Décédé samedi dernier à l’âge de 63 ans : Djofolo Traoré repose désormais au cimetière de Lafiabougou

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Décédé samedi 27 octobre des suites d’une longue maladie, l’ancien joueur et entraîneur Djofolo Traoré a été conduit, lundi dernier, à sa dernière demeure au cimetière de Lafiabougou par une foule des grands jours. En plus du ministre des Sports, Me Jean Claude Sidibé, on notait la présence de plusieurs dirigeants sportifs, anciens joueurs, joueurs en activité, supporteurs…

Djofolo Traoré n’est plus ! Malade depuis quelques mois, il a rendu l’âme, le samedi 27 octobre 2018, aux environs de 23 heures. C’est avec beaucoup de consternation que le monde sportif a appris son décès. Puisque la disparition de Djofolo Traoré communément appelé “Djo” est une grande perte pour le sport malien plus particulièrement le football.

Djofolo Traoré a été conduit, le lundi dernier, à sa dernière demeure par une foule de grands jours. En plus du ministre des Sports, Me Jean Claude Sidibé, on notait la présence de beaucoup de dirigeants sportifs toutes colorations confondues. Mais les dirigeants, supporters et joueurs du Stade Malien de Bamako étaient là, au premier plan, pour rendre un vibrant hommage à celui qui a tout donné aux Blancs de Bamako.

Après la prière mortuaire, Djofolo Traoré a été conduit au cimetière de Lafiabougou par une foule nombreuse où il repose désormais. Là, l’émotion était grande.  Certains compagnons de Djofolo n’ont pas pu tenir leurs larmes.

Notons que Djofolo Traoré fut un grand joueur du Stade Malien de Bamako. C’est d’ailleurs le seul club que Djo a connu durant sa carrière de footballeur. Il a été révélé au grand public en 1975, suite au départ de nombreux ténors des Blancs de Bamako en Europe. Il a joué plusieurs finales avec le Stade Malien de Bamako où il a remporté la Coupe du Mali en 1983 face au Djoliba AC, son vieux rival. Avec le brassard de capitaine, il remporte dame coupe. Ce n’est pas tout. Djofolo réalise un doublé (Coupe et championnat) une année après. Après sa carrière de joueur, Djofolo Traoré fut entraîneur, après avoir décroché un diplôme à l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs). C’est ainsi qu’il a remporté la Coupe du Mali avec les Blancs de Bamako en 1999 face au Nianan de Koulikoro. Après ce parcours exceptionnel, Djo bénéficie un stage de perfectionnement en Allemagne afin de renforcer ses capacités d’entraîneur de football. A son retour, il fut entraîneur de plusieurs clubs, notamment l’As Réal de Bamako, l’As Police, l’Asb, le Cs Duguwolofila et puis l’Usc Kita.                 

   El Hadj A.B. HAÏDARA

 

‘Hommage rendu par Me Boubacar Karamoko Coulibaly

“Adieu jeune homme Djofolo et dors du sommeil du juste.

Tu as plus qu’accompli ton devoir de génération “.

L’ancien joueur et l’actuel président du Comité directeur du Stade Malien de Bamako, Me Boubacar Karamoko Coulibaly, a tenu à rendre un hommage mérité à Djofolo Traoré.

“C’est avec une tristesse infinie que je vous annonce le décès de Djofolo Traoré, ancien joueur du Stade Malien de Bamako et aussi ancien entraîneur de football.  J’ai connu l’homme il y a 45 ans lorsque nous étions juniors au Stade Malien de Bamako avec, entre autres, Adou Kanté, Korosso devenu arbitre international de football.  Souleymane Magassouba était notre capitaine. Et feu Djiguiba notre coach aimait à nous regrouper régulièrement dans sa famille, la famille Sylla qu’il avait en partage avec feu Douty Sylla à Bamako-Coura.  De cette période date la complicité, l’esprit d’amitié fraternelle qui nous unissent au sein de cette promotion. C’était aussi le temps de la coupe Nasser, dont les matches étaient joués tantôt en lever de rideau tantôt en nocturne.  À cette époque, l’homme, il était notre ailier droit et adorait arboré le numéro 7 mythique d’hier de Gigla et de Jaïrzhino, de Georges Best et plus près de nous de Cantona, Beckam et Christiano Ronaldo.  L’homme avait un tel bagage technique que devenu senior, feu Mamadou Kéïta dit Capi le repositionna en milieu de terrain dans un rôle de relayeur comme on dit maintenant. L’homme s’y s’épanouit au point d’être régulièrement convoqué en équipe nationale sous la direction de différents entraîneurs. Djo comme nous l’appelions affectueusement avait un tel sens de l’engagement, était d’une telle combativité puisqu’ayant en horreur la défaite, qu’il forçait le respect de tout le monde. Oui, Djo, tu montrais toujours la voie à tes camarades. Contrarié, tu courbais le dos, alors là bonjour les dégâts chez l’adversaire.  Si bien que par moments, pour casser le rythme et l’enthousiasme de l’équipe adverse, il arrivait à Doudou Diakité de t’instruire ainsi “quant à toi Djo, i ki ta kè kô kourou dron”. L’homme au petit cœur que tu fus, était pourtant d’une hargne indescriptible sur la pelouse. La seule fois où nous avons été adversaires, c’était en 1980 dans le cadre de la Coupe scolaire et universitaire. Tu jouais pour l’INS aujourd’hui INJS avec Fagnery Diarra et autres tandis que je jouais pour l’ENA avec comme coéquipier Sadio Cissé (il est le petit frère de Sadia Cissé). C’était sur le terrain Chaba parmi les tessons de bouteilles et autres joyeusetés du genre.

Mais à la fin du match, nous sommes tombés dans les bras, l’un de l’autre, tous deux heureux de ce match nul qui fut difficile à obtenir pour l’ENA, je l’avoue. Djo, ta personnalité joyeuse, badine à la limite nous manquera. Mais j’ai été heureux de te connaitre et de t’avoir eu comme promotionnaire au sein de L’institution Stade Malien de Bamako. Jeune homme, ce fut un honneur. Le Peuple du Stade Malien de Bamako te rend un vibrant hommage pour avoir dignement honoré ton Club.

“Petit” comme tu aimais à m’appeler de ta voix nasillarde, te regrettera toujours.

Qu’Allah te fasse miséricorde et accueille ton âme dans jannatul firdaou.

Que la terre du Mali que tu as tant aimé et servi à travers le Stade Malien de Bamako et les “Aigles du Mali” te soit légère.  À ta famille éplorée et à ton frère Yaba dont la peine est sans doute immense, je présente mes condoléances les plus émues.  Soyez forts, car vous ne serez jamais seuls.  Mais à Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.

Adieu jeune homme et dors du sommeil du juste. Tu as plus qu’accompli ton devoir de génération.  Merci pour tout”.

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