LES ACCORDS D’ALGER : Les révélations contradictoires accentuent la confusion

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Plus d’un mois après sa signature, l’Accord d’Alger provoque toujours des réactions contradictoires, au sein de l’opinion nationale, entraînant  du coup la confusion dans les esprits. Toutes choses qui amènent à se demander si les princes du jour ont fait le bon choix en signant le fameux document dans le but d’éviter ce qu’ils appellent la “ guerre ”.

Certes, les amis de Sa Majesté Zounzani 1er ont pris fait et cause pour lui en soutenant à bras le corps l’Accord d’Alger. Ils ont été relayés par l’ARD, qui regroupe l’Adema et se alliés politiques, l’ACC, et la CAFO. Toutes ces structures partagent les vues du locataire du Palais de Koulouba et son mandant dans les négociations avec les rebelles touareg, le Général Kafougouna Koné de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Leur adhésion à l’accord du 04 juillet 2006 a été largement diffusée par les médias.

Au delà de ceux qui soutiennent la démarche du pouvoir, il y a des structures comme l’UNTM qui ont préféré se donner du temps pour réagir  ou qui ont pris acte de l’initiative et d’autres qui ont nettement pris position contre les accords d’Alger. Dans ce dernier lot, on retrouve le RPM d’IBK, l’ADJ (l’Association pour la Démocratie et la Justice) initiatrice du Manifeste pour la Démocratie et l’Association des Collectifs du Nord du Dr Almouzar Maïga.

Entre les pour ou contre, le Malien moyen est confus. Tous ont développé leur thèse sous l’angle qu’ils ont choisi. Les pro-accords affirment éviter la guerre pour faire face au développement, tandis que anti-accords parlent de violation de la loi fondamentale pour faire la part belle aux insurgés retranchés dans les collines de Tégharghart. Ces derniers qui pensent avoir fait de larges concessions aux autorités de Bamako dans le cadre des négociations sont pressés de passer à l’application de l’Accord. Une application qui exige dans un premier temps, la mise en place de la commission de suivi, le retrait de l’armée des zones résidentielles et la constitution des unités spéciales chargées d’assurer la sécurité de la région de Kidal. Le gofernement qui est déterminé à prendre des mesures pour la mise en place de ces dispositifs veut se donner du temps et des moyens. Entre temps, les intellectuels favorables ou non à l’Accord d’Alger engagent des débats par médias interposés pour tenter d’informer largement l’opinion nationale sur leur position respective.

Ce qui est regrettable ici, c’est que les Maliens dans leur majorité n’ont pas une connaissance précise du document issu des négociations menées entre les autorités et les insurgés Touareg sous la médiation algérienne. Jusque là, ils n’ont fait qu’écouter les tendances favorables ou non à l’accord, mais pas assez pour une explication neutre et précise. Seule l’UNTM de Siaka Diakité a su bien réagir en décidant de consulter d’abord sa base avant toute adhésion ou non à l’Accord d’Alger. Si toutes les structures avaient fait de la sorte, les Maliens allaient être nombreux à se faire une religion sur ledit Accord. Les débats parlementaires qui pouvaient mieux faire avancer les choses ont, malheureusement, été tenus en secret comme si l’appareil d’Etat avait quelque chose à cacher à l’opinion nationale.

En somme, l’Accord d’Alger n’a pas été bien digéré par les Maliens, qui à défaut de comprendre les tenants et aboutissants, préfèrent se résigner tout simplement en gardant à l’esprit que la guerre n’est pas une bonne chose pour régler des conflits internes. Tout comme la partition de la souverainté nationale est non négociable. C’est donc la communication objective et sincère qui a surtout fait défaut.

ILK                      

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