Candidatures: la honteuse course aux milliardaires

7

Sans tirer les leçons de ses mauvaises pratiques qui ont mis à genoux la démocratie, des partis politiques animés uniquement de la volonté de briguer la magistrature suprême scellent toutes sortes d’alliances. C’est pourquoi, de plus en plus, des opérateurs économiques et autres personnalités non politiques gagnent du terrain au détriment des politiques après 30 ans de démocratie.

Alors que les consultations et les rencontres s’enchaînent au sein des états-majors politiques, en prélude de la prochaine présidentielle, les partis dits de grandes formations politiques, sont confrontés à un problème de leadership. Ainsi, à une année de la probable date (mars 2022) de ce scrutin, c’est l’incertitude au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM), de l’Adema PASJ et de l’Union pour la République et la démocratie (URD), les trois plus grands partis au Mali en termes du nombre d’élus avant le coup d’État du 18 août.
A ce jour, aucun d’eux ne peut positionner un candidat populaire à la dimension de l’enjeu. « Difficile de le dire, nos formations souffrent du manque de cadres et de ressources humaines d’une certaine envergure », nous indique un observateur politique en affirmant que c’est le même problème auquel le président Alassane OUATTARA est confronté en Côte d’Ivoire. La situation est le résultat de manque de stratégies de positionnement des cadres et des candidats dans les partis politiques. En somme, les conséquences de pratiques anti-démocratiques. En effet, tout se résume à une personne généralement. Et le parti ne peut que proposer cette personne. Au lieu de la voix majoritaire pour décider, c’est celle du mieux-disant qui est actée.
A l’approche de la prochaine présidentielle, au lieu de tirer les conséquences de la situation, ils sont en train de faire le pire en ayant recours à des personnalités non politiques en vue de porter leur candidature. La preuve : après le décès de Soumaila CISSE, l’URD se retrouve presque orpheline. Et l’après Soumaila CISSE n’était pas planifié parce qu’il était le ‘’candidat naturel’’. Pour combler ce vide, du moins tenter de combler ce vide, l’URD, selon une source, veut essayer la carte de personnalités novices en politique. Il s’agit de celle de Mamadou Igor DIARRA qui vient d’y déposer ses valises. On parle aussi de l’opérateur économique Diadiè dit Amadou SANKARE. Dans l’un ou l’autre cas, c’est un recul pour la démocratie de notre pays.
A l’Adema, on n’est pas loin du même scénario. Aussi invraisemblable, ce grand parti manque de candidature prometteuse parmi ses cadres. D’ailleurs, il vit cette situation depuis 2002. Ce qui expliquerait ses multiples soutiens à d’autres candidats. Pour la prochaine consultation présidentielle, le président Tiémoko SANGARE a promis que le parti aura son candidat. Si ce choix doit être entériné par le Comité exécutif de la Ruche, aucune tête ne sortirait du lot des cadres. « Il y a des cadres à l’Adema comme à l’URD, mais ils n’ont pas de personnalité de rang national capable de porter un projet de société pour un pays », affirme notre observateur politique.
Ainsi, le fait pour l’ancien Premier ministre, Boubou CISSE d’intégrer ce parti n’est pas anodin. Parce qu’il est attendu, après avoir été sollicité par certains militants, pour devenir le sauveur de la Ruche qui à tout prix veut conquérir et gérer le pouvoir. Une mauvaise presse pour l’Adema PASJ qui fonde son espoir sur une personnalité malienne, mais une novice politique. Selon une source, c’est la première fois que Boubou CISSE milite officiellement dans un parti politique afin de réaliser son ambition présidentielle. Mais à ce stade le pari n’est pas gagné pour lui, car le poste est convoité par un homme d’affaires Seydou COULIBALY. Ce dernier est aussi un inconnu du landerneau politique.
Le RPM, lui, multiplie les rencontres pour galvaniser ses troupes afin de se relever du coup subi par le coup d’État. Là également qui pourrait remplacer IBK ?

Par Sikou BAH

Commentaires via Facebook :

7 COMMENTAIRES

  1. Seydou tu as raison et le probleme est qu’ils sont tous sans exception des Massake Kelin Djalikibali qui ne veulent voir emerger aucun tete autour d’eux car pour eux une menace a leur plein pouvoir! En un mot nous avons des dictateurs qui veulent faire de la democratie!

  2. Au Mali les politiciens leaders gerent leur parti comme on gere une entreprise familiale.
    Des leaders qui 30 ans durant se presentent a chaque election.Sans jamais penser a l’alternace au sein du parti ou a la releve en cas de maladie, deces deces.
    Regardez un peu URD ce grand parti, Soumaila Cisse ce grand homme d’etat plein d’experience.Maintenant qu’il n’est plus, que va devenir son parti? C’est pas Me Demba Traore ou Salikou Sanogo qui vont prendre la releve.Ils n’ont tout simplement pas l’etoffe ou la veste de Soumaila Cisse.
    Le constat est que tout le URD se resume en un seul Homme: Soumaila Cisse.
    Apres les 2 mandats de AOK, L’Adema pourtant majoritaire et bien implante dans le pays n’a toujours pas retrouve ses marques.Dramane Dembele qui n’a meme pas eu 10%.
    Et les Maliens ont tendance a voter pour un homme et non un parti.
    Donc cela ne m’etonne pas que Mr Seydou Coulibaly(mon homonyme) pourtant inconnu de la scene politique devient le candidant des grands partis.Car l’argent fait tout.Pas d’ideologie.Pas de conviction.

  3. C’est une fausse idée de croire qu’il faut nécessairement une personnalité politique pour faire gagner le parti.
    SEULE COMPTE L’INCARNATION DES IDÉES QUI FONT CORPS AVEC LES ASPIRATIONS DU PEUPLE.
    Les structures du parti ont l’avantage de relayer ses idées.
    LES GRANDS PARTIS POLITIQUES DOIVENT LANCER UN APPEL À CANDIDATURE PARMIS LES ADHÉRENTS DU PARTI.
    Un inconnu peut sortir du lot par la vivacité de ses idées et la découverte de son parcours professionnel enviable.
    BARACK OBAMA N’ÉTAIT PAS CONNU DU GRAND PUBLIC QUAND IL S’EST ENGAGÉ POUR L’INVESTITURE DU PARTI DÉMOCRATE.
    On voyait HILARI CLINTON gagnée haut la main.
    On peut en dire autant de SÉGOLÈNE ROYAL en 2007.
    Les caciques du PS ont été surpris de l’adhésion des adhérents à sa personnalité.
    Il en est de même de MACRON.
    Leurs intelligences,la force des idées liées aux aspirations d’une grande majorité de la population ont fait la différence.
    On demande à nos grands partis politiques d’ouvrir la compétition au lieu de courir après les milliardaires.
    Dans la compétition,si un milliardaire passe soit il a su convaincre par ses idées,son dynamisme,par la façon dont il est devenu riche,soit le peuple du parti n’est impressionné que par l’argent.
    Un peuple fier et digne est forcément séduit par les IDÉES portées par une personne au parcous professionnel enviable.
    Les jeunes sont prêts à profiter de l’argent des milliardaires,pas à les élire,s’ils ont en face une personne séduisante par la qualité de ses idées.
    En 1992,le plus pauvre des candidats a été élu par la qualité de ses idées car soutenu par un grand parti politique installé dans chaque recoin du pays.
    On demande à nos grands partis politiques de permettre à un inconnu de se révéler aux maliens comme le PARTI DÉMOCRATE l’a permis à BARACK OBAMA.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  4. Les acteurs politiques ont démontré qu’ils ne sont pas capables de construire le Mali ! Il faut que les jeunes colonnels arrivent à créer les conditions pour inverser la tendance surtout qu’ ils savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur d’ après Assimi Goïta sinon un autre coup d’ état serait inévitable avec des mesures plus sévères pour sauver le Mali !
    A bon entendeur salut !

  5. Tout effet a une cause et les mêmes causes dans les memes conditions produisaient les mêmes effets ! Voilà les résultats de la gestion pendant trente ans des ” grands democrates ” : des farfelus !

    • 𝔹⊗ℕℑ⊗𝕌ℜ

      ℂe sont ℂ€𝕌X qui 𝒫𝔄ℜℒ€ℕŦ le 𝒫ℒ𝕌$ qui en font le ℳ⊗𝕀ℕ$ !

  6. Nous sommes toujours dans des histoires de carnet d’adresse du parti ou du candidat. Les Maliens ont dalle du programme des candidats. Voilà pourquoi le cycle élection – coup d’état a du chemin. Qu’il s’agisse de Diadié, de Seydou Coulibaly ou de tout autre opérateur économique (Bittar par exemple), le seul mot de campagne sera la distribution de billets de banque.
    Croyez vous qu’un opérateur économique va investir son argent pour conquérir le pouvoir sans se servir? Vont -ils siéger à Koulouba pour les beaux yeux des Maliens?

Comments are closed.