Al-Qaida au Maghreb dit avoir exécuté son otage français

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DUBAI (AFP) – dimanche 25 juillet 2010 – 22h55 – AQMI a déclaré dimanche avoir exécuté l’otage français que l’organisation djihadiste détenait dans le désert malien et qu’une opération militaire de dernière heure n’avait pas réussi à libérer.

"Nous annonçons avoir exécuté l’otage français dénommé samedi 24 juillet pour venger nos six frères tués dans la lâche opération de la France", aux côtés des forces mauritaniennes contre une unité d’Al-Qaïda, a déclaré le chef de l’Aqmi, Abou Moussab AbdelWadoud, dans un enregistrement sonore diffusé dimanche soir par la chaîne Al-Jazira.

La présidence française a indiqué de son côté n’avoir "pas de confirmation" immédiate de l’exécution de M. Germaneau, 78 ans, enlevé au Niger le 19 avril. Mais le président Nicolas Sarkozy a convoqué un "conseil de défense et sécurité" qui réunira notamment lundi les ministres de la Défense et de l’Intérieur et le Premier ministre, a ajouté l’Elysée.

Dans la soirée, un responsable français sous couvert d’anonymat a affirmé à l’AFP que Paris "avait la conviction" que Michel Germaneau "était mort depuis plusieurs semaines".

Samedi, un responsable français de la Défense avait annoncé que des militaires français avaient participé le jeudi 22 juillet à un raid dans le désert malien contre un groupe de l’Aqmi, en pensant avoir localisé l’otage.

Cette opération s’était soldée par un échec, l’ancien ingénieur n’étant pas présent dans le camp de l’Aqmi attaqué par les commandos français et des unités mauritaniennes. Sept jihadistes avaient été tués, selon les Mauritaniens. Un premier bilan, auquel se réfère apparemment Amqi dans sa déclaration, avait fait état de six morts.

Nicolas "Sarkozy a échoué à libérer son compatriote par cette opération mais il a, sans aucun doute, ouvert pour lui, pour son peuple et pour son pays l’une des portes de l’enfer", a encore déclaré le chef de l’Aqmi dans l’enregistrement dont l’authenticité ne pouvait être vérifiée à ce stade.

"La preuve que nos actes suivent nos paroles (…), nous annonçons avoir exécuté l’otage français", a ajouté Abou Moussab AbdelWadoud, également connu sous le nom d’Abdelmalek Droukdel.

Dimanche dans la journée, au Mali, des sources au sein de services de sécurité et de renseignement avaient assuré à l’AFP que l’inquiétude était à son comble sur le sort du Français, impliqué dans l’action humanitaire.

"De folles rumeurs et des informations lugubres circulent sur son sort", avait-on dit.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères avait noté que "depuis l’enlèvement de notre compatriote, les ravisseurs, en dépit des efforts des autorités françaises, ont refusé tout dialogue et n’ont formulé aucune revendication précise".

Les ravisseurs de M. Germaneau avaient diffusé le 14 mai une photo où il paraissait très fatigué et lançait un appel à l’aide au président Sarkozy.

Aqmi avait aussi publié un message à l’attention de Paris où le groupe menaçait de tuer le Français lundi si Paris ne répondait pas à ses demandes.

"Depuis cette date nous n’avons ni négociation, ni preuve de vie, ni revendication, avec même le refus d’une médiation médicale", avait assuré samedi une source française au ministère de la Défense.

M. Germaneau était détenu par la cellule d’Aqmi dirigée par Abdelhamid Abou Zeid, décrit comme "violent et brutal", qui avait déjà exécuté, l’an dernier, un otage britannique, Edwin Dyer, après six mois de détention.

Londres avait refusé de céder aux exigences du groupe qui réclamait des Britanniques qu’ils oeuvrent à la libération de plusieurs de ses membres prisonniers dans des pays du Sahel.

Ces mêmes exigences ont été formulées par Aqmi – qui détient également deux otages espagnols – pour qu’elle épargne Michel Germaneau.

Mais selon Paris, aucune information n’a été fournie sur l’identité ou le lieu de détention des prisonniers que leurs ravisseurs voulaient voir libérer.

AFP

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