Trois questions à Soya Golfa Bathily, président du groupement des commerçants maliens : «Nous nous inscrivons dans la légalité»

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Après la mise en place des bureaux du groupement des commerçants de Mopti et de Ségou, nous nous sommes entretenus avec Cheikh Oumar Sacko, président du Syndicat national des commerçants détaillants du Mali. Il a expliqué la représentativité de son syndicat qui défend la cause des détaillants et sa complémentarité avec le groupement qui reste un cadre beaucoup plus élargi. C’est à ce titre que nous avons interviewé Soya Golfa, président du groupement des commerçants maliens.

Le Républicain : Les bureaux de Mopti et de Ségou ont été mis en place, par consensus. Quelles leçons en tirez-vous ?

Soya Golfa : Parmi les jeunes qui figurent dans ces bureaux, peu connaissent vraiment le groupement des commerçants détaillants. Dans les régions, depuis mars 1981, des bureaux n’ont pas été mis en place. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre en place les bureaux dans les régions tout en expliquant ses statuts et règlements intérieurs. Pourtant, ce groupement, créé depuis 1947, existe à Bamako. Le premier président est feu Sidi Koné, le deuxième, Daouda Sacko, ensuite ce fut Dossolo Traoré, puis Lafia Diawara, Isaac Diarra, Darhmane Hamidou Touré et Tidiane Tambadou. En 1979, le gouvernement a attribué un récépissé au groupement des commerçants maliens, en qualité de syndicat, en plus du récépissé de 1947. Comme je l’ai dit, depuis 1981, il n’y avait pas de bureaux dans les régions, c’est pourquoi, nous sommes heureux qu’après Koulikoro et Sikasso, Mopti et Ségou aient mis en place, par consensus, leurs bureaux. Les opérateurs économiques de Mopti et Ségou se sont entendus, malgré tout, les postes ne sont pas fermés et d’autres personnes peuvent entrer dans les bureaux. Nous comptons sur l’unité de tous les opérateurs pour travailler ensemble, ce qui nous permettra d’avoir une grande autonomie financière. Nous avons prévu d’installer au début de l’année 2010, les bureaux de Kayes, Tombouctou, Gao et Kidal. Le groupement n’est ni un parti politique ni une association religieuse, mais un regroupement destiné à faire prospérer, légalement, les activités des commerçants, dans le cadre du développement du pays.

Le groupement est créé depuis 1947, pourquoi avoir attendu aujourd’hui pour mettre en place les bureaux régionaux ?

Vous savez, dans la vie plusieurs situations peuvent bouleverser ce genre d’activités. Souvent, des contraintes voire des négligences peuvent expliquer cette situation. C’est vrai que cela fait 28 ans que les bureaux régionaux n’ont pas été mis en place. Mais, à Bamako, chaque quatre ans, il y a renouvellement de bureau. En mars 1981, le bureau de Bamako avait été mis en place, après ce fut le tour de Mopti et Ségou, mais au cours du voyage retour vers Bamako, il y a eu un accident. Parmi les responsables, on avait dénombré la mort de Cheikh Oumar Bathily, et les fractures des bras de Tidiane Tambadou et Alou Yattassaye évacués en France. Cela a créé un grand choc dans le groupement. La mort de Cheikh Oumar Bathily, un homme qui était unanimement apprécié, avait bouleversé les commerçants. Cela a fait que pendant des années, les commerçants ont continué à regretter sa mort. Avec ces bouleversements, il y a eu aussi une part de négligence qui a provoqué l’arrêt des renouvellements de bureaux. Mais, aujourd’hui, le groupement a décidé de remettre en place toutes les structures. Nous avons mis en place quatre bureaux, il en reste quatre.

Avec la mise en place de ces bureaux qui a suscité beaucoup d’engouement, pensez-vous que le groupement sera une force de pression contre le gouvernement ?

Nous ne nous situons pas dans le cadre d’un groupe de pression. Nous ne réclamons que nos droits. Nous nous inscrivons dans la légalité. Depuis l’indépendance, jusqu’à maintenant, il y a eu beaucoup d’évolutions dans les textes, mais nous ne faisons pas de pression sur le gouvernement, car, en respectant son devoir, on doit obtenir ses droits. Nous n’avons, d’ailleurs jamais eu de problèmes majeurs avec le pouvoir. Nous travaillons dans la complémentarité avec le gouvernement qui est une continuité.

Baba Dembélé

 

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