Initialement prévu pour se tenir du 5 au 7 Août 2010 à Tombouctou, la ville des 333 saints, le 3è congrès ordinaire du Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ- Mali) s’est finalement tenu les 27 et 28 novembre 2010 dans ladite localité. Et comme on pouvait s’y attendre, ce 3è Congrès ordinaire a accouché d’une souris puisqu’au sortir de ces assises, l’unité du CNJ-Mali a volé en éclats.
Le navire CNJ-Mali qui tanguait depuis longtemps vient de couler. En effet, le bicéphalisme que l’on craignait au sommet de cette organisation de la jeunesse s’est définitivement installé. Actuellement, c’est le cafouillage total qui y règne, étant donné que deux bureaux parallèles se sont formés, chacun d’eux se réclamant légitime. Notre confrère «Nouvel Horizon» dans sa parution N°3882 du mardi, 30 novembre écrivait à sa Une: «Conseil National des Jeunes (CNJ) : Alioune Guèye succède à Siriman Traoré. Malgré les mesures prises par le bureau sortant en organisant le Congrès hors de Bamako, les craintes se sont avérées. Deux clans ont vu le jour, l’un légitimement élu et l’autre qui s’est auto-proclamé.
La devise du CNJ, Unis, nous vaincrons, à vau-l’eau ? Nos informations indiquent l’antagonisme entre les jeunes sur des dessous politiques qui ont pris des connotations régionales». Et de poursuivre que «selon les propos de M. Alioune Guèye, c’est dans des conditions difficiles que s’est tenu le congrès. Après l’intervention du Gouverneur, face aux signes de sa débâcle, son adversaire Abdoulaye Touré, chargé de mission au ministère de la justice, fit mobiliser des lycéens pour saboter les assises. Malgré ces turpitudes, ces dissuasions, les délégués ont mandaté leur confiance sur Alioune Guèye. Au terme du congrès, la passation de service a eu lieu entre Sirima Traoré et son successeur».
Par contre, notre confrère «L’Indépendant» dans sa parution d’hier, 30 novembre, écrit qu’ «avec les voix de 74 délégués sur 122, Abdoulaye Touré, ancien leader estudiantin et chargé de mission au ministère de la Justice a été élu à la tête du Conseil National de la Jeunesse du Mali pour le mandat 2010-2013…Cependant, il a fallu l’intervention des autorités, le gouverneur de Tombouctou et le directeur national de la jeunesse, Drissa Guindo, pour que ces assises de Tombouctou, puissent être sauvées.
Car, tout juste après l’ouverture des travaux, des dissensions ont été relevées au sein de la jeunesse malienne. Premier acte, le président sortant, Siriman Trooré, voulait rallonger l’âge d’éligibilité de 33 à 40 ans pour qu’il puisse avoir un troisième mandat. Une proposition qui a été refusée en bloc par l’ensemble des délégués et des anciens du CNJ…Après vérification des mandats des différents délégués, le camp Alioune Guèye a claqué la porte pour non respect de certaines procédures et aussi à cause de la présence de certains délégués fictifs…Sous la houlette du représentant du ministre de la Jeunesse, un bureau a été mis en place au terme d’un vote à l’issue duquel Abdoulaye Touré s’est adjugé les voix de 74 délégués sur 122. Ancien leader estudiantin et chargé de mission au ministère de la Justice, il aura la lourde tâche de diriger la jeunesse malienne pour le mandat 2010-2013».
Voilà donc deux versions contradictoires sur ce congrès. Qui donc d’Abdoulaye Touré ou d’Alioune Guèye a été légitimement élu ? C’est la confusion totale. Comment le ministère de la jeunesse et des sports s’y prendra pour résoudre cette nouvelle double équation qui se pose au sein de la jeunesse malienne ? C’est là la plus grande question que l’on se pose actuellement. La jeunesse qui doit être le levier du développement de notre pays ne pourra relever ce défi qu’étant unie. Elle doit éviter la division, au risque de se laisser manipuler par des hommes politiques qui ne cherchent qu’à sauvegarder leurs intérêts personnels.
Bruno Loma