Arcane Politique : L’opposition en rangs dispersés

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                C’était prévisible que pour le second mandat du président Amadou Toumani Touré le consensus politique ne serait plus de mise. Les grandes agitations de la veille des élections générales de 2007 en disaient long sur cette perspective politique. Ainsi, les acteurs et partis politiques ayant choisi l’option de l’opposition ne sont pas, cette fois-ci membres du gouvernement.

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                Cela n’a été rendu possible que grâce à la détermination d’acteurs politiques de changer d’option d’une part et d’autre part, à l’analyse faite de l’expérience de la gestion consensuelle des affaires publiques, au cours de laquelle il y a eu des défaillances enregistrées de part et d’autres. Aujourd’hui qui sont ceux qui animent l’opposition? Est-elle suffisamment bien structurée? Que peut-on dire de la cohésion de cette opposition?

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LES AMBITIONS DECUES D’ACTEURS POLITIQUES

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                Dans tous les cas, il était clair que les partenaires du président de la République ne pouvaient pas tous être satisfaits à hauteur de souhait, notamment en ce qui concerne la promotion des cadres. D’où des mécontentements, allant jusqu’à des réactions parfois très négatives qui finiront par desservir plutôt les intéressés. Ironie du sort?   

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                Dans ce cas, à qui la faute? Pourtant, au début de la gestion consensuelle du pouvoir, à quelques exceptions près, les acteurs politiques se sont montrés très satisfaits de l’approche préconisée par le président de la République. Les uns et les autres n’y voyaient aucun inconvénient.

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Y A-T-IL EU DELOYAUTE?

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                Mais, il n’y a rien de grave à ce qui est en train de se passer quand on sait que le choix n’est pas permanent et que les changements d’option sont généralement motivés par des situations qui se manifestent sous la forme d’actes étant de nature à compromettre les accords intervenus entre différentes parties. Mais en a-t-il été le cas depuis 2002 entre ATT et ses partenaires politiques?

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                Rien n’est moins sûr quand on sait que celui qui a été brillamment reconduit par la majorité écrasante du peuple aura tout mis en oeuvre pour démocratiser la gestion du pouvoir, en s’efforçant de mettre chacun à l’aise sur la base de la participation de leurs cadres à la gestion des affaires publiques. Et on n’a jamais entendu que certains ont empêché la participation de leurs cadres au gouvernement.

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EVEIL DE CONSCIENCE OU INSTINCT DE SURVIE?

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                 Chose paradoxalement acceptée par tous au départ, mais rejetée ensuite par une frange de la classe politique, en raison d’une sorte d’éveil de conscience qu’ils sont en train de travailler eux mêmes à compromettre les perspectives de leurs partis respectifs. Cela est compréhensif dans la mesure où ils sentent le départ proche d’ATT du pouvoir qui devra intervenir au terme de ce mandat de cinq ans.

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                 Ainsi, chacun voudrait affûter les armes en attendant ce moment fatidique pour l’ensemble de la classe politique qui reprend véritablement du service après une longue période de soutien de la candidature d’ATT mais aussi une participation de longue durée à la gestion des affaires publiques. Cela aussi en soi n’est pas mauvais, tant il traduit le dynamisme qui a presque toujours caractérisé la situation politique au Mali.

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L’OPPOSITION EN GESTATION

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                Quoi qu’on dise, les composantes de l’opposition qui s’annonce, jusqu’à la preuve du contraire, sont en train d’aller en rangs dispersés. Qui sont-ils? Pour certains, il s’agit entre autres des partis comme le PARENA, le RPM le parti SADI. Quels sont les autres partis qui se joindront à ceux-ci d’ici la fin du mandat? Se demande-t-on.

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                 Mais en attendant, l’opposition politique au Mali est à la recherche de leader, quand on sait que le RPM qui avait été considéré comme le chef de file naturel de l’opposition semble ne plus être en situation de jouer un tel rôle. Les raisons? Il semble que ce parti n’a pas la même vision, la même approche que le parti SADI. En témoignent les déclarations de son secrétaire général le Dr Oumar Mariko au moment de la campagne pour l’élection du président de la République.

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                A l’évidence il y avait un problème de confiance entre le Dr Mariko et certains membres du RPM. Au-delà de cet aspect, nous avons été témoins du fait que les RPM et le PARENA, tous du FDR, semblent ne plus parler le même langage, surtout après le soutien accordé au président de l’Adéma, Dioncounda Traoré pour son élection au perchoir.

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LE PARENA ET LE PARTI SADI

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                 En effet, cela a surpris beaucoup d’observateurs de la scène politique nationale que le PARENA et le parti SADI soient ensemble à l’Hémicycle et qu’ils se soient déclarés ensemble de façon solennelle de l’opposition. Ce que des responsables de ces partis ne manqueront d’ailleurs pas de souligner. Est-ce pour expliquer qu’en politique beaucoup de choses sont possibles?

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                Mais pour qui connaît Dr Mariko, en acceptant de faire chemin avec le PARENA, sait qu’il sera à l’aise avec les animateurs de ce parti. D’ailleurs ils sont tous issus du CNID Faso Yiriwa Ton. Dans ce cas, doit-on penser qu’il est possible que d’ici la fin du mandat en cours les deux partis se retrouveront pour un projet commun pour 2012? C’est le temps qui nous en dira.  

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                Ils sont ensemble, mais pas avec le RPM qui dispose du plus grand nombre de députés parmi eux, soit onze. Cela ne signe-t-il pas la mort du FDR? Au sein de l’opinion publique nationale, on ne cesse de poser la question. Ainsi, d’ores et déjà, nous pouvons affirmer que l’opposition, à moins que ses ténors décident de raccorder leurs violons, va en rangs dispersés. Cette approche augure-t-elle d’efficacité dans leurs actions? On ne saurait le dire. 

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Moussa SOW

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