HISTOIRE DE POT-DE-VIN : Un quart d’heure dans une mairie

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Pour un billet craquant neuf, la secrétaire de mairie, de discourtoise s’est faite obséquieuse à l’égard d’un usager.

Le phénomène des dessous de table est perceptible dans l’administration générale et plus particulièrement dans les mairies où les citoyens se bousculent pour des pièces d’état-civil.

Nous sommes dans une mairie de la capitale. Derrière une table se trouve une dame de teint légèrement clair, la quarantaine sonnée. Elle semble occupée sur une machine de marque « Olivetti ».

Il est 10 h 30 environs lorsqu’un homme arrive avec dans ses mains un cartable. A peine répond-elle à son bonjour. Informée de la raison de sa visite auprès d’elle à savoir l’acquisition d’un certificat de vie des enfants, elle lui lance dans un ton pas assez courtois : « Avez-vous les extraits d’actes de naissance des enfants ? Si oui vous payez 100 F CFA ».

Normal jusqu’ici. L’homme sort les pièces de son cartable et tend les papiers demandés avec une pièce de 200 F CFA et Mme de lui dire qu’elle n’a pas la monnaie. Comme pour couper court à toute discussion, l’homme lui dit de garder la monnaie. Sans dire merci, elle lui demande de revenir vers 14 h au motif que « le maire n’est pas sur place ».

Visiblement pressé, l’homme lui tendit à nouveau sa main avec un billet dissimulé dans sa pomme en lui disant que la journée est très courte pour lui et qu’il lui est obligé de déposer son dossier avant-midi. Comme on pouvait s’y attendre, Mme la secrétaire lui propose de s’asseoir sur une chaise et sort de son bureau pour revenir quelques minutes plus tard avec le certificat dûment signé par le maire.
Elle ne se gêne pas de remercier et de faire des bénédictions pour celui qu’elle banalisait tantôt.

Par cet acte, nous venons de comprendre comment des citoyens sont dépouillés par d’autres citoyens à longueur de journée. Combien sont-ils à donner contre leur gré de l’argent aux hommes et femmes pourtant payés pour rendre service ?

La corruption a droit de cité dans nos services, souvent, le corrompu n’a même pas besoin de demander. Le système est là et tout le monde y trouve son compte. Corrupteurs et corrompus sont des mauvaises graines qu’il faut à tout prix extirper de nos rangs.

Idrissa Sako

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