MAHAMADOU AWA GASSAMA DIABY:Pourquoi je dis oui à l’accord d’Alger

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Connu pour son franc-parler à travers les interpellations de ministres à l’Assemblée nationale, l’honorable Mahamadou Hawa GASSAMA était beaucoup attendu par l’opinion nationale sur le sujet brûlant de l’actualité marquée par le fameux Accord d’Alger entre le gouvernement du Mali et les insurgés du 23 mai dernier à Kidal et à Ménaka. Qu’est-ce que le député GASSAMA en pense ? Est-il en phase avec l’écrasante majorité de l’opinion nationale qui désapprouve ledit accord ou a-t-il été convaincu par les arguments développés par le gouvernement au point d’en être l’avocat pour plaider cette cause ? Au passage, l’honorable député stigmatise le double langage des hommes politiques dont il estime, pour cette raison, qu’ils n’ont pas de chances face à ATT pour les élections présidentielles en 2007. Mais il ne désespère pas des acteurs politiques qui peuvent bien rebondir après la décennie de parenthèses ATT, à condition toutefois de renouer avec les vertus de loyauté et de sincérité dont les uns et les autres doivent faire montre contrairement à une pratique ancienne encore en cours sur l’échiquier politique national. Ses prévisions politiques vont-elles se révéler justes ? L’avenir le dira sans doute.        
 
Info-Matin : Honorable Mahamadou Hawa GASSAMA, vous êtes député à l’Assemblée nationale du Mali. L’Etat malien vient de signer à Alger, le 4 juillet dernier, un accord avec les rebelles du 23 mai 2006 qui ont attaqué et pillé ce jour les garnisons militaires de Kidal et de Ménaka. Quel est votre sentiment, honorable GASSAMA, sur ces douloureux événements ?
Mahamadou Hawa GASSAMA : Je rends grâce à dieu et à son prophète (psl) qui m’ont permis aujourd’hui d’exprimer mes sentiments les plus profonds sur la situation politique du pays en général et en ce moment précis. Ensuite, je tiens à vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez pour exprimer mon point de vue sur cette question nationale d’importance capitale pour tous et chacun, et même au-delà du Mali. Comme vous l’avez si bien rappelé dans votre question, ce n’est plus une affaire exclusive ou cachée après la signature officielle de l’Accord d’Alger sous la conduite du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna KONE. Cela a fait couler beaucoup d’encre et de salive parmi la population malienne. Certains ont jugé que ledit accord n’était pas bon du tout ; d’autres, par contre, l’ont trouvé bon. Cependant, je dois reconnaître que les partisans de la première thèse, c’est-à-dire ceux qui désapprouvent l’accord en question, sont les plus nombreux en ce moment. Dans ce concert d’avis contradictoires sur un sujet sensible comme celui-ci, quel est le rôle des députés que nous sommes ? Il s’agit, en ce qui nous concerne, d’appeler le ministre KONE pour l’écouter en huis clos ou en plénière sous la forme d’interpellation retransmise en directe par la télévision nationale comme la loi l’indique. Après analyse, nous avons opté pour le huis clos. C’était le 14 juillet dernier et la séance d’explication a commencé à 16 heures après-midi pour prendre fin à 2 heures du matin, soit 10 heures d’affilée. Tenez-vous bien : nous lui avons posé toutes sortes de questions que vous puissiez imaginer, sans tabou ni faiblesse.
Quant à l’opinion personnelle du député Mahamadou Hawa GASSAMA comme chacun me connaît à l’Assemblée nationale du Mali, j’avais en un premier temps fait savoir à cette occasion que je n’étais pas d’accord avec cet Accord d’Alger. Car lorsque j’ai appris la signature entre le gouvernement du Mali et les insurgés du Nord en Algérie d’un accord, j’ai été consterné. Ma première réaction a été un refus pur et simple de ses accords étant entendu que le Pacte national était toujours en vigueur. Mais, après la remise officielle de ces accords à mon parti par le président de la République, après lecture et explication au niveau du parti, après débat et suggestion au niveau de l’hémicycle, j’ai été largement édifié. En tant que fils du pays, je me suis posé un certain nombre de questions qui sont :
1- Est-ce qu’aujourd’hui, le Mali dans sa situation de paix dans la sous-région a besoin de faire une guerre ?
2- Bientôt, ce sera les échéances électorales. Est-il nécessaire ou opportun de menacer un tel processus électoral garant de toute démocratie en plongeant notre pays dans une guerre dont l’issue est incertaine ?
3- Les fonds destinés à la réalisation des grands travaux entamés par le gouvernement ne seront-ils pas orientés vers le nord en cas guerre ?
4-Quelle serait l’issue de la recherche pétrolière au Mali en cas de guerre ?
A la réponse à toutes ces questions, je dirais ceci : «La paix n’a pas de prix ». En sommes, je soutiens les accords d’Alger à 100% et là-dessus, je soutiens ATT à100% pour 2007. Donc, j’accepte d’être le messager auprès du peuple pour explication. Il est quand même important de souligner que mes camarades députés et moi-même avons formulé des recommandations dont je pense qu’elles sont de taille. Ces recommandations ont été faites suite à un huit clos que nous avons eu avec le ministre signataire, M. Kafougouna KONE, durant douze heures d’horloge. A la fin de cet entretien, nous avons eu satisfaction à toutes les réponses données par le ministre suite à nos questions. Aussi, tous les différents groupes parlementaires, excepté le groupe RPM, ont décidé de soutenir les accords d’Alger et se sont félicités de leur signature. Je voudrais au passage féliciter le courage politique du RPM tout en rappelant au moins la présence de deux ministres RPM dans le gouvernement pendant quatre ans et bientôt cinq ans. Alors, où se situe la solidarité gouvernementale ?
IM : Est-ce vous pouvez, honorable député GASSAMA, nous en dire un peu plus sur les arguments avancés par le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna KNOE ? 
MHG : Ce que j’ai compris dans les propos du ministre KONE, c’est les détails qu’il nous a donnés sur la gestion de cette crise. Notre préoccupation majeure était de savoir pourquoi est-ce le gouvernement a vite signé cet accord sans que tout le monde dans le pays (à commencer par les députés qui sont les élus du peuple) soit au même niveau d’information avant de finaliser le document qui est censé engager tout le Mali sans exception. L’argument que le général Kafougouna KONE a avancé et que tous les autres ont appuyé d’une manière ou autre, c’est qu’il y a des choses qui ne peuvent pas attendre l’assentiment de tout le monde compte tenu de l’urgence avec laquelle il faut les traiter de manière efficace. Un adage de chez nous dit : «Si ta maison venait à brûler au village, la réaction normale serait d’apprécier ta propre capacité face au feu. Si elle est suffisante, la gestion ne posera pas de problème. Le cas échéant, tu feras appel dans le village pour la gestion ». C’est dire que le gouvernement a estimé nécessaire cette prise de responsabilité pour ensuite expliquer au peuple. Dans ma compréhension, sans risque de me tromper, je peux aujourd’hui affirmer que les insurgés ont regretté leurs actes pour la simple raison qu’ils n’ont pas été suivis par les leurs. 
Cela dit, la raison principale qui a conduit à la signature «rapide » de l’Accord d’Alger, selon les révélations qui nous ont été faites, c’est que les insurgés du 23 mai 2006 ne sont pas qu’une poignée d’individus comme on a tendance à le véhiculer dans l’opinion nationale. En effet, ils ne sont pas seuls et il ne s’agit pas non plus de deux ou trois personnes. Deux raisons supplémentaires s’y ajoutent. La première, c’est que la démocratie malienne est citée en exemple partout en Afrique grâce à la paix et à la stabilité dans notre pays en comparaison avec ce qui se passe malheureusement dans d’autres pays africains. Est-ce que nous devrions dilapider ce capital de sympathie en nous engageant dans un conflit armé entre nous-mêmes ? Je répondrais par «non ». La seconde, c’est que le Mali va bientôt organiser des élections générales (présidentielles et législatives) en 2007. Est-ce que le Mali peut-il organiser ces élections en même temps qu’un conflit armé au nord du pays qui sera de nature à perturber celles-ci ? Je crois encore une fois que non. Pour moi, le Mali ne doit pas se payer ce mauvais luxe. Au contraire, nous devrions pouvoir organiser en toute transparence les élections à venir dans la paix, la sécurité et la concorde entre tous les fils du pays. D’autre part, en cas de conflit, cela ne va-t-il pas jouer négativement sur les projets de développement entamés par le gouvernement ? Sans doute, oui. Car tous ces projets connaîtront soit un ralentissement soit un arrêt. Toutes choses qui sont de nature à tirer le pays vers les abysses du sous-développement. Toute mobilisation de fonds visant à contrer cette tendance va être assimilée par nos bailleurs étrangers et autres partenaires à un financement de la guerre au nord du pays. Par ailleurs, il avait été dit que le Mali n’avait pas de pétrole à notre grand désespoir. Mais aujourd’hui, le rêve est presque devenu réalité : les recherches récentes ont prouvé qu’il existe du pétrole au nord du Mali et que son exploitation est même prévue pour 2007 tout près. Or le pays n’a pas les moyens financiers, matériels et techniques ni les ressources humaines pour pouvoir exploiter et commercialiser ce pétrole sans les investissements étrangers des pays développés d’Europe et d’ailleurs. En cas de conflit armé dans cette partie «pétrolifère » du pays, ces investisseurs étrangers ne vont-ils pas fuir le coin de manière à retarder notre décollage économique ?
IM : Vous avez dit que le ministre KONE et les autres vous ont donné toutes les explications à la faveur du huis clos organisé à ce sujet, le 14 juillet dernier, à l’Assemblée nationale. Mais est-ce qu’ils vous ont entretenus sur tous les tenants et aboutissants de l’accord en rapport avec les lois du pays comme la Constitution du Mali et le règlement militaire pour savoir si elles ont été violées ou pas dans leur esprit et leur lettre ?
MHG : Chaque personne parle en fonction de sa compréhension. C’est vrai que je ne suis pas instruit, mais j’ai le bon sens comme tout le monde. Je crois qu’ils nous ont donné tous les détails de cette crise. Nous (députés) avons aussi fait des remarques sur ces deux points importants : la Constitution du Mali a-t-elle été violée oui ou non et le règlement militaire a-t-il été respecté oui ou non ? D’autre part, nous avons cherché à savoir s’il est exact que le signataire des accords au nom des insurgés, le nommé Ag BIBI, était un chauffeur ou pas. Par ailleurs, à quoi faut-il s’attendre si, d’aventure, les rebelles ne respecteraient pas l’Accord d’Alger ? Quel est le prix dudit accord ? En réponse, le général Kafougouna KONE a donné les raisons pour lesquelles l’accord a été signé et il a soutenu que la paix n’avait pas de prix. Mais s’il n’y a pas une alternative à la guerre, a-t-il rectifié, elle se fera nécessairement. Par rapport à la Constitution du Mali, n’est-ce pas les personnes excessivement lettrées qui ont argumenté que le président de la République était la clef de voûte des institutions du pays et le garant de celle-là ? A mon humble avis, cela signifie que le président pourra faire comme bon lui semblerait.
IM : Pour être plus précis sur la violation de la Constitution de la 3è République du Mali, il est indiqué dans l’Accord d’Alger que c’est l’arrêté du ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales qui va créer le Conseil régional provisoire pour la région de Kidal tandis que cette disposition administrative est une prérogative de l’Assemblée nationale (article 70 de la Constitution) qui doit voter une loi dans ce sens. Est-ce que vous avez relevé cette violation constitutionnelle à l’attention du ministre KONE et quelle a été la réponse qu’il a donnée à ce sujet ?
MHG : Le gouvernement, s’est expliqué et défendu le général Kafougouna KONE, n’a pas violé la Constitution ni dans le fond ni dans la forme. Il s’est même montré choqué quand certains ont fait savoir que le peuple malien avait été trahi avec cet accord. Car, a-t-il rappelé, il s’est toujours battu pour le Mali sans calcul et sur plusieurs théâtres d’opération militaires comme la guerre des frontières entre le Mali et le Burkina et la rébellion des années 1990. Nous-mêmes députés, nous lui avons tous reconnu son mérite militaire et son sens patriotique. En guise de rappel, après les événements du 23 mai, le président ATT (alors en tournée à Diéma) avait dit que c’était un problème militaire qui nécessitait une réponse militaire. Mais si la même personne privilégie après une solution politique et diplomatique, c’est qu’il connaît des dessous plus compliqués de cette affaire que nous autres ignorons parce que profanes en la matière. De toutes les façons, les gens n’ont pas toujours les mêmes appréciations sur tous les sujets.
IM : Honorable GASSAMA, vous être reconnu pour votre franc-parler à l’Assemblée nationale et votre sens de la vérité au point d’être la coqueluche politique de l’opinion nationale. Est-ce à dire que vous êtes prêt aujourd’hui, pour cause de consensus et de soutien unanime au président ATT, à ne pas dire la vérité pour vous aliéner cette sympathie nationale ? Soutenir ATT en toute sincérité et toute vérité, n’est-ce pas lui montrer les erreurs d’appréciation comme celle de l’Accord d’Alger pour vice de forme et de fond ?
MHG : Vous pouvez vous renseigner au niveau de l’Assemblée nationale au sujet du huis clos du 14 juillet dernier auquel vous faites allusion : je suis celui avec lequel les débats ont été les plus chauds à travers les questions/réponses sur l’Accord d’Alger. D’ailleurs, s’il s’agissait de guerre, c’est l’Assemblée nationale qui est habilitée à la déclarer et non le gouvernement ni le président de la République du Mali. Mais je le répète après Kafougouna KONE et ses hommes, rien ne vaut la paix qui n’a pas de prix et il faut tout faire pour éviter la guerre à notre pays. Je peux toutefois me tromper sur ce sujet. Ce dont je suis désormais convaincu dans tous les cas de figure, c’est que le Mali ne doit pas aller en guerre à cause des événements du 23 mai dernier. Les exemples malheureux étant légion sur le continent africain comme vous le savez plus que moi.
IM : Si l’on peut se résumer après toutes les explications fournies à vous, est-ce qu’on a signé l’Accord d’Alger pour pouvoir tenir les élections de 2007 dans la paix et la sécurité ?
MHG : J’étais même allé plus loin en ayant à l’esprit qu’on ne fait rien pour rien et que les rébellions ont toujours des revendications vénales. Car, j’avais posé la question suivante au général Kafougouna KONE : «Vous avez signé cet accord à quel prix, c’est-à-dire combien cela vous a-t-il coûté ? » Il m’a répondu avec le même aplomb : «La paix n’a pas de prix ».
IM : A propos de soutien unanime au président ATT, est-ce à dire que tout le monde sera derrière ce dernier à la faveur des élections générales en 2007, en ce qui concerne particulièrement Mahamadou Hawa GASSAMA et son parti URD ?          
MHG : Je voudrais ici rappeler que nous sommes tous (partis politiques) comptable de la gestion des 5 ans de ATT. Tous les partis politiques ont soutenu pendant quatre ans l’action du président et partant celle du gouvernement. Je ne pense pas qu’en 2007 il ait un problème particulier. Mais aucun parti ne peut dire qu’il n’est pas comptable de la gestion gouvernementale même les petits partis aujourd’hui présents dans le gouvernement. Ceci étant, en ma qualité d’élu du peuple, j’apprécie l’élan de partage et de consensus du président. Par partage, je voudrais parler de la gestion consensuelle du pouvoir : IBK au parlement ainsi que Me TALL. M. Soumaïla CISSE à L’UEMOA. Choguel et Mohamed Lamine dans le gouvernement, j’en passe.
En tant que membre fondateur de l’URD, membre du bureau national et député élu à l’assemblée, par loyauté si notre candidat naturel M. Soumaïla CISSE n’est pas partant pour les échéances de 2007 et que nous avons toujours soutenu le président et l’action gouvernementale, il est normal que nous soutenions ATT. Pour la simple raison que ATT est un homme de consensus et un rassembleur, mais aussi pour le respect et la considération que l’homme porte sur les femmes, les jeunes et les hommes de l’URD et plus particulièrement à mon leader Soumaïla CISSE, à mon président Younoussi TOURE et à moi-même. Donc, je suis pour le soutien de mon parti à ATT après tout ces efforts que nous avons faits ensemble pendant 5 ans.
Par rapport au rapprochement RPM-URD, il est important de noter qu’un parti politique ne vise que ses intérêts (façon GASSAMA) et que nous ne sommes pas en religion. Mais pensez-vous que c’est normal d’échouer encore en 2007 alors qu’on continue à panser nos plaies de 2002 ? Pensez-vous normal de s’opposer à ATT après que mon parti a bénéficié du président tout le soutien et à tout le niveau pendant 5 ans? Je ne pense pas. S’il est vrai que la politique est un jeu d’intérêt, entre une attente de 5 ans et une autre de 10 ans, laquelle est la meilleure ? Je pense qu’en Afrique comme partout dans le monde après un mandat, tout président aspire à un second mandat.
Quant à ma candidature à la députation pour 2007, seule la population de Yélimané en décidera. Je ne cesse de la remercier, car son soutien ne m’a jamais manqué. S’il y a lieu d’aller en coalition après le choix de la population porté sur moi, cette décision reviendra à la direction du parti ainsi qu’à la section de Yélimané. Car je suis issu d’un groupe où la discipline est de rigueur.
IM : Il n’y pas d’opposition parlementaire dans le pays, à part celle du BARA et du PCSAM qui ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale. Est-ce à dire que notre système démocratique actuel doit se contenter d’un candidat unique à la présidentielle de 2007 en la personne du général ATT ? Est-ce une bonne ou mauvaise chose à votre entendement ?
MHG : Tout d’abord, je souligne qu’il existe au sein de notre Assemblée nationale des groupes parlementaires d’amitié avec d’autres groupes à travers le monde. Moi, je suis inscrit sur le groupe d’amitié France/Espagne. C’est dans ce cadre que nous avons reçu des députés espagnols qui accompagnaient récemment leur ministre au Mali. Dans les débats, nos collègues espagnols nous ont posé certaines questions face auxquelles j’avais personnellement honte. Une seule question principale était à l’ordre du jour : «Comment se fait-il qu’il n’y ait pas d’opposition parlementaire au Mali alors que sa démocratie est partout citée en exemple ? » Nous n’avons pas pu y répondre de manière satisfaisante, parce que la démocratie véritable rime avec critique. Je crois même savoir que ce que vous cherchez aujourd’hui en cette matière se trouve justement à l’Assemblée nationale avec les groupes parlementaires.
Cependant, je crois qu’il n’a jamais été question que ATT soit seul candidat en 2007. Par exemple, en 2002, il y avait 24 candidats qui briguaient la magistrature suprême. J’ai même l’intime conviction que IBK, au regard de sa position actuelle et celle du RMP, sera sans doute candidat en 2007. Les signes ? C’est par exemple l’attitude du RPM dont les députés se sont désolidarisés, en huis clos comme en plénière, de la résolution de soutien à l’Accord d’Alger. IBK lui-même a fini par suivre son parti dans cette affaire, même s’il lui a été rappelé qu’il est chef d’institution. A ce titre, ont fait remarquer certains, il devrait admettre son statut de minorité parlementaire pour se plier à la règle de la majorité qui a voté cette résolution.
IM : Quelle est votre opinion sur le Manifeste pour la démocratie qui vise à restaurer l’action des partis politiques dont le rôle est jugé comme mis à mal par le consensus actuel qui s’apparente à un parti unique de fait ?
MHG : Les signataires de ce manifeste sont à la poursuite d’intérêts particuliers. Sans citer de nom, quelle est l’identité des acteurs politiques qui ont tout chamboulé dans ce pays en 2002 ? N’est-ce pas les mêmes personnes qui ont constitué le fameux «groupe des dix » au sein de l’Adema-Pasj pour contester et combattre le lendemain le candidat investi après les primaires démocratiques qu’il a remportées face à un autre candidat du parti ? Même si la cause dudit manifeste est noble, force est de reconnaître que nous avons des réserves concernant ses signataires qui ne m’inspirent pas beaucoup de confiance. Il ne s’agit pas de proclamer une cause juste et véridique, mais il faut que l’acte rime avec la parole. Sinon, c’est peine perdue.
IM : Mais tous les signataires ou les initiateurs ne sont pas tous de l’Adema-Pasj ?
MHG : C’est peut-être vrai dans un certain sens. Mais d’après ce qu’il m’a été donné de constater, c’est que l’écrasante majorité est de l’Adema-Pasj. Je peux même dire qu’ils sont tous de l’Adema-Pasj. D’ailleurs, est-ce que vous avez bien consulté la liste des signataires ?            
IM : Votre mot de la fin ?
MHG : Mon dernier mot, c’est le souhait que je formule pour la paix, la sécurité et la concorde dans notre pays. Que les échéances prochaines s’y tiennent pendant que nous vivons dans la stabilité. Qu’Allah le tout puissant nous accorde sa grâce, que le pays bénéficie d’un bon hivernage et que le président soit assisté dans sa tâche par la gloire de dieu. Je ne pourrais terminer sans remercier la presse et, à travers elle, le peuple malien qui n’a ménagé aucun effort pour m’assister de près ou de loin.
Vive le Mali, vive la République. Merci !
Propos recueillis par Sambi TOURE
Et Seydina Oumar DIARRA-SOD

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