dise « nous allons dans telle ou dans telle autre direction contre telle ou telle politique » ; aider et amener le peuple à ce choix qui est un choix important et qui permet aux dirigeants d’avoir la conscience claire des missions qu’ils sont en train d’effectuer ou qu’ils veulent effectuer dans le futur. Donc c’était ça le problème et ce débat a été mené par le bureau national.

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Les deux thèses ont été débattues franchement, ouvertement au sein du parti comme en 2002. Mais cette fois-ci avec beaucoup plus d’argumentations développées ça et là et la thèse qui a prévalu c’est celle dont j’ai parlé.

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« Nous n’avons été consultés et le ministre Cheick Oumar Sissoko n’était plus intéressé par le gouvernement »

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Kassim Traoré : Donc vous n’avez pas été consultés ?

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Oumar Mariko : Nous n’avons pas du tout été consultés. Avant même qu’on ne quitte le gouvernement, nous avions posé notre vision et c’est ce qui nous conduit à dresser le bilan du pouvoir ATT, sa vision à l’aide de lettres de cadrages ou tout ce que voulez et nous avons dit que notre position ne peut se défendre que dans l’opposition au système incarné aujourd’hui par ATT.

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Kassim Traoré: Certains affirment aussi que Cheick Oumar Sissoko lui-même qui ne voulait pas être reconduit ?

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Oumar Mariko: C’est vrai ! Il ne voulait pas être reconduit et c’était très clair. Il déclarait qu’il fallait donner la possibilité à d’autres membres du parti d’être des anciens ministres, de voir comment l’Etat fonctionne, de comprendre le mécanisme et de pouvoir montrer qu’on est capable de gérer. Donc Cheick Oumar n’était candidat. Vous voyez que le fait de ramener la question au sein du parti comme quoi Cheick Oumar a été chassé du gouvernement par Oumar Mariko ou qu’on s’est battu, comme  s’il y avait eu une sorte de cabale contre Cheick Oumar pour le sortir du gouvernement n’a absolument pas été le cas. Sinon, Cheick Oumar se serait trouvé ailleurs que de diriger tout les samedis les réunions du bureau national du parti, chose qu’il faisait même quand il était ministre en fonction de son emploi de temps. Aujourd’hui il est présent au niveau du siége du parti et continue à travailler.

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Kassim Traoré : On sait que vous n’avez même pas attendu la mise en place des différentes structures de l’Assemblé pour annoncer les débats sur la situation brûlante qui prévalait au niveau de la FMPOS aujourd’hui. On sait que votre ministre était aussi ministre l’Education nationale. Qu’est-ce qui fait que ça n’a pas marché par rapport à la médiation entre les étudiants et le ministère?

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Oumar Mariko: ATT lui a fauché les herbes sous les pieds. ATT et son Premier ministre Ousmane Issoufi Maîga, avec comme bras séculier la Sécurité d’Etat, omniprésente pour mettre le pays dans le chaos. Ils ont fauché les herbes sous les pieds de Cheick Oumar. Au niveau de la SADI, on était dans le débat sur la problématique de la médiation  entre le ministre et les étudiants. Au sein du gouvernement aussi, il y avait un débat. Certains ministres n’étaient pas d’accord que les étudiants présentent des excuses à la Nation, au Chef de l’Etat. Ils pouvaient présenter des excuses aux professeurs à la rigueur mais pas aux autres. Finalement il a été décidé de présenter des excuses à leurs professeurs pour qu’il y ait une harmonie entre les étudiants et leurs professeurs.

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Au moment où il y eut cette harmonie, c’est ce même moment que la Sécurité d’Etat a choisi pour effectuer une décente assimilable à du banditisme d’Etat dans les bureaux de Koniba Sidibé, et j’étais avec lui,  pour enlever un étudiant qu’ils ont accablé de tout les mot d’Israël et l’amener directement à la prison. Après ils ont dicté au juge le verdict à prononcer contre l’étudiant en question qui a été condamné à deux ans d’emprisonnement comme les autres. Ils ont plafonné les peines alors que les responsabilités ne sont pas les mêmes et l’implication dans la pratique n’est pas la même. Ce sont des verdicts dictés qui me font honte vis-à-vis de la justice malienne en ce moment (NDLR : Les étudiants de la FMPOS ont tous été libérés le lundi 29 octobre dernier, suite au procès en appel tenu le même jour).

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« ATT et la Sécurité d’Etat ont fauché l’herbe sous les pieds de Cheick Oumar »

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Kassim Traoré : Que pensez-vous de l’AEEM dans tout ça ?

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Oumar Mariko : Avant de penser à l’AEEM,  je vais vous dire simplement que nous avons pris le problème à bras le corps. C’est pour cette raison d’ailleurs que le mercredi prochain (NDLR : hier normalement) nous organiserons une conférence de presse. Les députés du groupe parlementaire SADI-PARENA vont organiser une conférence de presse probablement pour pouvoir poser la problématique de la question scolaire.

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Kassim Traoré : Donc vous voulez dire que le RPM est venu dans votre groupe au parlementaire

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Oumar Mariko : On était en discussion avec le RPM dans le cadre de l’intergroupe  parlementaire. De toute façon, le RPM depuis un moment avait choisi d’aller à l’opposition et le RPM a dit clairement qu’il a choisi d’être à l’opposition. On est en contact assez intéressant avec le RPM cette fois-ci comme je l’ai dit toujours sur la base des documents que nous avons élaborés

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Kassim Traoré : Et pourtant le RPM fait partie de la grande famille de l’International socialiste alors ce n’est pas la même vision que la SADI

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Oumar Mariko : Le RPM et PARENA font parties de l’International socialiste ; nous sommes dans un groupe parlementaire mais nous ne sommes pas en fusion. Nous avons dit qu’au niveau du parti SADI qu’on peut être d’accord avec des partis sur la base d’un minimum à défendre. Et le minimum à défendre, nous l’avons évoqué et c’est ce qui justifie notre plateforme avec le PARENA et dans l’intergroupe parlementaire, il y a des choses essentielles sur lesquelles on peut être d’accord qui n’enlève absolument rien à notre particularité. Evidemment, il y a des choses avec lesquelles, le PARENA  et le RPM ne seront pas d’accord avec le SADI

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Kassim Traoré : Mais dans ce cas, est-ce votre groupe aura longue vie ?

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Oumar Mariko : Une très longue vie parce que déjà on aurait déterminé à l’avance ce sur lequel on peut être d’accord et ce sur lequel on peut ne pas être d’accord. Nous avons été dans le gouvernement pourtant on n’était pas d’accord avec ATT, on n’a pu colmater les choses. Au moment où on se battait dans le gouvernement, nous avions des camarades qui ont été emprisonné, nous avions même un camarade assassiné. On est dans le gouvernement et l’Etat ne bouge pas et ne nous aide pas. Nous avons été volés à Koutiala au vu et au su de Amadou Toumani Touré, il n’a pas réagi.

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Kassim Traoré : Mais est-ce qu’il doit intervenir à tous ces niveaux ?

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Oumar Mariko : L’Etat doit agir, on n’a jamais demandé qu’on nous soutienne avec des faveurs spéciales pour le parti SADI, jamais! Seulement qu’on nous rétablisse dans nos droits. Une chose est sûre, il pouvait bien faire en sorte que les élections qui sont passées dans la non transparence se passent dans la transparence. Primo, on veut seulement que la vérité éclate parce qu’il est le garant de la Constitution, il est le premier magistrat. Par ailleurs, dans le cas du meurtre de notre camarade à Niono, la justice ne bouge pas. Le juge de Niono vient de faire fuir un principal accusé après avoir refusé de l’inculper ; il l’inculpe au moment où on l’aide à faire sortir de Niono. Alors de ce point de vue là, l’Etat aurait pu agir. Celui qui est arrêté en prison en ce moment se trouve être le fils de celui qui a été assassiné, mais ce n’est pas lui l’auteur, il peut être coauteur ou un bras. L’auteur principal était un proche du juge de Niono. C’est pour cela que le juge a mis du temps à l’arrêter et au moment où il a été obligé de décerner un mandat contre lui, c’est en ce moment là que le monsieur a quitté Niono.

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« Le Mali de ATT, c’est la misère grandissante, c’est la mendicité galopante des enfants dans la rue, c’est la distribution anarchique des terres à la CENSAD et aux étrangers »

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Kassim Traoré : Après avoir opté pour l’opposition, quel est votre regard sur le nouveau Gouvernement ?

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Oumar Mariko : Je ne juge pas le Gouvernement en tant que tel mais la question se porte sur la politique de gestion de Modibo Sidibé. Il va défendre quoi ?  C’est ça l’important. Attendons de voir ce qu’il va exposer. N’oublions pas que c’est un Premier Ministre nommé par le Président de la République qui a élaboré un document autour du développement du Mali appelé PDES et qui est une lettre de cadrage. Conformément à sa lettre de cadrage, portons l’analyse sur ça. Sur cette base là, il faut tirer les enseignements nécessaires. Quels sont les résultats obtenus par le parti de la demande sociale de Amadou Toumani Touré  en ces cinq dernières années ? 

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Cette politique aura fait que le Mali a été dernier au monde par les statistiques données par le PNUD. Celles de 2006 ont été rejetées par le Gouvernement Malien contrairement à celle de 2005. Or, il n’y a pas pratiquement pas de différences entre les deux. Alors, le Programme de développement économique et social (PDES) de Amadou Toumani Touré a donné au Mali, une misère grandissante qui a eu pour conséquence  la culture de la mendicité galopante des enfants dans la rue. Il n’est plus étonnant de voir certains écoliers mendier dans la rue pour pouvoir s’acheter des choses pour aller à l’école, à chercher à manger. Il y a aujourd’hui 14.000 étudiants et élèves qui n’ont pas été orientés etc. Du côté de la jeunesse ça ne va pas ; or, il se réclame l’ami des enfants au moment où certains de ceux-ci sont en prison. Notre or est en train d’aller à veau l’eau et il est en train de procéder à la distribution anarchique de nos terres à la CENSAD à des étrangers en longueur de journée en violation du code domanial. C’est ça le Mali d’ATT, il y a le carburant qui monte avec une fluctuation du prix etc.

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Kassim Traoré : Qu’est-ce que vous proposez ?

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Oumar Mariko : Nous sommes l’opposition constructive face à un Gouvernement destructeur. La crédibilité de l’opposition dépend de sa force de proposition.

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Alors, moi je propose un ordre différent de l’ordre actuel. Je propose d’abord un Etat central au Mali qui puisse gérer toutes les politiques nationales. Un Etat qui redéfinit son rôle dans le sens du contrôle du rouage essentiel de l’économie nationale. Je ne suis pour un Etat qui vend tout, qui cède tout, qui brade tout et qui veut vivre des allocations des institutions financières internationales. Il y a les secteurs économiques qui sont paralysés, les investissements ne sont pas productifs. Alors, l’Etat n’a pratiquement pas de ressources nécessaires pour faire face aux questions de Santé, d’Educations et de Cultures aussi. Un Etat des patrons, je n’en veux pas ! Je ne peux dire autre chose que oui, il faut de l’emploi que tous les étudiants soient orientés, la promotion des écoles publiques. Indépendamment de ça, qu’est ce que je peux changer dans le cours d’un Gouvernement qui a choisi de faire l’accès sur le privé et malheureusement ce privé dépend également des marchés de l’Etat.

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Kassim Traoré : Au terme des échéances électorales, les observateurs ont souligné l’urgence de faire des réformes, le président  de la Cour Constitutionnelle  n’a pas fait de cadeau au processus électoral?

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Oumar Mariko : Le Président de la Cour constitutionnelle n’a pas fait cadeau à lui-même parce que s’il y a quelqu’un qui doit avoir honte du réquisitoire, c’est le président lui-même. Personnellement, je ne peux pas faire une telle déclaration et ne pas rejeter les élections. En réalité, il en avait la possibilité mais il ne s’est pas assumé. On lui a donné la possibilité de s’assumer ; toute la Nation l’a regardé. Le constat qu’il a fait était le même et il appartenait à lui de trancher. S’il dit « je ne tranche pas » ça veut dire quoi ? Une démission, un recul, c’est une question de responsabilité. Le président demande des réformes, cela fait 15 ans qu’on fait des reformes. Quel genre de réformes veut le Président de la République ?

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« Le président de la Cour constitutionnelle doit avoir honte de son réquisitoire. Il ne s’est pas assumé. »

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Kassim Traoré : Il est question de la nomination d’une personnalité pour la réforme des textes fondamentaux

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Oumar Mariko : C’est là encore qu’on voit qu’il nie le rôle que doit avoir les partis politiques. Ce n’est pas une personnalité quelconque, fut-elle sortie des institutions financières internationales dans la mesure que ça ne peut sortir nulle part que de là, qui peut amener des reformes institutionnelles. Même s’il amenait des reformes institutionnelles, celles-ci vont vouloir dire encore le renforcement de la pauvreté. La seule reforme qu’il peut faire, qui peut aider le peuple de faire, c’est de réduire le débat sur la question du nord, sur les questions scolaires, sur le détournement des deniers publics et de prendre des mesures adéquates contre ce fléau. La seule réforme qui tient aujourd’hui, c’est de voir les cahiers de charge de toutes les sociétés et entreprises qui ont été privatisées, d’observer si ces cahiers de charge ont été respectés et de revenir sur le code minier, sauvegarder les intérêts de notre pays et de voir le système d’exonération accordé aux sociétés minières. Ce sont ces réformes là qu’il faut. Ce ne sont pas des institutions qu’il faut pour réformer. On parle aujourd’hui du taux de participation. Est -ce la hausse du taux de participation est le souhait de l’Administration chargée des élections ?

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Kassim Traoré: Vous rencontrez des problèmes en ce qui concerne la révision des listes électorales ? 

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Oumar Mariko : Il y a beaucoup de problèmes  sur les listes électorales. C’est un paradoxe extraordinaire. Et on parle de l’inscription volontaire qui est difficile car les vieilles personnes, les jeunes qui vivent à des kilomètres des postes ne peuvent se faire inscrire individuellement et volontairement. Qu’est-ce que c’est que cette administration incapable de dire aux Maliens entre la tranche d’âge de dix huit ans et tant, il y a tel nombre de Maliens, une administration incapable d’aller voir les citoyens et leur remettre leurs cartes. En un mot, c’est une administration incompétente. De ce point de vue, il n’ y a pas de réformes à faire aujourd’hui. Le pays n’est pas une question de réformes : le PRODEJ pour la Justice, le PRODESS dans le domaine de la santé, pour la Culture c’est le PRODEC et on veut demander encore aux Maliens de faire des réformes. Toute la vie sera faite de réformes ? Non ! Je crois qu’il y a un problème de responsabilité, de volonté politique posée au Mali et cette volonté ne vient malheureusement pas du chef de l’Etat et nous sommes dans l’impasse.

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Kasim Traoré : Est-ce qu’il y aura une différence entre le Dr. Ourmar Mariko, secrétaire général de la SADi et Oumar Marko, honorable député ? Est-ce que vous allez mener les luttes communes ?

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Oumar Mariko : ce sont ces luttes qui m’ont amené à l’hémicycle. Et si je ne veux pas être chose.

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Kassim Traoré: Est-ce que vous aurez le temps ?

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Oumar Mariko : Oui, ça prendra une autre forme, ça ne sera pas les mêmes méthodes qu’on utilisait hier. L’Assemblée nationale est une autre tribune, le parti n’est pas Oumar Mariko et puis encore, il faut se réjouir d’une chose, le fait que nous sommes avec des partis politiques comme le PARENA, l’intéressant est de voir la prise de conscience des Maliens à la lutte politique et qu’il faut s’intéresser aux questions nationales. D’autres joueront ce rôle que je n’arrive pas à jouer pour faute de temps et nous allons travailler en synergie et en convergence.

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Kassim Traoré : Le mot de la fin

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Oumar Mariko : Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a beaucoup d’encre qui a coulé à travers la presse par rapport à l’attelage SADI-PARENA. 

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Kassim Traoré: Que dites-vous à ceux qui pensent que la rencontre des « têtes brûlées » à l’hémicycle pourrait aboutir à de chaudes discussions ?

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Oumar Mariko : ça ne va pas plus chauffer que ça ne chauffait, ça chauffe dans la réalité de tous les jours. « Têtes brûlées », je ne sais pas mais il y a beaucoup d’acteurs de Mars 1991 qui se retrouvent à l’hémicycle. Certains fondent de l’espoir sur le peuple malien. La seule chose qu’on peut dire, c’est de souhaiter que cet espoir suscité puisse être transformé dans la réalité afin que les Maliens tirent le maximum de bénéfices de notre présence à l’Assemblée Nationale. Evidemment, nous avons ce souci, nous pouvons nous tromper, mais n’allons jamais trahir.

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Interview réalisée par Kassim Traoré

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Radio Klédu

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