Autrement dit : Les incohérences de Manassa

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Avec elle, ne soyez étonnés de rien. Elle est capable d’une chose et de son contraire du jour au lendemain. «D’insécurité résiduelle» en 2017, voilà comment la présidente de la Cour constitutionnelle résume l’état de notre pays en 2019 : «Aujourd’hui, les piliers de celle-ci (la République, s’entend) sont fortement fragilisés par la crise multidimensionnelle qui prévaut dans notre pays». 

 

Ces propos sont tenus par celle qui a une grande part dans la dérive du Mali, en ce moment, pour avoir tenté un référendum impossible, cautionné, encouragé et soutenu une élection présidentielle contestée de toutes parts, dans une lettre qu’elle a adressé à l’ancien président de la République Alpha Oumar Konaré qu’elle invite à participer aux initiatives en cours, en faveur du retour de la paix, la cohésion nationale et tout le reste. 

 

Comme un mea-culpa qui ne dit pas son nom, elle rappelle les prérogatives de «sa Cour», ses responsabilités et celles d’Alpha Oumar Konaré, en tant qu’ancien président de la République, ancien chef de l’Etat. Il appelle ce dernier au «dépassement de soi».

 

C’est à peine si elle ne court pas s’agenouiller les mains derrière le dos pour prier AOK, afin qu’il descende dans l’arène nationale pour aider à trouver une solution à la crise multidimensionnelle -qu’elle reconnaît finalement- ; elle qui a juré sur tous les saints que le Mali ne vit qu’une «insécurité résiduelle», qui n’empêche ni la tenue du référendum, ni l’organisation d’élections.

 

Si elle et son patron de président de la République ont été incapables d’organiser leur «changement de Constitution» en 2017, ont tenu un scrutin présidentiel avec les résultats et contestations que l’on connaît ;ils envisagent de ramener sur la table, une nouvelle fois, la question d’une nouvelle loi fondamentale.

 

Il faut croire que Manassa se souviendra, désormais, des termes de cette lettre quand il s’agira d’aller, une nouvelle fois, aux urnes pour quelque scrutin que ce soit. Car la situation est tellement inquiétante que cette fois-ci, et c’est ce que sous-entend cette lettre à AOK, sans l’écrire, elle vient d’avouer que ce sont les institutions qui sont menacées et qu’il faut impérativement un sursaut national.

 

Makan Koné

 

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3 COMMENTAIRES

  1. Vive MANASSA DANIOKO,
    jamais au Mali une femme n’a été tant élevée.
    Il faut être bouché comme un misérable journaliste
    affamé de l’opposition pour nier hypocritement la haute
    valeur et l’indéniable mérite de MANASSA.
    Et toi qui ne cesses d’étaler ta honteuse carence à
    AFRICABLE aux débats des idiots incompétents
    de dimanche ? Une bande de cancres fiéfés !

    • Est-ce que certains se souviennent quand ces religieux de Turqui me semble t-il, avaient distribué des exemplaires du Coran en milieu scolaire?
      Sous Hollande, au lendemain des attentats chez Charlie-Hebdo en 2015, ils avaient fermé 4 mosquées… 3 ont réouvertent!

  2. Très bonne analyse comme toujours! Bravo M. Koné! Vos messages sont toujours clairs, votre style est fluide et vos mots sont toujours justes! Dommage qu’il n’y ait que très peu de vrais journalistes de votre envergure dans notre Maliba actuel où la médiocrité triomphe à tous les niveaux! Malheureusement.

    Je suis entièrement d’avis avec vous. Il est clair qu’avec cette missive, la présidente de notre Cour constitutionnelle manque à ses obligations de neutralité et d’impartialité que lui imposent les textes régissant sa fonction. Plutôt que de se cantonner à sa fonction de gardienne de la constitution, cette pauvre Manassa semble désormais militer à visage découvert pour les élucubrations de IBK jetant ainsi au passage l’opprobre sur toute l’institution dont est censée pourtant diriger et incarner les valeurs en toutes circonstances!

    Il y a quelques années, le Président Obama nous rappelait que “l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes”. Manifestement nous nos cieux, beaucoup n’ont toujours pas intégré ce précepte pourtant élémentaire de la démocratie. Pauvre de nous!

    IBK croit qu’il suffit d’organiser un peu partout au Mali des séances de grands bavardages pour que s’évanouissent, comme par magie, les nombreux problèmes crées ou en tout cas amplifiés par son incapacité et son incompétence à diriger le pays. Mais il se trompe lourdement. Ce n’est pas “Le Grand débat national”, qu’IBK tente de copier sans aucune finesse, organisé en France par Macron qui a permit d’étouffer les revendications et contestations des “Gilets jaunes”. Ce sont des actions et mesures concrètes (baisse d’impôts, ajournement voir abandon des mesures impopulaires etc.) décrétées en urgence par l’État français qui ont amené un peu de sérénité dans ce pays. Comme actuellement au Liban, au Chili, en Algérie et partout dans le monde, ce que veut le peuple c’est le travail, la sécurité, la lutte contre la corruption des élites etc. En somme que les gouvernants soient exemplaires; qu’ils servent l’intérêt général de la nation plutôt que leurs intérêts particuliers. IBK, Halte donc aux tentatives d’enfumage avec ton monologue national! Place à l’action ou à la démission!

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