La révélation a été faite hier lors de la « semaine de lutte contre la corruption « : Près de 60 milliards FCFA justifiés ou recouvrés par l'Etat

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Dans le cadre de la " Semaine de la lutte contre la corruption,  qui  se tient du 8 au  14 décembre, une conférence-débat a réuni, hier, au Centre international de conférences un public nombreux autour du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Maharafa Traoré, pour plancher sur ce fléau qui est en train d’annihiler les efforts de développement de notre pays.

Deux thèmes étaient à l’ordre du jour de cette journée, à laquelle a tenu à participer le ministre de la Justice en personne, à savoir : " Le Plan d’action national de mise en œuvre des recommandations issues des Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière " et " Les rôles et missions des différentes structures impliquées dans la lutte contre la corruption : efforts déployés par le Gouvernement en la matière ".

 

A la suite de ces différentes communications, il s’est avéré que les résolutions, une centaine, adoptées par les Etats généraux sur la corruption et la délinquance financière (EGCDF) ont été classées, dans le rapport général, à court, moyen et long termes. Dans ce cadre, les autorités ont commencé à mettre en œuvre une série de recommandations, avant même que cela ne soit demandé par l’EGCDF, au nombre desquelles des mesures juridiques et institutionnelles destinées à améliorer la détection des infractions, l’institution des juges anticorruption : pôle économique et financier, renforcement des structures internes de contrôle, création d’inspections ministérielles, mise en place du Bureau du Vérificateur général, etc.

 

D’autre part, dans le cadre du Renouveau de l’Action publique, en vue d’impulser les changements de mentalité et de comportement nécessaires pour rendre l’Administration plus performante, le Premier ministre, Chef du gouvernement, a, dès janvier 2008, demandé à chaque ministère d’élaborer une feuille de route axée sur des objectifs précis déclinés en actions sur une période déterminée. Il s’agissait notamment de restaurer et de faire respecter les valeurs de base que sont la ponctualité, la présence physique et de qualité des agents dans les services ; d’assurer une bonne gestions des ressources de l’Etat ; de rompre avec l’impunité et d’assurer une large diffusion des décisions de sanction pour que se propage la valeur de l’exemple. 

 

 Nous sommes tous coupables?

A la lumière des débats francs et courageux qui ont émaillé cette journée, nombre d’observateurs sont venus à la conclusion que la corruption est généralisée dans notre pays et que la lutte contre ce fléau ne peut être gagnée que par l’implication de tous et de chacun. Au cours des débats, plusieurs intervenants ont fustigé la corruption au sein de la justice qui ne prendrait pas des mesures adéquates contre notamment les voleurs à col blanc, l’impunité ambiante et le laxisme de l’Etat. Toute chose qui a fait réagir les représentants de l’Etat. En effet, que ce soit le ministre de la Justice, lui-même, ou le Directeur de l’Administration de la Justice, tous ont insisté sur les efforts déployés et les résultats atteints, par exemple, dans le cadre de la lutte contre la corruption. Dans sa présentation, le Procureur du Pôle économique et financier de Bamako, Sombé Théra, a dit qu’au " centre de la lutte contre la corruption se trouve la Justice ; car c’est à la Justice qu’appartient le pouvoir de poursuivre ". Il a également salué les efforts du gouvernement dans la mise en œuvre des recommandations des structures de contrôle. D’après toujours le Procureur anticorruption, ce sont près de 60 milliards F CFA qui ont été justifiés ou recouvrés par l’Etat, de 2008 à ce jour. Toute chose que le ministre de la Justice a confirmée tout en soutenant encourager, lui-même, l’idée d’une synergie entre les différentes structures de contrôle en vue de l’atteinte des résultats escomptés.

 

La Semaine continue avec au programme du samedi prochain, deux conférence-débats sur les thèmes : " Rôle de la société civile dans le cadre de la lutte contre la corruption : la promotion de la transparence et la saine gestion des affaires publiques " et " Lutte contre la corruption dans l’espace scolaire et universitaire : rôle éducation/formation ".

 

Au vu de l’intérêt suscité par cette Semaine de lutte contre la corruption, il serait utile que le gouvernement continue à sensibiliser et à ouvrir partout des débats sur ce fléau qui, aux dires du ministère de la Justice, est " est le pire ennemi de la démocratie et du développement ".  D’où une campagne permanente contre la corruption si, toutefois, le développement du pays est le souci premier des autorités qui nous gouvernent.

 

Mamadou FOFANA

 

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