Lettre ouverte au Comité Exécutif de l’Adéma-PASJ par Adame BA KONARE

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Camarades membres du Comité exécutif de l’Adéma-PASJ,

 

J’ai pris connaissance de votre déclaration en date du 12 juillet 2020 signée de votre président, le Pr. Tiémoko Sangaré sur les réseaux. Vous expliquez que, consécutivement à la manifestation organisée par le mouvement M5-RFP le 10 juillet 2020, d’importants dégâts matériels et pertes en vies humaines en ont découlé, qui sont, selon vos mots, le résultat de débordements liés aux marches dirigées par certains leaders dudit Mouvement le même jour. J’avoue avoir été choquée par cette déclaration en ma qualité de membre-fondatrice, de présidente d’honneur et de militante tout court de l’Adéma-PASJ. Souffrez que je m’en désolidarise car je ne la partage pas.

Certes, je peux comprendre que vous ayez voulu apporter votre solidarité au ministre sortant de la Communication, porte-parole du gouvernement, un des vôtres, pour les saccages perpétrés à l’ORTM que nous déplorons tous mais on ne peut pas mettre dans le même panier, comme on le fait avec un panier à salade, des biens matériels et des vies humaines.

Aucun bien, si précieux fût-il, ne vaut une vie humaine.

Camarades membres du CE de l’Adéma-PASJ, souvenons-nous en, notre démocratie a été obtenue de haute lutte ; elle est la naufragée d’une mare de sang, le sang de nos martyrs. C’est parce que certains ont donné de leurs vies que nous sommes tous là, nous tous qui avons détenu et détenons une parcelle de pouvoir.

C’est parce que certains ont donné de leurs vies que nous pouvons déployer nos ailes, trépigner de fierté nationale, pavoiser sur la scène internationale, drapés du boubou de la démocratie et de la république, hôtes fréquentables, hôtes des forums internationaux assaisonnés des délices des banquets mondains, hôte aux côtés des « Grands du monde », qui n’ont de cesse de souffler leurs objurgations sur les Droits de l’Homme, les Droits des peuples dans leurs trompettes aux accents particulièrement menaçants pour les « Petits du monde. »

C’est parce que certains ont donné de leurs vies que nous pouvons nous arc-bouter sur notre Constitution. Une constitution qu’une de nos sommités juridiques, acteur du mouvement démocratique des années 1990, le regretté Me Demba Diallo, avait qualifiée dans une de ses envolées lyrico-guerrières dont il avait le génie, de meilleure constitution du monde. C’était en 1992, au mois de février, lorsque le général Moussa Traoré- GMT pour faire court- dégagé, il avait fallu élaborer la constitution de la IIIe République.

Une constitution qui met à l’honneur et à l’affiche dans son Préambule « le Peuple Souverain du Mali, fort de ses traditions de lutte héroïque, engagé à rester fidèle aux idéaux des victimes de la répression et des martyrs tombés sur le champ d’honneur pour l’avènement d’un État de droit et de démocratie pluraliste. » Une constitution qui reconnaît en son Article 5 à ce peuple « la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation. »

Après mars 1991, ce fut une efflorescence collective, populaire, drue et compacte, et surtout touffue d’aquarelles d’espoir et d’espérances, de grandeur épique, de grâce lumineuse, que seule la liberté, synonyme de dignité pouvait permettre l’éclosion.

La liberté de manifestation en l’occurrence, que le peuple a extirpée de ses entrailles, il l’a accrochée comme un trophée à son tableau de chasse. Quel conte merveilleux ce fut alors !

Oui, souvenons-nous en, il y a de cela trente ans : c’est parce que le peuple débout s’est battu dans la rue qu’il a pu renverser le régime dictatorial de 23 ans de GMT, qui il est vrai, a gagné en galons républicains, est passé de démon à ange, impatronisé négociateur national, sur la mémoire de nos martyrs de mars 1991. Révulsant !

Ce peuple revient encore, il investit derechef la rue, les mains nues et par une de ses voltes malicieuses, j’allais dire cyniques, l’histoire le fait affronter et essuyer des tirs à balles réelles, et il meurt comme en mars 1991. Mais on n’est pas en mars 1991, on est en 2020, sous un régime supposé démocratique, supposé accepter les libertés, toutes les libertés dont il était privé il y a trente ans. Déjà, on fait le décompte des morts : 23, par balles et des dizaines de blessés.

Le Mali, notre Maliba inexistant dans son septentrion et dans son centre est tout autant déchiré dans son corps social aujourd’hui, nous le savons tous. Le rêve a été brisé.

Camarades du CE de l’Adéma, rappelons-nous ces fondamentaux, regardons dans le rétroviseur de l’histoire et pleurons ces victimes et autres martyrs qui viennent de tomber sur la route de cette démocratie obtenue à l’arraché, à la défense de laquelle nous sommes tous interpellés, tous appelés à apporter notre écot.

Voyez-vous, chers camarades du CE de l’Adéma, une pensée obsédante, presque hallucinatoire,  me taraude, jette en moi un trouble profond, envahissant voire invasif, et surtout une peur abyssale, qui me fait appréhender ces redoutables charnières tricennales dont l’histoire récente du Mali est ponctuée : 1960, 1990, 2020. C’est à l’arraché que l’indépendance du Mali a été acquise ; c’est à l’arraché que les troubles de mars 1990 ont abouti à la révolution de 1991. L’historienne n’est pas Cassandre, mais il nous faut briser ce qu’il y a de douloureux dans ce cycle tricennal par des décisions courageuses, une gouvernance vertueuse et empathique, rassurante et non terrifiante, qui feront un gros plan sur l’écran du téléprompteur, comme dans un miroir grossissant, sur la mémoire de nos martyrs de mars 1991 que viennent malheureusement de grossir la mémoire des martyrs de juillet 2020. En un mot, trouvons les voies et les moyens pour juguler la crise que nous traversons pour ne pas davantage assombrir ces mémoires macabres, affligeante mémoire historique de notre peuple tout entier. Débout sur les remparts, le cœur gonflé, trouvons, dans l’exemplarité et la ferveur, des remèdes roboratifs au mal-être malien.

Camarades du CE de l’Adéma, le débordement populaire lors des manifestations n’est pas que malien, il est universel ; on a vu les Gilets jaunes en action des mois durant en France, intrépides dans des postures physiques cabrées, prêts à en découdre avec les forces de l’ordre. Ils me firent penser à nos « ancêtres les Gaulois », ces « barbares civilisés », tels qu’on nous les a décrits sur les bancs de l’école coloniale. On a même appris que des casseurs professionnels et des nervis étaient venus en renfort.

Le pouvoir a-t-il pour autant tiré à balles réelles sur les manifestants ? A-t-il tué ? A-t-il répondu par des représailles, les nombreuses casses à travers le pays ? Non, à ce que je sache. La logique du coup pour coup entre le peuple et le pouvoir est inadmissible, surtout, lorsqu’elle se solde par des pertes en vies humaines. Qu’on ne vienne pas me dire que le Mali est un pays de grande culture, un pays de grande civilisation et que de telles scènes ne devraient pas se dérouler sur son sol. Et qu’on ne vienne pas nous aligner à la file indienne tous ces noms de nos « Grands ancêtres », des ancêtres valeureux, qui ne nous auraient légué qu’héritage précieux, héritage vertueux, de Soundiata Kéita à El Hadj Oumar Tall, de Bamemba Traoré à Firhoun Ag Alinsar, en passant par Sonni Ali Ber, Askia Mohamed, Biton Coulibaly et autre Da Monzon Diarra. Laissons ces « Grands ancêtres » gérer leurs petites affaires outre-tombe. Ils y ont mieux à faire. Laissons plutôt les historiens, qui les connaissent mieux, s’occuper d’eux.

Oui, chers Camarades du CE de l’Adéma-PASJ, il existe bien un peuple générique, un peuple Universel, mû par les mêmes ressorts et les mêmes réflexes insurrectionnels. Pure illusion que de se croire à l’abri de ses déchaînements au nom d’une prétendue grandeur historique, du puissant capital de bénignité et de longanimité par lequel on s’époumone à caractériser le peuple du Mali. Quand les débordements se transforment en flots dévastateurs roucoulant d’écume de rage et exultant de satisfaction sombrement assouvie, bien sûr que cela fait mal. Bien sûr que cela porte préjudice. Mais telle est l’obscure loi de l’humanité. Toutefois, la vraie problématique est de rechercher les causes profondes et non les causes immédiates de ces déchaînements et débordements populaires. Ensemble, attelons-nous y tous, débout sur les remparts, le cœur gorgé du sang de l’Humanisme, un Humanisme profond, qui reformulera et reconfigurera les paradigmes qui ont jusque-là tracé nos sillons.

Je terminerai en disant que ce n’est pas à vous, chers camarades du CE de l’Adéma, d’exhorter le M5-RFP à accepter la main tendue du président de la République, Ibrahima Boubacar Kéita, quelques soient vos intentions. Vous n’avez aucune légitimité pour cela. Vous pouvez vous réclamer de la majorité présidentielle, mais vous n’êtes pas le parti présidentiel.

Dormez en paix, victimes de juillet 2020 et prompt rétablissement aux blessés.

Bamako, le 17 juillet 2020.

Pr. Adame Ba Konaré,

Membre-fondatrice et Présidente d’honneur de l’Adéma-PASJ.

Par Les ECHOS lundi 20 juillet 2020

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8 COMMENTAIRES

  1. Adam Bah, si tu peux utiliser le français facile pour que les fous de l’argent et des privilèges comme Tiemoko sangare puissent comprendre ce que tu dis. IBK doit être destituer s’il ne démissionne pas de lui même.Walaye moi à sa place si je ne me reproche rien dans les tueries et détournements je vais démissionner. IBK une question.Est ce que tu peux dormir avec la mort des enfants du Mali sur la conscience

  2. V2
    Il y a la violence innée et la violence créée par le lavage des cerveaux.
    Peut on considérer les Allemands comme un peuple violent au motif qu’ils ont provoqué la deuxième guerre mondiale?
    Le nazisme est le concept par lequel un lavage de cerveau a conduit les Allemands à commettre des atrocités.
    Il en est de même de certains peulh manipulés par kouffa.
    Autant le fond culturellement allemand prône l’apaisement, autant la culture peulh initie et cultive l’apaisement.
    Est ce fortuit, s’il y a un peulh dans chaque famille?
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  3. MA
    CHOGUEL MAIGA aussi parlait comme toi.
    Aujourd’hui, il est entrain de vivre la réalité.
    Les populations ne sortent que si elles sont fatiguées de la mauvaise gestion du régime.
    ALPHA OUMAR KONARE n’a participé qu’à éveiller les consciences à travers son journal LES ÉCHOS.
    Quand les maliens sont sortis régulièrement pour réclamer, non pas le départ de MOUSSA TRAORÉ,mais l’instauration de la démocratie, le régime a cru qu’il pouvait contenir les manifestations populaires par la violence.
    C’EST APRÈS LES MASSACRES CONSTATÉS QUE SA DÉMISSION A ÉTÉ RÉCLAMÉE.
    Pendant trente ans MOUSSA TRAORÉ et ses thuriféraires, dont le chef de fil est CHOQUEL MAIGA QUI EST ACTUELLEMENT UN DES LEADERS DE LA CONTESTATION CONTRE IBK,ont raconté des fables tellement citées qu’on pense que c’est la vérité.
    Peut il dire aujourd’hui que les manifestants ont été tués par eux-mêmes comme il l’a dit régulièrement du mouvement démocratique?
    Des fables ont racontées pour soulager l’aigreur des tenants du régime de MOUSSA TRAORÉ.
    Quand IBK aussi va être chassé comme son ami MOUSSA TRAORÉ, ses thuriféraires aussi vont commencer à citer leurs fables.
    LE PEUPLE NE SORT MASSIVEMENT AVEC DÉTERMINATION QUE S’IL EN A MARRE DU POUVOIR.
    C’est ce qui arrive actuellement.
    Les dirigeants actuels de l’ADEMA PASJ sont entrain de trahir les IDÉAUX qui ont animé les membres fondateurs de ce parti en continuant à soutenir IBK malgré les tueries constatées.
    ALPHA OUMAR KONARE n’était pas un ASSOIFFÉ DE POUVOIR, sinon il aurait écouté IBK qui lui a suggéré de modifier la constitution pour faire un troisième mandat.
    Il a été un démocrate durant ses deux quinquennats bien remplis.
    Personne ne peut le contester,si on sait faire la différence entre la gestion du parti au pouvoir conduite par IBK et la gestion de la présidence de la république qui a permis au Mali de retrouver une CRÉDIBILITÉ malmenée par vingt-trois ans de dictature.
    Depuis 2012,cette CRÉDIBILITÉ n’existe plus.
    On a attribué à IBK la CRÉDIBILITÉ retrouvée pendant la DÉCENNIE AOK.
    Lui-même a dit qu’il a sauvé le régime.
    C’est cette image fausse cultivée par IBK et ses proches qui a trompé les maliens.
    Cette image, qui est, en réalité, celle d’AOK, a poussé certains maliens à considérer IBK comme celui qui va redonner aux maliens l’honneur perdu.
    DERRIÈRE CHAQUE GRAND HOMME, IL Y A UNE GRANDE DAME.
    ALPHA OUMAR KONARE avait dit pendant les campagnes présidentielles de 1992 que sa force est sa femme.
    On l’a constaté.
    Peut on en dire autant de celle qui accompagne IBK quand on constate ses enfants et leurs CAMARADES profités impunément des deniers publics?
    AMINATA MAIGA est le talon d’Achille d’IBK comme l’a été MARIAM pour MOUSSA TRAORÉ.
    Les deux sont des femmes d’affaires tandis que ADAM BAH KONARE est un intellectuel confirmé internationalement.
    Toute la différence est là, sans oublier qu’elle a reçu une éducation peulh.
    Avant de voter, il faut voir si les femmes des candidats sont peulh,si l’homme n’est pas peulh.
    C’est désormais une indication d’avoir un bon président.
    Même dans nos familles, le constat est fait qu’une femme peulh mariée amène l’apaisement.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

    • Une femme peule peut amener l’apaisement dans un foyer ?
      Ayi wa, qu’on se marie tous à des femmes peules, ainsi on ramènerait la paix au Mali.
      Sauf que aujourd’hui, l’ethnie la plus violente, hypocrite et criminelle, qui secoue le Mali, cette ethnie elle est peule.
      Amadou kouffa a lui seul fait aujourd’hui la honte et haine de l’ethnie peule.

  4. DANS LES SOCIETES ISLAMISEES, L ANALYSE N EST PAS UNE PRATIQUE JOURNALIERE NI MEME PERIODIQUE, LA PRECARITE DE LA PRIERE INOMBRABLE ET FRAGILISANTE POUR LA RAISON, REND TOUTES LES PROCEDURES EPHEMERES TOUT COMME LA VIE AU BORD DU GOUFFRE DE LA MORT OMNIPRESENTE, …TOUT S ACCUMULE, PAS DE FLASH CAR PAS D ECHAPATOIRS A LA FATALITE RELIGIEUSEMENT ENTRETENUE EN ISLAM, TOUT S EMPILE VERTICALEMENT, QUAND CA EXPLOSE, DEGRINGOLE, …ALORS ON COMPTE LES MORTS COMME PARTOUT AILLEURS DANS LE MONDE MUSULMAN!😎

  5. les martyres du 26 mars c’est ton mari aidé par Mitterrand qui les ont tués alors fait toi toute petite parce que tu a le sang des maliens dans les mains tu sais pourquoi ton mari ne parle pas

    • DANIELE, PHILIPE, FRANCOIS TOUS MITERRAND AVEC FRANCE-LIBERTEE! QUI NE SE SOUVIENT PLUS DE CELA, LA MEME CHOSE SE REPETE, LES POLITICIENS-QUI-NE-SERONT-JAMAIS-LEGALEMENT-ELUS-AU-MALI PARTENT A L ASSAUT DU POUVOIR EN SACRIFIANT LES JEUNES MALIENS…

      QUI POUVAIT IMAGINER ALPHA OMAR KONARE PRESIDENT DU MALI? PAR QUELLE ELECTIONS PRESIDENTIELLES?

      ADAM BA KONARE!

      D AUTRES COMME CHOGUEL MAIGA, DICKO ET MBOUILLE, OMAR MARIKO, VEULENT PRENDRE LE POUVOIR EN SACRIFIANT LES MALIENS!

      LA TECHNOLOGIE DE MARTYRS DEVIENT ANCREES DANS LES SCHEMATS DE COUP D ETATS CIVILS AU MALI.

  6. FAAROHW.😎

    L ISLAM=CULTUROCIDE=GENOCIDE PAR METISSAGE, LARABE FAIT DES ENFANTS AVEC LES FEMMES NOIRES ET PROTEGE LES FEMMES ARABES DES HOMMES NOIRS LES CASTRENT (BRISER LES TESTICULES)MEME!
    🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣
    DES AFRICAINS DANS L’HISTOIRE-MONDE
    Les Africains-Iraniens: une identité taboue
    Publié le : 17/07/2020 – 06:58
    Modifié le : 17/07/2020 – 18:54

    rfi.fr/fr/afrique/20200717-les-africains-iraniens-une-identit%C3%A9-taboue

    Texte par :
    Olivier Favier
    5 min
    Ils constituent entre 10% et 15% de la population du sud de l’Iran et leur histoire remonte à la pratique tardive de l’esclavage sur les côtes du golfe d’Oman, du XVIIIe au XXe siècle. La singularité méconnue des Africains-Iraniens a fasciné une chercheuse et un jeune photographe, qui lui ont consacré des années de travail.

    😎Si l’histoire du commerce triangulaire est bien documentée, celle des systèmes d’esclavage en Europe et en Asie est beaucoup plus lacunaire. La traite en Iran se clôt définitivement sous le règne de Reza Shah Pahlavi. Le 7 février 1929 est votée une loi qui abolit définitivement l’esclavage : toute personne entrant en Iran en tant qu’esclave est considérée comme libre et toute personne procédant à l’achat, vente, exploitation d’un être humain est passible de un à trois ans d’emprisonnement.😎

    Cette abolition tardive rend d’autant plus surprenant l’oubli dont font l’objet les descendants des Africains-Iraniens arrivés ici par la force. Pour beaucoup en Iran, ce sont des « Noirs du Sud », dont la couleur de peau est attribuée aux grandes chaleurs qui caractérisent la région.

    Une culture musicale venue d’Afrique de l’Est

    C’est au hasard d’un match de football dans la province d’Hormozgan que le photographe irano-allemand Mahdi Ehsaei observe un Iranien noir dirigeant des chants pour l’équipe locale. Leurs sonorités lui semblent bien plus africaines qu’iraniennes. Cette découverte surprenante l’amène à explorer cette « communauté inconnue » dans une série de portraits photographiques.

    😎La chercheuse Behnaz Mirzai est devenue au Canada la spécialiste mondiale de cette même communauté, dont elle ignorait l’existence dans son pays d’origine. Elle note que « dans ses entretiens avec des Africains-Iraniens […], ceux-ci s’identifient eux-mêmes comme Iraniens, et dans certains cas rejettent tout lien avec l’Afrique ». De même, leur identification à l’islam est très forte, d’autant plus qu’historiquement ils ont été stigmatisés comme infidèles.😎

    L ISLAM DE RACISME ET DE CULTUROCIDE GENOCIDAIRE SE SUBSTITUE A LA RACE ET L ORIGINE, ASSIMILE ET DETRUI L HOMME.

    Certaines pratiques encore répandues dans la communauté africaine-iranienne, comme l’excision, sont vues comme un possible héritage de la Corne de l’Afrique. Il s’est surtout créé un univers musical distinct, avec des instruments spécifiques comme le tambora, d’origine soudanaise, ou le rituel du zâr, une cérémonie destinée à éloigner les mauvais esprits, pratiquée en Tanzanie ou en Éthiopie.

    😎Plus de 200 000 esclaves déportés en Iran au XIXe siècle

    L’esclavage en Iran a une longue histoire, et c’est plusieurs millions d’Africains qui sont déportés vers le Moyen-Orient et l’Inde entre le XVIe et le XIXe siècle par des esclavagistes arabes. Les Africains ne sont pas du reste les seuls à être réduits en esclavage, puisqu’un sort semblable est aussi réservé à des Géorgiens, des Circassiens et même à des Persans – en particulier du Baloutchistan et du Khorassan.

    À l’issue de la guerre russo-perse de 1826-1828, le commerce des esclaves est coupé au Nord. La traite des Africains augmente en conséquence, malgré une première abolition officielle en 1848. Des quelque 700 000 Africains de l’Est déportés au XIXe siècle, on estime qu’un tiers ont fini en Iran.😎

    Il faut ajouter à cela que des Africains arrivent aussi en Iran librement. Au Sistan-et-Baloutchistan, ces différentes généalogies se retrouvent dans un système de castes très rigide, où les Durzadeh, qui sont supposés ne pas avoir connu l’asservissement, se considèrent supérieurs aux Nukar et aux Ghulam – les esclaves-soldats.

    Certains noms de famille indiquent des origines géographiques, ainsi de Zanzibari ou Habashi, de l’arabe Al-Habash, l’Abyssinie. Historiquement, la traite a plongé jusque loin vers le sud, bien au-delà de la Corne de l’Afrique, jusqu’à l’île de Madagascar ou le Mozambique.

    😎😎« Black history matters »😎😎

    Certains esclaves ou descendants d’esclaves connaissent une ascension sociale vertigineuse, comme Ya’qub Sultan, devenu en 1717 gouverneur de Bandar Abbas, le principal port desservant le centre et le sud de l’Iran. Mais la réalité commune est évidemment terrible, ainsi des innombrables garçons castrés avant d’être vendus. La plupart ne survivaient pas à l’opération.

    Les mariages entre Blancs et Noirs, encore plus si la femme est Blanche, demeurent extrêmement rares, davantage par exemple que ceux associant les communautés chiites et sunnites. Longtemps après l’abolition de l’esclavage, les Africains-Iraniens ont été tenus à l’écart de l’école. Le racisme et les stéréotypes hérités de l’esclavage ont une vie d’autant plus dure, que leur origine est tue, comme si de part et d’autre du système esclavagiste, il renvoyait à une honte rendant tout discours impossible.

    C’est pour lutter contre une telle amnésie qu’à l’occasion du 60e anniversaire du XIIIe amendement abolissant l’esclavage, est lancée aux États-Unis en 1926 la Negro History Week, qui deviendra le Black History Month en 1976. L’idée est reprise en Grande-Bretagne, à Berlin, à Hambourg, en Irlande et au Canada, puis tout récemment à Bordeaux, à l’initiative de l’association Mémoires et partages.

    IMAGINEZ!!!!
    😎😎😎Pour la PREMIERE FOIS SUR LE CONTINENT AFRICAIN en février 2020,
    SEPT PAYS (🤣 SEULEMENT 🤣) ont célébré à leur tour le MOIS DE L HISTOIRE DES NOIRS / Black History Month à l’initiative de l’autrice afro-caraïbéenne Mélina Seymour et de l’ONG béninoise Africa Mondo.😎😎😎

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