IBK : Dieu, le Mali et… moi

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S’il mord, il n’en démord pas. Et s’il démord, il ne mord plus. Voici, résumée, la vision de ce leader politique atypique, considéré, à tort ou à raison, comme le seul, capable de battre le généralus léopardis aux présidentielles d’avril prochain. Mais qui est IBK ?

Né à Koutiala, le 29 janvier 1945, IBK est l’un des plus beaux fleurons de l’intelligensia malienne. Fils de Boubacar Keita, un célèbre économiste, et de Konimba Traoré, il ressemble, trait pour trait, à son grand –père maternel, Tiémoko Traoré, connu sous le nom de « Tiémoko Bélébélé », à cause de sa forte corpulence.

Ou « Néguédiourou Tiémoko » pour ses fonctions d’Agent des Postes et Télécommunications.

Mais, c’est sur les conseils d’un pédagogue de renom, Sory Diakité, qu’IBK fit –sans peine –son passage en sixième, en 1958, puis ses études fondamentales à Koutiala. Avant de poursuivre ses études secondaires à « L’Ecole des grottes » d’Hamdallaye, à Bamako.

Major de sa promotion au concours général de l’A.O.F et de l’A.E.F

C’est, encore, grâce aux conseils de Mr Diakité qu’il est admis au concours général de l’A.O.F et de l’A.E.F, regroupant 14 pays d’Afrique. Major de sa promotion, au Soudan Français d’alors, le jeune IBK débarque sur les bords de la Seine, en France, au lycée Janson Desailly.

Obéissant aux vœux de ses parents, il retourne au bercail, au lycée Terrasson de Fougères (actuel lycée Askia) où, il s’inscrit à la série lettres classiques (latin et grec). Une série, tellement, redoutée à l’époque, que le jeune IBK se retrouve seul à potasser dans cette discipline. Brillant et studieux, il n’aura aucun mal à décrocher son bac. Et avec la mention « Excellent ».

Il repart, de nouveau, en France pour des études en Ethnologie, Archéologie, en Histoire classique et moderne. Après avoir empoché sa licence dans ces disciplines, en compagnie de son ami, Ibrahim Baba Kaké, l’ex –animateur de mémoires d’un continent sur les antennes de RFI, IBK opte –de nouveau –pour les sciences politiques. Il y décroche sa maîtrise, avant d’entrer à l’IMRC (Institut d’histoire des Relations Contemporaines à la Sorbonne. Muni de son diplôme, il entame une carrière d’Enseignant à PARISTOL –BIAC, toujours à la Sorbonne où, il dispense des cours sur les Institutions Africaines Comparées.

Peu après, il entre au Centre National de Recherches Scientifiques (CNRS) de Paris où, il retrouve un compatriote, Youssouf Tata Cissé.

De retour au Mali, il est recruté par la Communauté Economique Européenne, comme expert pour son siège de Bamako.

Commence, alors, pour lui d’interminables missions dans le septentrion malien. De Labzanga à Diré, en remontant à Kidal, il est, tantôt, avec les ONG, tantôt avec les populations rurales, frappées de plein fouet par les périodes de soudure.

En 1991, il rejoint l’Adema. A l’issue de son congrès Constitutif, – et sur proposition d’Alpha Oumar Konaré et de Dioncounda Traoré -, IBK est élu Secrétaire aux Relations Extérieures du tout –nouveau parti. Et depuis, son ascension devient fulgurante.

Le 8 juin 1991, il est nommé porte –parole et Conseiller diplomatique d’Alpha Oumar Konaré, au lendemain de son investiture, à la magistrature suprême de notre pays. Considéré, comme le dauphin naturel de Konaré 1er, il aide ce dernier à former son premier gouvernement, piloté par Younoussi Touré. Quelques mois plus tard, IBK est nommé Ambassadeur du mali en Côte-d’Ivoire, au Galon, au Burkina Faso et au Niger, avec résidence à Abidjan.

Laurent Gbagbo, opposant farouche de feu Félix -Houphouet Boigny, à l’époque, et ami d’IBK, lui interdit d’exposer leur amitié au grand jour. Au risque de s’attirer les foudres du « vieux bélier ». Ou d’entacher les relations de bon voisinage entre le mali et la côte-d’ivoire. Mais, c’est mal connaître IBK, fidèle en amitié.

Un destin hors du commun

Nommé Premier Ministre, Abdoulaye Sékou Sow le rappelle au bercail pour le bombarder ministre des Affaires Etrangères. L’anecdote relate qu’à l’aéroport de Bamako -Sénou où il venait de débarquer, on lui enjoint l’ordre d’attendre qu’on vienne le chercher. II rentre chez lui, par ses propres moyens.

Mais à la démission fracassante d’Abdoulaye Sékou Sow, le destin ouvre, de nouveau, les bras à IBK : il est nommé Premier ministre, alors qu’il participait, à Addis-Abeba, à une session sur le budget.

Premier ministre, il l’a été. Et un très bon chef du gouvernement. Malgré les coups bas, dont il faisait l’objet, il a réussi à sauver le trône de Alpha du naufrage.

Face aux marches et aux contremarches, organisées par l’opposition pour déstabiliser le régime, IBK adopte la politique de la « carotte et du bâton ». Mieux à l’annonce des résultats du premier tour des présidentielles de 2002, à l’issue duquel, il s’est classé troisième, il n’a pas hésité à monter au créneau, pour calmer ses militants, prêts à mettre le pays à feu et à sang. Pour cause de fraude électorale.

C’est ce geste, hautement, patriotique, qui le rehaussera dans l’estime de ses concitoyens.

D’un seul geste, il a su éviter le drame à notre peuple. Ce geste porte, en lui tout seul, la marque des grands hommes. Grands, non pas par la taille, pas par le portefeuille, mais grands par l’âme.

Bref, IBK a semé la gloire de son avenir politique. Reste à la partager Avec ses concitoyens, qui n’en demandent pas tant. Surtout, à deux petits mois des présidentielles.

Le Mollah Omar

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