Pour refus d’exécution d’une décision de justice, Boubacar Djigué crie à l’injustice de l’Etat : \” Tant que ATT est au pouvoir, Babani est assuré qu’il ne sera pas expulsé… \”

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    Tel est le slogan auquel se livreraient les partisans de l’ex-milliardaire de Dabia, Babani Foutanga Sissoko qui occupe illégalement la résidence qu’il a vendue à l’opérateur économique Boubacar Djigué. Pour cette résidence, sise à l’Hippodrome, le député de Kéniéba a empoché plus de 214 millions FCFA. Malgré ce fait,  il continue, en toute impunité, d’occuper cette villa et cela depuis sept ans qu’il l’a cédée.

    Dans un précédent article, nous attirions l’attention des autorités judiciaires sur la situation à laquelle est confronté, depuis sept ans déjà, l’ex-milliardaire Babani Sissoko Foutanga. En effet, ayant vendu sa maison à l’opérateur économique Boubacar Djigué, depuis 2004, le député de Kéniéba continue toujours de l’occuper. Et cela, malgré une décision du Tribunal qui a ordonné " l’expulsion… de l’occupant de l’immeuble objet du titre foncier n°2896 sis à l’Hippodrome".

    Après plusieurs procès, alors qu’il était en droit de prendre tout simplement les clés de sa nouvelle maison après l’avoir achetée à plus de 300 millions F CFA, la justice n’arrive toujours pas à exécuter la grosse d’expulsion du désormais occupant illégal de l’immeuble objet du titre foncier n°2896 sis à l’Hippodrome.

    C’est donc une vieille affaire qui vient défrayer la chronique suite à l’expiration du délai de grâce que la justice avait accordé à Babani Sissoko Foutanké. Le vrai propriétaire de cette villa cossue, à savoir Boubacar Djigué, ne comprend plus la justice malienne qui rechigne à faire appliquer la loi contre quelqu’un qui est presque hors-la-loi dans cette affaire.

    Afin de reprendre son droit, Boubacar Djigué saisit le Tribunal de première instance de la Commune II qui siégea et rendit son verdict le 8 mai 2006 en ordonnant " l’expulsion de Babani Sissoko dit Foutanga de l’immeuble objet du titre foncier n°2896 sis à l’Hippodrome tant de sa personne, de ses biens que de tout autre occupant de son chef ; déboutons le défenseur de sa demande de délai de grâce comme mal fondée… ".

    C’est fort de ce précieux sésame délivré par le tribunal, que Boubacar Djigué va saisir l’étude de Maître Diawoye Kanté, huissier de justice, pour exécuter ladite grosse. Cet dernier, dans une réquisition en date du 1er avril 2008 et adressée à " Monsieur le Commandant du Groupement Mobile de Sécurité s/c Monsieur le Directeur Régional de la Police nationale du District de Bamako ", va solliciter l’appui d’un Officier de Police et de quarante agents de la force publique pour " expulser par les voies de droit le sieur   Babani Sissoko dit Foutanga de l’immeuble sis Hippodrome objet du Titre Foncier n°2896 du District de Bamako, propriété de Boubacar Djigué ". Cette réquisition demeurera sans suite et classée dans les tiroirs de la Police qui, apparemment, n’aurait pas été autorisée à exécuter cette décision de justice. Le 24 octobre de la même année, le même huissier est reparti à la charge ; mais, cette fois-ci, auprès du Commissaire du 3ème Arrondissement du District de Bamako. Toujours sans succès. Et Babani continue toujours à occuper cette résidence qui n’est, pourtant, plus sienne. Il aurait, un moment, promis à des conciliateurs de payer le prix du loyer à Boubacar Djigué mais ne s’est jamais exécuté.

    Voilà une affaire qui a déjà occasionné d’énormes pertes à l’opérateur économique Boubacar Djigué qui, en acceptant la demande de Babani Sissoko d’acheter sa maison, ne pouvait, lui aussi, penser un seul instant qu’il allait être floué, trompé voire trahi. Et pourtant, c’est ce qui arriva. Malgré le fait qu’il a déboursé 36 millions            F CFA à l’Etat, au titre des frais d’enregistrement du titre foncier, Sieur Etat continue à fermer les yeux sur sa situation. Alors que même le ministre de la Justice est au parfum de l’injustice qui frappe Boubacar Djigué, l’acquéreur de la maison de Babani Sissoko. En dépit également de l’entregent du célèbre avocat Me Magatte Sèye, la justice est demeurée sourde aux cris de détresse d’un fils du pays qui emploie plus de 1 000 personnes dans ses différentes sociétés.

    La résidence en question est dans un tel état de délabrement qu’il va falloir, aujourd’hui, investir plusieurs dizaines de millions F CFA pour sa réhabilitation. C’est pourquoi, Boubacar Djigué continue à croire que justice sera rendue. Tôt ou tard. Peut-être même avant le départ d’ATT du pouvoir. Car, selon certaines sources, Babani Sissoko Foutanga aurait reçu des assurances qu’il ne sera point expulsé, malgré le fait que la maison ne lui appartient plus. En tout cas, pas sous ATT, d’après des indiscrétions de source judiciaire.

    C’est en désespoir de cause que Boubacar Djigué dit avoir confié le dossier à Dieu. Il a maudit tous ceux qui ont œuvré, directement ou indirectement, à dévaluer sa fortune. Car, en achetant cette résidence, il pensait naturellement avoir réalisé un bon business. A cause du soutien présumé des autorités judiciaires à son vis-à-vis, c’est tout le contraire qui se produit.

    Mamadou FOFANA

     

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