Deux poids deux mesures

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Depuis la signature des accords entre Kafougouna Koné et l’alliance du 23 mai pour le changement, ont remarqué des millions de Maliens, seuls les messages caressant le pouvoir dans le sens du poil passent à la télé. Les autres ? Heu…qui est fou ? L’égal accès aux médias d’Etat ? Plus que jamais supplice de Tantale. Sans qu’ils en fassent forcément bon usage, les princes du jour abusent de notre télé nationale.
Cette atteinte gravissime à !a pluralité des opinions dans un pays où la démocratie s’est instaurée au prix du sang est bien dommage et quiconque oublie cette évidence prend un risque trop énorme à notre humble avis. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que d’autres Maliens pensent autrement et ont envie de s’exprimer sur la signature de ces accords.
  Sory Haïdara
 
 
ENTRE NOUS
Embarrassants accords 
Selon une opinion largement répandue le pouvoir, par la troublante signature d’accords non moins troublants a, apparemment, réglé son seul ‘’business’’. En clair, il s’est évité la mauvaise publicité d’une rébellion à moins de 9 mois de la fin d’un mandat jugé mitigé, voire chaotique. Une tranquille et paisible réélection se serait avérée difficile voire impossible à réaliser.
Les deux généraux qui assument la responsabilité du statu quo expliquent leurs actes désespérés par le souci de sauver le pays d’une guerre inutile. Mais, entre nous, que vaut une paix bâtie sur la frustration et l’humiliation d’une déculottée, sentiment actuellement éprouvée au sein d’une population qui ne demande qu’à être convaincue? Pourquoi a-t-on signé après avoir fait croire que rien n’était négociable avec des gens qui ont opté de s’exprimer par les armes ? A-t-on cédé à une pression quelconque ? Quelles sont les forces véritables des nouveaux insurgés?
Manifestement, en l’espace de 40 jours, Iyad Ag Ghaly aura, par un exploit retentissant, réussi non seulement à brûler la politesse à Koulouba où les portes lui étaient pourtant ouvertes, mais aussi à calmer le jeu comme il l’entend et à imposer ses conditions. Ce grand stratège de la guérilla s’est même offert le luxe de refuser de siéger aux côtés du représentant spécial du gouvernement. C’est un superbe inconnu qui a signé pour l’alliance en même temps qu’un général emblématique, l’homme du 26 mars, Kafougouna Koné. Nombreux étaient les téléspectateurs à avoir fouillé dans leurs souvenirs des dernières rébellions, pour trouver à tout hasard quelque image ou traces de Ahmada Ag Bibi, dont seuls la grande taille et le volume du turban impressionnaient véritablement. Un autre point de gagné d’autant plus qu’il reflète, qu’on le veuille ou pas, l’esprit conquérant d’un apatride.
Pour parapher ces accords d’opérette, Iyad s’est tout juste contenté d’envoyer quelqu’un d’insignifiant pour ne pas compromettre les cadres de l’Alliance, en envoyant aux côtés du Général Kafougouna Koné, pour ce qui est maquillé pour être historique, son chauffeur attitré.
Voilà l’humiliation, voilà la farce, mais une farce de bien mauvais goût, ressentie d’ailleurs par plus d’un comme un coup de poignard dans le dos. Un mauvais et inopportun accord signé sur la base de calculs électoralistes? Le Mali, à vrai dire, méritait mieux.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’au moment où le général Kafougouna face à Manga Dembélé, le directeur de la TV nationale, s’essayait à l’avocat plaidant la mauvaise cause, Iyad et les siens jubilaient, quelque part dans le grand désert, autour d’un grand méchoui arrosé de thé. Quelle sera la réaction, Place de la République, où l’Assemblée nationale du Mali n’a, semble-t-il, pas été consultée? Va-t-elle accepter? En attendant, c’est Kafougouna qui reçoit la presse ce jeudi.
SORY HAIDARA

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