Après la levée du préavis de grève à l’ORTM : La direction générale fait démissionner dix membres du bureau et provoque la colère du syndicat

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La tension est montée d’un cran à Bozola, où le bureau du comité syndical de l’ORTM et la direction générale de ladite structure sont à couteau tiré. Cela en raison de «la démission» d’une dizaine de membres du bureau syndical sur instigation de certains responsables de la direction générale qui en veulent au bureau dirigé par Kardjigué Laïco Traoré. Celui-ci et ses camarades ont tenu hier à la cantine de l’ORTM une conférence pour dénoncer ces pratiques orchestrées par le Directeur général, Sidiki N’Fa Konaté et ses collaborateurs.

out est parti du préavis de grève en date du 22 mai dernier déposé par le comité syndical dans lequel il projetait d’observer 48 heures de grève, les 6 et 7 juin derniers.

Les cinq points de revendication contenus dans le préavis portaient sur l’indexation des primes spéciales obtenues depuis 2001 dont les montants sont de 25 000, 20 000 et 15 000 FCFA respectivement pour les catégories A, B et C ; la revue à la hausse de ces primes ; le paiement des rappels pour les catégories B1 et B2, l’application de la valeur indiciaire aux contractuels et la relecture de l’accord d’établissement. Suite aux négociations sous l’égide d’une commission de conciliation, les parties ont trouvé un accord qui a conduit à la levée du mot d’ordre de grève le 1er juin. Cependant, la direction générale n’a pas depuis lors digéré l’attitude du bureau syndical pour avoir retenu la veille de l’investiture du président ATT pour faire grève.

Pour Sidiki Konaté et les autres, il s’agissait tout simplement de nuire à leur image en prenant en otage l’investiture d’ATT. C’est pourquoi tout est mis en œuvre pour démolir l’actuel bureau syndical. Et les travailleurs ne sont pas prêts à accepter cette démarche. En tout cas, l’assemblée générale d’hier a montré toute la colère et l’engagement des syndicalistes. En effet, a expliqué le secrétaire général du syndicat, «depuis le préavis il y a une levée de bouclier contre le syndicat. Moussa Hari Maïga le directeur régional de l’ORTM-Kayes et Seydou Baba Traoré, directeur de la radio ont fait signer une soi-disante lettre de démission par une dizaine de membres du bureau qui compte 25 membres dans le but d’obtenir sa dissolution conformément aux textes et mettre en place un autre bureau qu’ils peuvent manipuler. Car les textes disent que si les 2/3 du bureau démissionnent, celui-ci est dissout». Heureusement pour le bureau que certains de ceux-la mêmes qui ont signé le document ont alerté le secrétaire général pour lui dire qu’ils restent bel et bien dans le bureau mais qu’ils ont signé sous la pression.

Malgré cette intrusion de la direction dans l’activité syndicale, Laïco a tenu à préciser que son bureau n’est pas pour le moment dans une logique de confrontation ou de bras de fer, qu’il va continuer à négocier avec la direction générale dans l’intérêt des travailleurs. «Je suis pour le dialogue mais un dialogue franc. Je ne suis pas dans une logique de confrontation, nous n’avons pas déterré la hache de guerre», a-t-il dit. Avant de préciser que cette logique ne signifie pas qu’il a peur mais que c’est une question de principe dès lors que toutes les revendications sont en passe d’être satisfaites. Une logique défendue par Mbaye Boubacar Diarra et d’autres intervenants.

A en croire toujours le secrétaire général, des rumeurs ont couru que Sidiki N’Fa Konaté serait intervenu en donnant instruction à Moussa Hari de rejoindre son poste à Kayes.

Cependant, alors que les syndicalistes rejoignent leur bureau, le secrétaire administratif Almamy Diané, deuxième personnalité du bureau a reçu sa notification de mutation de chef de section de la Chaîne II à la radio rurale sur une décision signée de Sidiki Konaté à la date du 13 juin.

Le confrère garde la tête sur les épaules face à cette mutation sous forme de sanction qui voit le directeur général confier son ancien poste à un cadre de catégorie inférieure (B), donc une violation des principes fondamentaux du droit du travail.

Youssouf CAMARA

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