Campagne de dévalorisation des cadres maliens :rnAhmed Sow parmi tant d’autres…

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Les cadres de stature internationale ne manquent pas au Mali. Au début des indépendances, faisant ombrage aux politiques, ils devaient se soumettre ou se démettre. Mais une troisième voie est vite apparue, parfois encouragée systématiquement par les grandes puissances : l’emploi international, qui donnait refuge à ces grands hommes bafoués chez eux et encombrants ailleurs.

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 Dans les ambassades et consulats, dans les bureaux climatisés du système des Nations unies, ils assumaient stoïquement leur destin biaisé, comme un moindre  mal. Ceux qui ont eu honte de ce luxe et qui ont voulu participer à l’effort de construction nationale, dans les entreprises ou dans l’arène politique, ont été écartés sans ménagement, ou, comme dans certains pays voisins, ont été pendus. C’était à l’ère des partis uniques, une période qu’on croyait révolue avec ses tares. Aujourd’hui, ceux qui persécutent les cadres, perpétuent la pratique des anciens dictateurs, devenue par ailleurs tragiquement anachronique : en effet, loin d’avoir honte d’aller à l’extérieur, les cadres trouvent une nouvelle fierté à y représenter leur pays, après avoir enlevé le poste à des concurrents étrangers.

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La situation actuelle du Mali dans les postes internationaux

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Dans ce domaine, la comparaison avec le Sénégal, le Ghana ou la Côte d’Ivoire n’est nullement à notre avantage, et cela, on l’avait presque accepté. Mais que le Burkina, la Mauritanie et même le Niger tiennent la dragée haute au Mali dans ce domaine, voilà qui confirme notre déclin. C’est au représentant malien à l’ONU, Me Demba Diallo, au début des années 60, qu’on doit l’expression « pays non alignés », qui allait connaître un si heureux sort. Quel honneur ! Avec le coup d’Etat du 18 novembre 1968 et l’évolution vers le monde libéral qui allait s’ensuivre, commence une longue descente de notre pays dans l’anonymat international, le porte-parole de la sous-région étant désormais la Côte d’Ivoire. Mais depuis, les choses ont changé. Cheick Modibo Diarra est revenu mettre les pendules à l’heure pour un bon moment. De partout, en Afrique et dans le monde, on l’appelle, il apparaît à la télévision, et, qu’on le veuille ou non, il fait la gloire du Mali. Bill Gates, en le nommant Directeur Microsoft pour l’Afrique, n’a fait qu’ajouter le prestige au prestige. A ses côtés, se tient Amadoun Touré, notre Kofi Anan, (l’UIT, dont il est le Directeur Général, étant le premier organisme du système des Nations Unies), suivi d’Alpha Oumar Konaré, le président de l’Union Africaine, et de Soumaïla Cissé, le président de la Commission de l’UEMOA. Aurons-nous bientôt la présidence de la Banque Ouest-Africaine de Développement, avec la confirmation de M. Coulibaly, l’actuel vice-président ? Quant à celle de la CAF, du CSSA ou de la FIBA-Afrique, comment ne pas être heureux d’y voir le ressortissant d’un grand pays de sport comme le nôtre ? Est-ce en s’attaquant à la réputation de nos cadres qu’on y parviendra ? Certes non !

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Le sens des proportions

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C’est ce qui semble manquer à ceux qui ont pris pour cible le ministre Sow, allant jusqu’à réclamer sa démission, un mois après sa nomination. Outre qu’après de telles erreurs on risque de ne plus prendre notre pays au sérieux, il faut savoir qu’il y a faute et  faute, en attendant que les instances compétentes reconnaissent qu’il y en ait eu vraiment dans la gestion du Directeur du Centre de Développement des Entreprises de l’Union européenne.

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 Les Français n’ont-ils empêché les Alain Jupé et les Dominique Strauss-Kahn de se présenter aux élections et de remplir des fonctions ministérielles, malgré les problèmes judiciaires qu’ils traînaient pendant de longues années ? Une petite affaire est une petite affaire, et il n’est pas possible d’en faire un crime. En tout cas, les juges ne le voudront pas. Qu’on se souvienne aussi de l’affaire Kurt Waldheim, cet ancien secrétaire général des Nations unies, dont on n’a découvert qu’il fut soldat allemand (normal, quand même, même si le président de l’époque s’appelait Hitler) qu’après ses deux mandats. On a dit les choses au moment où il le fallait, sans faire de grand dommage à qui que ce soit : c’est cela, le sens des proportions. L’intérêt national commande que les politiques l’aient, mais face à des ensembles comme l’Union européenne ou l’ONU, placer de bons cadres en nombre est un enjeu africain.

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Ibrahima KOÏTA

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