Frais d’installation des députés à l’Assemblée nationale : Députés et ministres se frottent les mains, pendant que le peuple broie du noir

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Dix millions cash ! C’est désormais le montant que chaque député empoche en guise de frais d’installation à l’hémicycle. Nos honorables élus ont entériné ce projet de loi le week-end dernier, en présence des ministres de la Fonction Publique et des Reformes de l’Etat, M. Ganfoud et son homologue détenteur du porte feuille des finances, Aboubacar Traoré.

C’est à l’unanimité que les députés ont voté cette loi, qui du coup leur accorde un véritable jackpot, dix millions de nos francs. De quoi donner le tournis aux fonctionnaires de l’Etat et à tous ceux-là qui n’ont pas un mandat électif.

S’il est connu de tous que la fonction de députés se paye aux prix forts et aux plus offrants, il va s’en dire que les places seront davantage chères en ce qui concerne le choix des candidats aux élections législatives.

A ce rythme, les mandats électifs tant au niveau des élections législatives, qu’au niveau de l’élection des conseillers nationaux seront ramenées à une affaire de gros sous. Une situation qui sans nul doute fera échec à tous ceux-là qui ne disposeront pas de moyens colossaux, en vue d’un positionnement au niveau des instances de décision d’organe de parti ou d’association.

Tenez ! Au cours de leurs travaux du week-end dernier, les élus ne se sont pas limités à augmenter leurs frais d’installation. Ils ont également fait monter les enchères quant au versement des primes passant de 30 000 Fcfa à 50 000 Fcfa.

Par ailleurs, nous n’y voyons aucun inconvénient à ce que nos élus puissent travailler décemment pour défendre valablement et dignement les intérêts de leurs mandants. Mais au Mali, le paradoxe est que députés et ministres connaissent sensiblement et de façon ostentatoire, une amélioration de leur niveau de vie. Pendant que d’autres, surtout la majorité des pauvres travailleurs maliens voient leur traitement stagner. Une situation qui n’a pas échappé aux centrales syndicales, notamment l’Untm. D’ailleurs, l’Union nationale des travailleurs du Mali a maille à partir avec l’administration depuis sa doléance du 24 mai, exigeant une augmentation générale des salaires. Depuis la date de dépôt de sont préavis de grève, les négociations n’ont pas encore commencé.

«Accorder une augmentation générale de salaire aux travailleurs du secteur privé, para public et public ». C’est le point focal des doléances soumises au gouvernement. Globalement, l’Etat malien affirme avoir fait des progrès, avec une augmentation de l’ordre de 30 % au cours de ces dernières années. Mais, elle est loin d’étancher la soif des misérables travailleurs.

En attendant, députés et ministres connaissent des statuts fort enviables. Pendant que l’enseignant, l’infirmier, l’agent agricole, pour ne citer que ceux-là, méditent sur de fins de mois de plus en plus difficiles.

Abdoulaye DIARRA

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