Echiquier politique malien : L’URD et Soumaïla Cissé à la croisée des chemins

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L’Union pour la République et la Démocratie (URD), le Parti de Soumaïla Cissé, est à la croisée des chemins. Seconde formation politique à engranger le plus grand nombre de sièges de député (35) derrière l’ADEMA PASJ (55) lors des dernières consultations électorales, le parti de la poignée des deux mains a fait un bond considérable sur l’échiquier politique.

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 Le score très hono rable qu’a enregistré ce parti aux élections législatives du 1er et 22 juillet a donné à Soumaïla Cissé et ses partisans une nouvelle virginité après leur départ tonitruant de l’ADEMA PASJ en 2002. Plus que tout autre parti, l’URD est, à bien des égards, le seul regroupement politique à « gagner » grandement. Avant ces joutes électorales, personne ne pouvait s’imaginer que ce parti pouvait « peser lourd » en si peu de temps. Si l’on sait que beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne avait jugé « suicidaire » et « risqué » l’exil volontaire de Soumaïla Cissé à Ouagadougou où il dirige la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

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Beaucoup avait pensé que le challenger de ATT au second tour de la présidentielle de 2002, battu alors qu’il portait « à moitié » les couleurs de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), allait compromettre dangereusement ses chances pour Koulouba (palais présidentiel) en allant se refugié au pays des Mossis. Son soutien à l’actuel Président de la République pour un second et dernier mandat de cinq ans n’ a nullement écorné son image. A l’analyse de son choix, l’on penserait aisément qu’il y a eu un deal entre les deux derniers prétendants au fauteuil présidentiel en 2002. Lequel ? « Soutiens-moi pour mon dernier mandant.

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Et en 2012, je te rendrais la monnaie en t’offrant le pouvoir », aurait dit ATT au natif de Niafunké. Une telle proposition ne se refuse pas. Elle ferait même perdre le nord à certains. Depuis son exil Ouagalais, l’ancien chef de file du clan CMDT (Compagnie malienne du développement des textiles) ne s’est jamais prononcé sur la situation politique intérieure du Mali. Perdant volontairement l’usage de sa langue, il a complètement disparu de la sphère politique, allant jusqu’à confier la direction de son parti à Younoussi Touré, un homme sans prétention élective affichée du moins pour le poste de Président de la République. Le 1er premier ministre de Alpha Oumar Konaré était le paravent idéal pour « Soumi ».

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Fort de leur poids politique actuel, les premiers responsables de l’URD ont affiché leurs prétentions pour prendre les rênes soit de l’Assemblée nationale ou de la Primature.

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Pour le perchoir, le Président du parti Younoussi Touré (élu à Niafunké) a affiché ses légitimes prétentions. Il aura en face de lui plusieurs concurrents de taille, notamment les candidats de l’ADEMA Dioncounda Traoré et Assaride Ag Imbarcawane, du CNID Me Mountaga Tall et du RND Me Kassoum Tapo.

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Pour la Primature le nom de Soumaïla Cissé est fréquemment cité. S’il accepte ce poste de Premier ministre, Soumaïla Cissé, qui aspire nicher en 2012 sur les montagnes dorées du Palais de Koulouba, ne mettra-t-il pas en lambeau le peu de crédit dont il jouissait auprès des Maliens. Quand on sait que ce fauteuil est très exposé et que ses concurrents pour Koulouba n’hésiteront pas à glisser fréquemment sous ses pieds des peaux de banane. En devenant Premier ministre, « Soumi » aura l’avantage de miner les sphères de décision et placer ses pions aux postes de responsabilité les plus rentables. L’ancien chef du clan CMDT, l’ex super ministre de l’Economie, du Plan, de l’Equipement et des Transports, n’aura qu’à activer ses anciens réseaux.

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S’il y a déjà un deal entre « Soumi » et ATT rien n’indique que les termes de cet accord seront respectés par les deux hommes. En politique, rien n’est sûr, et les promesses sont faites pour ne pas être tenues. Et « Soumi », victime de toute sortes de complots quand il était 2ème vice-président de l’ADEMA PASJ, est plus qu’averti. Son parti d’alors l’ADEMA, scindé sciemment en clans et sous clans sous l’œil approbateur du Président Alpha Oumar Konaré, a même voté contre lui au second tour de la Présidentielle en 2002.

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Ibrahim Guindo

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