Rébellion au Niger : Les ex-rebelles du Mali prennent position, l’Etat se défile

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Les ex-rebelles maliens, par la voix de leur porte-parole, Ahmed Ag Bibi, ont pris une position courageuse en appelant rebelles et Etat nigériens au dialogue. Cette prise de position a le mérite de couper court aux supposées accointances entre rebelles maliens et nigériens. Ces derniers soutiendraient Bahaga, l’irréductible. Les ex-rebelles maliens prennent donc clairement une position tranchée. Mais, l’Etat malien se défile, au mépris de l’adage qui dit : «Quand la case de ton voisin brûle, alors prends les devants…»rn

La partie nord du Niger, notamment la région d’Agadez est depuis le mois de février dernier ébranlée par une rébellion touareg menée par le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Le groupe rebelle Nigérien qui réclame à cor et à cri un meilleur partage des richesses du pays est en porte à faux avec le régime de Niamey. C’est un dialogue de sourd auquel nous assistons depuis. L’état se cabre dans son refus de dialogue avec un mouvement qu’il considère  hors la loi. Le MNJ, frustré de son coté de n’avoir pas eu des autorités une oreille amicale et attentive, multiplie les actions de guérilla. Pour combien de temps ? On ne le saura pas.

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C’est dans ce contexte que les ex rebelles de la région de Kidal décident de donner de la voix en appelant à un compromis entre les parties en conflit. Le porte-parole de l’Alliance du nord pour le changement, M. Ag Bibi, au cours du week-end dernier a, depuis Kidal, demandé aux deux parties de privilégier le dialogue, seul gage, selon lui, pour aboutir à la paix. Parlant de dialogue, le signataire de l’Accord d’Alger, M. Ag Bibi sait bien de quoi il parle. Au terme de l’accord arraché à Alger, les ex-rebelles touaregs maliens ont quitté les grottes Tagharghar pour revenir jouir des délices d’une paix retrouvée.

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Abdoulaye DIARRA

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Ag Bibi crédibilise son mouvement et isole Ba Hanga

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L’intervention du nouveau député d’AbeÏbara, son désormais honorable Ag Bibi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, en appelant au dialogue entre l’Etat Nigérien et le MJN, crédibilise une fois de plus l’Alliance du nord et confirme la volonté affichée de ses leaders pour la paix. Cette option d’Ag Bibi pour la paix au Mali et dans la zone est un cinglant désaveu vis- à – vis de Bahanga qui lui, a résolument fait l’option des armes. Il a même été dit que la dernière attaque de Bahanga à la frontière avec l’Algérie,à Tinzawa­ten, a été possible grâce à ses accointances avec MNJ nigérien. L’homme qui a été déclaré indésirable par ses camardes du Mali après le raid mené contre Tinzawaten, est donc soupçonné d’obédience avec les rebelles Nigériens. On lui reproche même d’avoir mené l’attaque de Tinzawaten avec certains jeunes égares de la région, mais des hommes  en armes venu de l’Etat voisin du Niger.

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Aux dernières nouvelles, l’homme, traqué de partout serait d’ailleurs en territoire Nigérien. Tout porte à croire qu’une paix dans les régions nord du Mali est synonyme d’une paix retrouvée pour le Niger. Les mouvements armés ont été menés dans cette partie du Sahara avec un répondant de l’autre coté. Comme s’il existait un même mouvement unifié, mais diversifié selon les besoins de l’heure. En voilà le genre de problème qui mérite, pourquoi pas, une action  conjuguée des deux Etats. Tous mérite revient aux insurgés du 23, comme on les appelle ici au Mali. Quand à l’Etat malien, il reste motus et bouche cousue. Qu’a-t-il fait de cet adage qui dit que quand la case du voisin brûle, il ne faut jamais en rire.

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