Obsèques du Directeur de la cellule de communication de la Présidence : Adam Thiam accompagné avec tous les honneurs

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Décédé dans la nuit du jeudi 18 mars au CHU du Point G, le journaliste Adam Thiam, non moins Directeur de la Cellule de Communication de la Présidence de la République a été accompagné en sa dernière demeure, au cimetière d’Hamdallaye, dimanche dans la matinée. La cérémonie funéraire de ce grand journaliste, chevalier de l’ordre national du Mali, s’est tenue dans la cour du Centre Islamique d’Hamdallaye, sous l’égide du Secrétaire Général de la Présidence, Dr Kalilou Doumbia, représentant le président de la République et en présence d’éminentes personnalités, dont l’ancien président de la transition Pr Dioncounda Traoré,l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, des membres du gouvernement, anciens collaborateurs, amis, proches et parents de l’illustre défunt.

L’atmosphère était lourde et pleine d’émotion, le ciel dégagé, illuminé par des rayons solaires éclatants, les témoignages, versets de coran ont été les principaux ingrédients pour agrémenter cette cérémonie funéraire digne d’un grand homme à la dimension du regretté Adam Thiam.

Trois temps forts ont marqué ces obsèques, organisés avec rectitude, telles les lignes éditoriales du défunt. Il s’agit des allocutions, de la prière mortuaire et de l’accompagnement de la dépouille en sa dernière demeure.

Au chapitre des allocutions, trois témoignages ont permis de faire revivre dans les esprits la vraie personnalité d’Adam Thiam. Ils ont été livrés respectivement par le fils du défunt, Djafar Thiam, le porte-parole du directoire de la Maison de la Presse, Sékou Tangara et l’ancien collaborateur le plus proche de feu Adam Thiam, le ministre Tiébilé Dramé.

La série des interventions a été préludée par la lecture de versets de coran par l’entremise d’un neveu du défunt, Abdoulaye N’Diaye. La gorge nouée, les yeux pleins de larme, la voix suave et pénétrante, la sourate lue par Abdoulaye N’Diaye n’a laissé personne indifférente. « Papa tu fus pour nous et notre brave mère un père exemplaire et un mari modèle. Tu as toujours priorisé les problèmes d’autrui au détriment des tiens. Adieu Papa ! » a déclaré le fils de l’illustre défunt, Djafar Thiam.

C’est avec le titre de la chronique célèbre d’Adam Thiam « de quoi je me mêle » que Sekou Tangara d’Africable au nom de toute la presse malienne et internationale a introduit son témoignage. Cela, selon lui-même, pour n’avoir pas eu le privilège d’avoir autant côtoyé et pratiqué Adam Thiam comme ses collaborateurs du ‘’Républicain’’, de ‘’Tarik Hebdo’’ d’ ‘’Arawane Express’’ et d’autres organismes auxquels il a servi. « Nous avons nourrit le regret de ne pas aller à son école aussi tôt, de ne pas assez profité de ses échanges qui pouvaient tous se résumer en des cours pratiques en presse écrite, radio et télé » a déploré Sekou Tangara, car pour lui Adam Thiam était une école pour la génération de journalistes à laquelle il appartenait. Une école, dira-t-il, aux antipodes des méthodologies professorales et magistrales, basées sur des exemples simples et concrets. Dans la même veine, le porte-parole de toute la presse malienne, africaine et mondiale ne s’est pas empêché de revenir sur certaines anecdotes pleines d’enseignements vécues avec Adam Thiam. Paraphrasant Massa Makan Diabaté, Sekou Tangara dira que : « la mort ne surprend pas le sage, car lui, est toujours prêt à partir ». Au regard des nombreuses réactions suscitées, messages et témoignages venant de partout depuis l’annonce du décès de ce grand journaliste, Sekou Tangara estime que cela prouve avec éloquence que la mort n’a pas surpris Adam Thiam. « Que tu as consacré ton existence à la préparer, à l’anticiper. La grande famille de la presse malienne, mais au-delà, reconnaît unanimement tes valeurs de probité, de dignité et d’humilité que tu as su incarner pendant ces trente dernières années en tant que journaliste et récemment en tant que responsable de la cellule de communication de la Présidence de la République » a témoigné le journaliste Tangara au pupitre de cette cérémonie funèbre. Rapportant des témoignages d’autres journalistes de la presse internationale, Sekou Tangara, citant Ismael Haidara de Confidentiel Afrique , a dit ceci : «Adam faisait du journalisme traditionnel, dogmatiste. Il était le moine inoxydable du journalisme africain contemporain, il était d’un coefficient d’intelligence élevé… ».

L’éloge funèbre de cette cérémonie à l’honneur d’Adam Thiam a été lu par l’ex ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tièbilé Dramé, promoteur du quotidien ‘’Le Républicain’’. D’une voix étreinte d’émotion, le ministre Dramé s’adresse à la dépouille de son compagnon de longue date en ces termes : « Je suis encore  loin d’être prêt pour cet exercice que le destin m’impose: faire ton éloge funèbre. D’autant que j’avais toujours pensé que c’est toi qui ferais mon oraison funèbre, toi aux grandes capacités d’écriture, toi dont la sensibilité et l’intelligence sont désormais légendaires! ». Cette mort d’Adam pour Tièbilé a été brusque. Oui, dit-il, cette mort a pris de court! D’où l’émotion suscitée tant au Mali qu’hors de nos frontières. Revenant sur ses relations avec Adam Thiam depuis les bancs du lycée Badala, en passant par Londres, Tiébilé Dramé a dépeint les multiples facettes de l’homme : l’analyste politique dont les avis étaient sollicités au Mali et hors de nos frontières, homme de terrain et acteur majeur des ONG internationales, un amoureux des musiques du terroir et des belles lettres, militant politique, Homme de lettres, admirateur de l’immense éveilleur des consciences, Aimé Césaire… « Le Mali était sa passion. Adam aimait son pays et son peuple » renchérit-il, avant d’ajouter que ce grand homme  abhorrait l’injustice, l’incompétence et la médiocrité.

« Il a conseillé les présidents de la 3ème  République et ceux des deux transitions, sans jamais perdre sa liberté de jugement,  sans jamais perdre sa capacité de donner un avis dissident » c’était ça Adam Thiam, selon Tièbilé Dramé.

La cérémonie funèbre s’est poursuivie par la prière mortuaire, dirigée par l’imam Drissa Diarra de la mosquée du Centre Islamique d’Hamdallaye et l’accompagnement de l’illustre défunt en sa dernière demeure au cimetière d’Hamdallaye par un nombre imposant de parents, alliés, collaborateurs et confrères de la presse.

Après Thierno Hamed Thiam, la page d’Adam Thiam est ainsi tournée, jamais déchirée. « Tant qu’il nous restera un souffle de vie, nous n’abandonnerons pas le combat pour le Mali et pour l’Afrique, nous ferons le Mali, nous ferons l’Afrique ! » disait Tiébilé Dramé

Moustapha Diawara

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Et si Ba Ndaw n’avait pas ecoute son conseiller Dr Traore et avait vaccine Adam Thiam avec AstraZeneca, il serait vivant aujourd’hui et en train de faire son travail pour son Mali qu’il a tant aime. Adam n’a jamais vole du tresor public et n’etait pas corrompu, denree tres rare au Mali d’aujourd’hui!

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