Mouvement National de l’Azawad : Le pouvoir libère les deux leaders arrêtés

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Dans notre parution N°127 du jeudi 4 novembre, dans un article intitulé: «Le Mouvement national de l’Azawad est né à Tombouctou, nouvelle rébellion ou chantage?» nous annoncions l’arrestation de deux personnes, Mossa Ag Achartmane et Aboubacrine Mohamed Ag Fadhil, les deux principaux organisateurs de la rencontre.

 

Eh bien! Les deux jeunes gens, qui ont même été soutenus à Bamako, à travers un sit-in devant la Cour Suprême, ont recouvré leur liberté à la veille de la fête de Tabaski. Ils avaient été déportés dans la capitale deux jours seulement après leur interpellation, survenue le 1er novembre dans la ville sainte de Tombouctou. Depuis, ils étaient royalement gardés à la Sécurité d’Etat, dans un cachot climatisé. Cependant, ils ont été interrogés plusieurs fois. Au cours de ces séances, les enquêteurs se sont, semble-t-il, rendu compte que ce n’était pas un «mouvement sérieux». Et que personne n’était derrière cette initiative. Ni l’Algérie, ni, encore moins, la Lybie.

 

Le pouvoir a donc jugé utile de gérer la question de façon politique, puisque les deux jeunes sont d’une communauté représentative et influente dans le cercle de Goundam. Il semblerait en effet qu’ils soient des «Kal Antassars». Aussi ont-ils été élargis discrètement, afin de leur permettre de célébrer dans l’allégresse la fête du mouton.

 

Par contre, il nous est revenu que certains des jeunes arrêtés au cours du sit-in devant la Cour Suprême ont été jugés hâtivement et condamnés à 1 an d’emprisonnement avec sursis.  Peut-on parler de deux poids, deux mesures? Ou peut-on estimer qu’il y a eu discrimination, puisque certains sont traduits devant les tribunaux pendant que d’autres y échappent ? Peut-on appeler cela une gestion politique? En tout cas, il y a quelque chose de pourri dans ce dossier.

 

Rappelons que le Mouvement National de l’Azawad, créé à Tombouctou, a vu le jour du fait du laxisme de nos autorités nationales et régionales. La cérémonie d’ouverture a même été dirigée par le Président du Conseil de cercle, et non par celui de l’Assemblée Régionale de Tombouctou, Mohamed Cissé, comme annoncé par erreur dans l’une de nos parutions. Ce n’est que bien après l’ouverture officielle que Bamako a donné des instructions au Gouverneur de la 6ème région pour disperser les congressistes et  arrêter leurs leaders. D’où l’incarcération de Mossa Ag Achartmane et d’Aboubacrine Mohamed Ag Fadhil. Conséquence: les jeunes se sont retrouvés dans un quartier périphérique de la ville pour y poursuivre leurs travaux, sanctionnés par une déclaration dite «Fondatrice du Mouvement National de l’Azawad  (MNA)». Et la chaîne télévisée du Qatar, Al Jazira s’est faite l’écho de la naissance de ce mouvement dans son édition de 23 heures du lundi 1er novembre 2010. 

 

Le pronunciamiento rédigé et distribué sous les manteaux et dans les ambassades  rappelle les périodes tristes des années 1990. A vrai dire, ce texte est, nous ne cesserons de le dire, d’inspiration fractionnelle et sécessionniste.

Chahana Takiou

 

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