Bulles : Les confidences d’ATT

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Notre très cher général président bien-aimé, Amadou Toumani Touré aime recevoir. Et pendant ses audiences ou dans la cour du palais, il se laisse aller à la causerie. Très souvent en langue nationale bamanan. Aussi, il y a quelques semaines, à la fin d’une rencontre avec quelques laudateurs, il a servi une leçon de philosophie politique sur ses états d’âme : « Je travaille pour les Maliens nuit et jour et je fais tout mon possible pour faire avancer ce pays, en développant l’agriculture. En échange, les Maliens passent leur temps à me critiquer. Certains ne me font pas confiance et d’autres sont même pressés que je parte ! » Demain matin, mon général. Bittar envoie son car et Séméga paie le thé !

Confidences (suite)

Autour de cette même cour des lamentations, ATT a poursuivi après un interlude : « Quand on est de ce monde et on travaille fort, les gens ne vous reconnaissent pas de mérite. Ils attendent toujours que tu partes, mieux que tu meures pour enfin se répandre en compliments et dire que tu avais les bonnes qualités. Aujourd’hui, il y a des Maliens qui adorent les gens qui les ont fait souffrir. » Notre très cher général président bien-aimé oublie une chose : les hommages posthumes ne coûtent rien. Bon, à part quelques larmes de crocodiles et des applaudissements.

Les ordinateurs de Wade

Le nonagénaire de Dakar, Me Abdoulaye est un spécialiste de ce que les Peuls appellent « Ponguè » ou parler spontanément sous l’effet de l’enthousiasme. Recevant les jeunes de la Caravane de l’intégration organisée par Africable, le vieux lièvre a décidé d’offrir un ordinateur portable à chaque caravanier. Trois mois après et deux semaines après la clôture du road trip, aucun ordi n’a pointé le bout de la souris. Les jeunes ne font des clics que sur du vent. Accusé à tort d’avoir détourné le cadeau, le DG d’Africable a  alerté Dakar et le chef de Cabinet (pas de toilettes, le cabinet vrai vrai là) a expliqué que le « dossier est en cours ». Chers jeunes, retenez bien la leçon : les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient.

A-t-elle pèlerinagé ?

Bon, nous avons longtemps évité d’écrire sur le sujet mais là, il nous rattrape sans arrêt. Est-ce vrai ou faux que la « chanteuse » qui a ajouté récemment un tonitruant « Hadja » à son nom est un imposteur ? On dit qu’elle a été à la Mecque mais n’a pas fait la nage du pèlerin ; Astafourlah ! Le débat est tellement intense à Bamako que nous supplions Haïdara d’intervenir avant qu’il ne débouche en guerre civile si la vérité n’éclate pas. Alors, a-t-elle hidji ou pas ? De quelle couleur est la peinture de la porte de la Mosquée de la ville de la rue qu’elle a fréquentée ? Que dira-t-elle en présence de son avocat ? Qu’au fond, on s’en tape !

Encore le Vegal !

Incorrigible Sidi Sosso Diarra ! Notre Vérificateur général a remis ça le 11 août devant des journalistes. Présentant aux scribouillards et porteurs de micro son rapport annuel, il a dit que le Mali « reste un pays très corrompu ». Pour preuve, les voleurs se sont tirés avec 112 milliards de francs Cfa dans seulement 23 administrations contrôlées. Après son séjour en prison, on pensait qu’il avait capté le message et allait se tenir à carreaux. Au lieu de quoi, il continue à enquiquiner de paisibles pères et mères de famille en se mêlant de ce qui ne le regarde pas. Dernier avertissement au Végal : laissez les voleurs voler !

 

Maradona à Goundam

Le ministre des malades et des mouroirs nationaux, Oumar Ibrahim Touré ne cache plus ses intentions  de faire main basse sur l’URD en envoyant à la retraite Soumaïla Cissé. La semaine passée, il a parrainé un tournoi de foot à Goundam avec une coupe à son nom. On ne fera pas la fine bouche sur le talent des Maradona de ce bled mais une chose nous turlupine : C’est son ligoté de presse (payé par l’Etat) qui a écrit le compte rendu publié dans les journaux. Alors, on veut savoir : Qui a déboursé pour ce raout ? Nous sommes sûrs qu’OIT est un homme d’honneur et de pudeur qui n’osera pas mettre cette promo sur l’ardoise de son ministère. Quoique, des preuves seraient meilleures…

Bittar san pièces

La semaine dernière, nous avons rapporté les complaintes d’un grand voyageur qui se plaignait de la vétusté des cars du chauve de Sogoniko. Nous venons d’apprendre, par les Echos, que le vice-président du PDES et président de tout ce qui est pompe à fric du Mali a de petits poils sur la tête. Son bus immatriculé V 4910 MD roule et transporte entre villes des passagers sans aucune pièce administrative. On espère au moins que les passagers vérifient bien qu’il y a un chauffeur. Des fois que le surdoué de San les trompe avec un mannequin sur le siège conducteur…

Ndiaye Blabla

Selon Accra, le tourisme emploie 260 000 personnes et a rapporté 800 milliards de francs CFA au Ghana en 2009. Le budget du Mali est de 1 100 milliards, à peine 300 de plus. Combien rapporte le secteur à notre pays ? Ndiaye Bah, ministre charge d’accueillir les vadrouilleurs pleins aux as préfère parler de « réceptifs » construits, de « nuitées » et tutti quanti. Pourtant, depuis presque 08 ans qu’il trône dans ce fauteuil, il se balade de foires en expositions, affirmant vendre « la destination Mali ». Nous croyons qu’il se planquait à Bandiagara pour terrasser Ba Mountaga…

Le magot du cinquantenaire

Quand il s’agit d’argent facile, les Maliens ne sont jamais en panne d’imagination. Puisque l’air du temps est à la célébration du Cinquantenaire, des dizaines de petits futés ont créé des associations dont les membres, très souvent, se résument au seul fondateur. Il suffit donc d’avoir son récépissé pour filer chez Oumar Ibrahim Dicko qui signe des lettres de soutien sans vérifier la moralité des demandeurs. Après quoi, les renards s’inventent une activité, font le tour des grandes entreprises et des services publics pour collecter le magot. Et la fête commence jusqu’au prochain prétexte à fumisterie.

Les vendeurs d’eau

A Fana, le maire et la société civile ne veulent plus se désaltérer ensemble, au même marigot. La construction d’un château d’eau a provoqué une guerre de boue sale entre les uns et les autres au sujet de la tarification. Pour la société civile, Fana a les frais les plus élevés de la zone. Un branchement est facturé entre 500 000 et 600 000 alors que le montant convenu au départ est de 75 000. Ensuite, le litre d’eau qui revient à 245 F alors qu’il est cédé à 110 F à Ségou et 113 à Titibougou. Le maire ne veut rien savoir d’une éventuelle révision et la société civile ne veut pas céder. Bon, la seule solution que nous voyons est d’expédier cette eau aux pachydermes du Gourma qui meurent de soif.

Initiative rire 

On n’a pas fini de faire l’indigestion de l’Initiative riz, lançant avec tintamarre par le Premier ministre Modibo Sidibé pour juguler la crise alimentaire de 2008. Le ton ne laissait pas de doute : on allait voir ce qu’on allait voir. Puis, patatras ! Ce qui devait arriver arriva : les escrocs, fumistes et prévaricateurs sans honneur ni dignité du pays ont saisi l’aubaine pour se faire les poches. Le Vérificateur général vient de révéler qu’au moins un marché de 12 milliards Cfa a été cédé de gré à gré et que, de ce montant, au moins 1,5 milliards ont disparu de la circulation. Pas vraiment disparu, le montant est dans les poches de ceux qui vous narguent dans la rue…

50 briques pour peindre

Il y a, dans ce Mali, des gens qui ne finiront jamais de nous étonner par les miracles quotidiens qu’ils accomplissent. Nous venons d’apprendre que 50 millions de francs Cfa ont été débloqués pour « badigeonner » les murs des lycées Notre Dame et ex-Jeunes Filles. Franchement, 50 briques pour acheter de la peinture et payer les manœuvres qui passeront le rouleau. Chapeau ! Au passage, n’oubliez pas de passer une couche sur la façade de la prison centrale de Bamako.

Salikou s’occupe

Le pauvre Salikou Sanogo, le martyr ministre des illettrés et des langues à structurer se cherche une occupation pour tuer l’ennui des vacances dans son pauvre ministère qui siphonne les deniers publics sans grands résultats. Le 12 août, il a effectué une « tournée » pour vérifier les chantiers du lycée de Niamakoro, de l’Institut de formation des maîtres de Kati et la rénovation du lycée technique de Bamako. Tous ces travaux sont financés par la All Nippon Charity pour plus d’un milliards de francs Cfa. On construit des écoles, les enfants et les enseignants sont toujours dehors. Bien, le béton finira par devenir intelligent et trouver les remèdes aux maux de l’école malienne.

Société civile du feu

Les débris de ce qui reste de la société civile du Mali a tenu un agape à Bamako pour discuter de son rôle sur la sécurité dans la bande sahélo-sahélienne. Il paraît que les animateurs ont reçu des sous de l’UEMOA pour phosphorer sur la puissance de feu d’AQMI. Et leur principal constat : C’est l’analphabétisme qui encourage la criminalité dans le Nord. Est-ce qu’ils prennent la craie pour des fusils ou les fusils pour de la craie ? Qu’est-ce qu’on n’inventera pas dans ce pays pour engloutir les milliards…

Silence radio

Vous souvenez-vous de Chekné Welé Diallo ? Le mec est un prof d’arabe et gros bonnet de la confrérie Tijania au Mali. C’est lui qui a acheté des centaines d’hectares de terre dans le cercle de Kolokani, plus précisément au lieu dit Kwodialanko où s’est déroulée la plus grande bataille du Bélédougou. Il avait promis des milliards en investissement et des centaines d’emplois après une levée de boucliers de certains adversaires du coin. L’homme qui aimait bien les micros et les conférences de presse est subitement devenu aphone et les milliards sont toujours en direction du Mali. Il a changé de numéro de téléphone et ne répond plus aux questions des fouineurs. Bof, on ne s’énervera pas pour rien, la kalwa prend du temps chez les hommes de Dieu.

32 000 Cfa de pension

Des centaines d’opportunistes de ce pays clament tous les jours leur amour et leur admiration pour le premier président du Mali et papa adoré de la nation, feu Modibo Kéita. Pendant ce temps, on apprend que chacune de ses deux veuves touche la misérable somme de 32 000 Cfa par mois à titre de survivantes d’un ancien… instituteur. Pendant les dix années qu’il passé au pouvoir, Alpha Oumar Konaré a été informé de cette injustice et depuis 07 ans, on en parle à notre très cher général président bien-aimé. Rien à faire. Pendant ce temps, AOK et GMT touchent plus de 700 000 par mois comme anciens présidents. Il paraît qu’on appelle ça de l’injustice, comme s’il y avait une justice.

Reboisez !

Notre très cher général président bien-aimé, en tenue de camouflage et une casquette à cinq étoiles sur le front pour rappeler qu’il est top général plante des arbres. Entouré du gotha des forces armées et de sécurité, il a tenu à rendre verte la colline de Koulouba qui abrite son majestueux palais hérité de la coloniale. Très en verve, il s’est épanché devant le microman de Télé Bozola : « Un arbre, c’est comme un enfant, il faut l’entretenir pour qu’il grandisse. » C’est donc la raison pour laquelle tous les groupuscules du pays s’agitent pour avoir leurs 15 secondes de gloire télévisuelle. Chaque année, c’est le même cirque et chaque année, nous avons 500 000 hectares qui disparaissent. Pourquoi ne pas essayer les clients du Vérificateur général. Ils ont l’imagination tellement fertile qu’ils nous inventeraient des forêts fictives ?

Bill à la poubelle !

Le maire de la Commune V, Boubacar Bah alias Bill, a soulagé ses administrés de 79 millions de francs Cfa sous des prétextes fallacieux. Il prétend avoir nettoyé les monstrueux dépôts d’ordures du cimetière de Sabalibougou et celui sur la route de Daoudabougou à Kalaban-Coura. Les ordures n’ont jamais bougé et Billy le kid fait le dos rond chaque fois que les rares conseillers audacieux osent l’interpeller. Il trône à la tête de l’Association des municipalités du Mali, ayant remplacé Abdel Kader Sidibé, un autre grand nageur en eaux troubles. Interrogé sur le sens de la fumisterie des dépôts d’ordures, un politicien ADEMA du coin, trop poltron pour se laisser identifier de donner la vraie version : « Je pense que les bennes ont ramassé les ordures, ont fait un tour en brousse et sont revenues les remettre là ! » Tout s’explique donc…

Tantie Ginette

Il y a quelques semaines, la ministre de l’Université en perdition et des chercheurs qui ne trouvent jamais rien est restée au lit pour une crise. Nous ignorons tout des détails du mal mystérieux qui a frappé Mme Siby Ginette Bellegarde mais avons prié pour son prompt rétablissement. Car, voyez-vous, c’est une cliente favorite et aussi une des rares intellos du Gouvernement capable de s’exprimer et d’expliquer des concepts savants. Mais, franchement la vraie raison de notre joie de la retrouver est ailleurs. Nous aurions oui, entendu que le général de Koulouba avait l’intention de ramener au pinacle Mme Sidibé Aminata Qui Rit Diallo. Hasbounalaye, eh massa Allah ! Pour quoi faire ? Coui coui coui….

Le bonnet rouge

Avant de rompre le jeûne et demander à Dieu miséricorde pour tous ces blasphèmes honteux, nous rapportons la dernière volonté de l’amie d’Option (non, non, elle n’est pas morte, elle cherche toujours mari) qui nous dit : « S’il vous plaît, dites à ATT de laisser tomber son bonnet rouge. Depuis des années qu’il le porte, ça suffit ! » Nous aimerions bien transmettre le message, sauf que si nous étions amis de notre très cher général président bien-aimé, nous aurions tiré Option sur papier glacé et couché en quadrichromie. Non, on laisse ce message !

La rédaction 

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