Au fur et à mesure que l’on s’achemine vers 2012, les candidatures à l’élection présidentielle deviennent un sujet incontournable. Au sein du parti de l’Abeille, la question n’est, certes, pas pour l’instant à l’ordre du jour, même si les potentiels candidats à la candidature sont en train de se préparer en vue de monter sur le ring. C’est dire que les démons de la division sont déjà à l’affût pour s’emparer de la Ruche qui cherche, désespérément, candidat.
A quelque dix-neuf mois du premier tour de la présidentielle de 2012, les états-majors des partis politiques ont le regard tourné vers cette compétition qui sera, de toute évidence, rude et acharnée. En effet, le président Amadou Toumani Touré étant en fin de mandat et aucun parti ne pouvant, pour le moment, revendiquer ou se prévaloir de son soutien, la course sera infernale pour tous les prétendants, grands comme petits. Mais pour l’instant, c’est la candidature à l’intérieur même des partis qui pose problème. Principalement pour l’Adema-PASJ, l’ex-parti majoritaire, qui n’a pas fini de régler ses comptes avec les démons de la division.
Ce qui fait rappeler les jours sombres de 2002 quand les primaires, au sein de la Ruche, avaient fortement ébranlé l’unité et la cohésion du parti. En effet, l’Adema-PASJ s’était vu obligé d’organiser une Convention nationale, qui s’est tenue les 5 et 6 janvier 2002, dans le but de départager les candidats à la candidature, Soumaïla Cissé et Soumeylou Boubèye Maïga. A l’issue de cette Convention nationale, le premier avait eu le dessus sur le second par le score de 221 voix contre 180. Avec ce résultat sans équivoque, le Comité exécutif de l’Adema avait appelé tous les militants du parti à se mobiliser autour du candidat Soumaïla Cissé.
En 2012, le parti de l’Abeille sera encore face à la question de la candidature à la présidentielle. Qui va porter les couleurs du parti de l’Abeille ? Si, dans les autres grands partis, cette question se pose avec moins d’acuité, tel n’est pas le cas pour l’Adema qui va devoir se serrer la ceinture pour l’organisation de primaires en vue de départager les futurs candidats qui, incontestablement, vont se bousculer au portillon. Comme on le voit, contrairement à Soumaïla Cissé de l’URD ou de Ibrahim Boubacar Kéïta du RPM, le président de l’Adema-PASJ, Dioncounda Traoré, n’est pas en position de force au sein de son parti pour s’imposer comme candidat naturel. Comme l’est, par exemple, Soumaïla Cissé à l’URD et IBK au RPM, deux candidatures à la présidentielle de 2012 presque scellées au sein de leurs partis respectifs.
Aujourd’hui, le président de l’Adema-PASJ, Dioncounda Traoré, ferait pâle figure au sein de son parti où même des poids plume veulent se mesurer à lui. Et pourtant, en cas de primaires, s’il est candidat, sa victoire sera presque une marche de promenade. Seulement, ce sera dans un parti divisé. Comme, d’ailleurs, à l’accoutumée en de pareilles occasions. Car le camp du perdant, en dépit des professions de foi et des déclarations publiques de soutien, va tirer les ficelles en vue de l’échec du candidat officiel du parti. Surtout que certains barons, au sein de la Ruche, seraient en train déjà de faire campagne en vue de barrer la route à Dioncounda Traoré qui, selon eux, ne fait pas le poids face à des mastodontes qui ont pour noms Modibo Sidibé, Premier ministre et certainement candidat d’une constellation de formations politiques, Soumaïla Cissé, candidat naturel et mentor de l’URD, Ibrahim Boubacar Kéïta, leader incontesté du RPM et Ahmed Sow, président d’honneur et potentiel porte-drapeau du PDES, le parti présidentiel.
C’est dire que l’Adema-PASJ a encore du chemin à faire dans sa tentative de reconquête du pouvoir qu’il a perdu en 2002. Et cela avec ou sans Dioncounda Traoré.
Mamadou FOFANA