Conférence sur les APE entre l’UE et les pays ACP : Constant Zézé dénonce l’impréparation des Etats africains

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    Les Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et les Etats Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) ne sont pas en soi une menace contre les économies de nos pays. C’est l’avis de Dr Constant Zézé, qui dénonce cependant l’impréparation de nos Etats face à leur entrée en vigueur. C’était au cours d’une conférence que le Centre d’études et de renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer (CERCAP) a organisé  jeudi dernier à l’hôtel Radisson.

    Le thème de cette conférence était "Quelle gouvernance pour les entreprises des Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine dans la perspective de l’entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et les Etats ACP?’’. Durant près d’une heure, le conférencier, Dr Constant Zézé, s’est entretenu avec des cadres des administrations économiques et financières, des établissements publics professionnels, de la société civile, des partenaires au développement et des médias de notre pays. Il leur a démontré comment s’adapter au nouveau contexte lié à l’entrée en vigueur des APE. Dr Zézé pense que les APE ne sont pas une menace pour nos économies. Selon lui, tout dépendra de la façon dont nous nous serons préparés. Il a déploré que, trop souvent, l’Afrique ne se prépare pas à relever les défis liés à l’avenir. Alors que la gouvernance impose d’amener les populations d’un point à un autre pour changer leur situation. «Nous n’avons plus besoin de discours vains. Nos dirigeants doivent se poser une seule question: qu’avons-nous fait pour changer les conditions de vie de nos populations? », a-t-il affirmé.

    L’Afrique étant, selon le Dr Zézé, un  grand marché dans lequel elle est réduite au rôle de  consommateur, il a invité notre continent à s’inspirer de l’Asie, qui a su tirer profit de la mondialisation. De son point de vue, tous les pays qui se sont développés ont mis au centre de leurs préoccupations le développement du secteur privé, avec la création d’entreprises. Il a aussi regretté le fait que, dans la plupart de nos Etats, tout soit tourné vers le public. Dans ce système, a-t-il renchéri, les fonctionnaires sont les plus enviés, ce qui n’est pas bon.

    Pour rappel, les Accords de Partenariat Economique (APE) constituent le «Volet commercial» de l’Accord de Cotonou, signé en 2000 entre l’Union Européenne et les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, en lieu et place de la Convention de Lomé. Ces nouveaux accords commerciaux, qui devaient entrer en vigueur le 1er  janvier 2008, portent sur la libéralisation réciproque du commerce et la suppression des droits de douanes entre les Etats membres de l’Union Européenne et ceux d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, en lieu et place des préférences unilatérales concédées par la partie européenne dans le cadre de la Convention de Lomé. Mais des organisations du secteur privé et des chefs d’entreprises estiment que les APE, en tant qu’accords de libre échange, constituent une menace pour les efforts collectifs et individuels de développement des économies de la région.

    C’est pour cette raison que le CERCAP, dans le cadre de son programme de renforcement des capacités, a initié cette conférence publique. Il s’agissait pour lui de préparer nos administrations économiques et financières, nos entreprises et la société civile à l’entrée en vigueur des APE.

     

    Youssouf Diallo

     

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